Terre à ciel
Poésie d’aujourd’hui

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Béatrice Pailler

mardi 12 janvier 2021, par Cécile Guivarch


                                                      GRAND

                                                      (extraits)

                Grand-Faim, Grand-Soif.
         Du corps et des yeux boire la fenêtre. Prendre goulûment de la langue l’eau grise du miroir. Coller son front à la pierre du carreau. Être fontaine à la pluie versant, caressée des bras puisant. Être attente au bassin de la vitre, bercée de l’eau des vivants. Être seuil, saisi du dehors, œil buvant le flux.
         Alors, s’asseoir, nourri, taire tous mouvements. Se clore en soi, gardant de dehors une fugace vision, l’échauffer au feu de dedans, les mêler en fusion, les polir en dire : souffles à la fenêtre, rendus au chemin venant.


         Dehors, dedans.
         Grand Tumulte, Grand Chaos.
     Ne plus attendre, le flux est là. S’en saisir, à vif, ruisselant. Inertie du socle, peinant à bouger, cerné du corps. Fissure, l’œil a brisé la règle. Dans la brèche, le jeu. Fissure, l’œil tombe au flux. Fluidité de la terre immergée du ciel. La fenêtre au flot naufrage l’instant. Résurgence, le socle libre de la règle.
         Œil nageant fécond.

         Grand Mouvement, Grand Vouloir, des confins une houle grandit ; les étourneaux encrent le ciel. L’envol caresse le soir. De la multitude naît une vague, mouvance au corps de la fenêtre. Ralliés au battement, de partout, ils arrivent, submergeant l’œil de leurs flux noirs. Au seuil des cils, la houle aux milliers d’ailes palpite, tel un baiser.
         L’ample respiration glisse au firmament des paupières, entre au miroir, s’unit au cœur et la vague soulève et la vague enlève, jusqu’au souvenir d’être.


         Au jardin de la Bête, paradis de l’enfance, la vie du marbre égrène ses figures, l’invisible y porte flambeau et l’irréel vient aux fontaines, tel un vin. Le mouvement des statues aux allées fait parure. Dans l’indulgence de l’heure, le soir, visiteur, s’attarde, courtisant le marbre. Grand Mystère, Grand Trouble, la brume y pourvoie. Dans l’ensevelissement, l’œil s’ouvre au labyrinthe.
         Au jardin : l’enfance de la Bête.

         L’obscur, venant avec le vent, chanta son désir.
         Pressé à la vitre, Grand Noir, Grand Silence, tel un vide céleste peuplé de distances. Ainsi, la nuit, univers fragmenté, gravite autour des lampes. Elle cogne à la fenêtre, tel le phalène asservi. Et son souffle à la vitre embue le rêveur. La nuit, flux sombre, effaçant le dehors, avivant le dedans. La nuit : bouche embrassant l’œil.
         Et l’obscur, venant avec le vent, chanta son jouir.


         Ombre d’un lit de feuilles, Grand Souffle, Grand Corps, au cadre de la fenêtre : l’arbre. L’enchevêtré des branches travestit l’heure en un temps, pâle, ni soir ni matin. Un temps d’écorce, ombrage pour l’œil, paupière pour la vitre.
         Racines en terre, racines en ciel et le tronc, voie en échelle, tend aux confins où l’œil évadé fait route.

         Forêt des plaintes. Corps de brume. Grand Bruit, Grand Râle, dix-cors bramant, l’automne a sa voix. Un cri de gouffre violenté de vent. Un cri de forêt en mouvement. Ramées, ramures, bêtes-forêt, voix âpre du désir, à l’écoute être l’appel, l’immémoriale clameur ; à l’écoute être la source, l’immémoriale jouissance.
         Jouvence du cri, à corps donné, l’automne vaillant.


         Grand Rêve, Grand Miroir, levant l’encre des mots choir dans cet œil.
         Un teint de gardénal flatte l’indéfinie des reflets, baignant d’hypnotiques moirures l’eau grise du tain. Piqué de crépuscule, le doré du front, loin de Phébus, couronne Hécate. Courant au cadre, un lacis de pampres, s’emmêle du jeu des nymphes et des faunes. Vaste, stagnant, il est la présence du lieu. Par la croisée ouverte, entrent des bruits de vie nocturne, c’est, en sa nuit, le soir, libre du jour, qui s’éveille. Aux pieds du miroir, un vase renversé, des fleurs au sommeil de l’ombre. Au corps du miroir, l’inverse reflet, narcisse au sommeil sombre.

         Plus éveillé que jamais, l’œil verse au vacillement. Plus éveillé que jamais, au flux se perd. Grand Éclat, Grand Ailleurs, fenestré de pluie, l’horizon s’ouvre. Infini de la route, indéfini du voyage. Glacis gris aux bordures, le ciel pleure à la fenêtre, s’immisce dans l’œil. Reflet aux alouettes, s’inverse l’histoire.
         S’endort le ciel aux bras de la fenêtre, s’envole l’œil gris des pleurs.


         Grand Ouvert, Grand Fermé, paisible, il attend. Immuable, au destin du paysage, loin des labours, loin des charrois, au pacage de pierre, il attend. Le ciel l’abreuve. L’heure le nourrit. Sur lui, placide et bovin, l’araignée tisse sa taie. Pour lui, vivant d’absence, le silence est un ami. Hors d’âge, hors temps, vestige au piquet de son mur, sent-il la débâcle de la pierre qui le cerne ? Sent-il que la brûlure des étés, la morsure des hivers sont autres ? Sent-il, dans la tempête qui s’abat, le ciel pleurer sa fin ?
         Reflétant l’humeur des saisons, il attend qu’une main le libère.

         Quand les fenêtres seront muettes, se replieront les volets au gisant des maisons. Dans la cage aux plaisirs, jouerons-nous la vie contre la mort, l’incertain contre le certain ? Au cercueil d’indifférence, sans raison de vivre, vivre sans raison. Mais à ce jeu, nos morts, effrayés de nous-mêmes, nous refuseront l’aumône de leurs ombres pour repos. Sans histoire ni mémoire, seule la cendre nous couvrira.
         Seuls au Grand Rien, Grand Néant.

         Aux pages du temps, la terre raconte une histoire de roches et de chair que la fenêtre n’écoute plus que d’un œil. Grand Monde, Grand Livre, lui y goûte un instant, le temps du plaisir. Dans l’après, satisfait, il se ferme. L’œil n’entend plus comme jadis cette histoire qui est pourtant la sienne. Il ne sent pas dans la chute des heures qu’un jour elle se détournera de lui, comme l’on se détourne de celui qui prend sans jamais donner.
         L’histoire poursuivra son dire, le Mot y pourvoira. Quant à l’œil à lui de grandir.

         Au brasier de la faim, l’heure banquette. Fuite charnelle, le corps en déroute. De la forge au four, du début à la fin, l’on voudra jusqu’au bout faire sa lie en sa bauge, faire saillie, brûlant à l’hôtel du jouir d’un ultime feu. Mourir, comme l’on a vécu, en dévoreur, dans l’immédiateté du présent.
         Bûcher des vanités : le vieux monde fait cendre. Incendiée, vogue la nef des fous, Grand Pavois, Grand Linceul.


         Au carreau, les saisons déposent limons de poussière et d’eau. Le temps fragilise, le bois, la vitre, le rêve. Aux sables, la fenêtre résiste, fidèle au paysage, fidèle à l’œil. À travers elle, s’absente le vivre, s’invite la vie, à travers elle, l’œil part en amnésie.
         Grand Encore, Grand Toujours, jamais le flux ne tarira, jamais le flot ne s’éteindra, dans la présence renouvelée de l’œil à la fenêtre.

 


Entretien avec Clara Regy

Dans notre premier échange, vous avez proposé trois éléments forts qui semblent guider ou plutôt nourrir votre écriture.

Vous évoquez la nature que vous écrivez ainsi « Nature » et tout ce que cela fait surgir dans votre imaginaire pour vous arrêter sur « la figure du marcheur », ce qui se montre un peu mystérieux, pouvez-vous nous en dire davantage ?

Oui, Nature avec N majuscule comme je parle du Mot en lieu et place du Verbe et de l’Œil pour symboliser l’humanité. Je marque ainsi leur singularité et leur importance. La Nature (ou Création : le vivant, les éléments), je la ressens telle une force, vitale, une force hors champ du bien et du mal. Au sein de la Nature il y a l’homme qui lui-même est source de création. À travers mon écriture, je cherche à instaurer différents dialogues : entre l’homme et la Nature, entre les différents langages artistiques et entre eux-mêmes et la Nature avec comme horizon la naissance du Poème.

Depuis le début ce thème global de la Création est présent dans ma poésie. Mon premier recueil Jadis un ailleurs remet en lumière l’art littéraire du XIXème et le plaisir d’une langue riche, romantique et symbolique. Dans Mouvement c’est la danse et le geste qui s’expriment à travers de brefs poèmes en vers libres, aussi libres que le corps en mouvement. Pour Albédo, je parle de l’homme et de la pierre, du minerai à la pierre taillée, de la mine à la cathédrale, de l’aliénation à la l’élévation. Dans Goûte l’Eau les poèmes expriment l’eau tant physiquement que métaphoriquement et les encres de Claude Jacquesson offrent une autre voie sensitive aux poèmes. Avec Maria Desmée, pour son anthologie de poésie contemporaine (à voir au musée Paul Valéry de Sète) j’ai, dans le prolongement de son geste artistique, créé un dialogue entre mon écriture et son œuvre. Et jusqu’à mon dernier recueil SACRE que j’ai voulu semblable dans la forme du ballet « le Sacre du printemps ». Comme celui-ci mon recueil s’articule en deux tableaux avec en premier la célébration de la Nature mais si dans le ballet cette célébration est suivie du sacrifice pour le recueil, il s’agit d’offrande : celle de la création de l’homme donnée à tous. Les poèmes de la deuxième partie sont des portraits poétiques d’artistes : musicien, danseur, peintre, sculpteur, poète, écrivain…

La Nature m’inspire et me fortifie. Je pense qu’il en sera toujours ainsi car Nature et homme sont indissociables. Avec elle tous les sens s’expriment, avec elle vient la compréhension de nous-mêmes. Elle nous rend plus humble et nous apprend la patience. Il faut la connaître et la respecter pour notre propre sauvegarde.
Et de la rencontre Nature-Homme / Homme-Nature découle tous les autres thèmes : le temps, la terre, la mémoire, l’absence, le corps : mouvements et métamorphoses...La lumière et sa compagne l’ombre. Avec en filigrane la figure du marcheur allant du fini vers l’infini. Ce marcheur, c’est nous-mêmes construisant pas à pas nos vies, car nous sommes des marcheurs du quotidien. Être en marche c’est être en mouvement donc vivant. Mais le quotidien ne peut suffire et quand marcheur et Nature se rencontrent s’opère une libération de la pensée qui nous élève, nous révèle. Mais le marcheur c’est aussi le poète. Dans la marche, son allant, s’engrangent images et sensations qui vont ensuite se mêler au vécu intime, de là, de ce creuset, naît le Poème entre conscient et inconscient.

Quant à votre écriture, elle s’accompagne des mots « liberté » et « travail », tout un programme ! Pouvez-vous nous la présenter, « cette écriture » qui est la vôtre ?

Liberté et travail peuvent s’opposer mais il n’en est rien. Je vois la langue comme espace de liberté. Un espace pour jouer, re-créer du sens, libérer le poème à travers une écriture incarnée qui fait appel à la chair de la langue : l’imaginaire des mots. Ce travail sur la langue se veut également musicalité. Je m’imprègne, transforme, travaille la langue pour façonner mon propre langage poétique, une langue poétique qui me pousse à rechercher dans l’ouverture aux sens la musique dans les mots. Mon but est d’approcher de ce que j’appelle « la poétique du monde » qui est pour moi indissociable de la Création, de sa Lumière. Ma poésie s’apparente au lyrisme tel que l’exprime Jean Michel Maulpoix. Voici ce qu’il en dit :

« … Il convient donc plutôt de percevoir le lyrisme comme l’expression d’un sujet singulier qui tend à métamorphoser, voire à sublimer le contenu de son expérience et de sa vie affective, dans une parole mélodieuse et rythmée ayant la musique pour modèle… »

Mon écriture rejoint le lyrisme énoncé par Jean-Michel Maulpoix par la musicalité et l’expression d’un idéal, pour moi moins idéal que le questionnement empreint de spiritualité. Je tente d’exprimer ce qui m’habite par le biais d’une écriture qui n’est pas sans violence. Une écriture de contraste et de rupture ; sensuelle, musicale, elle fait appel à tous les sens et invoque le charnel pour mieux interroger l’infini.

Vous terminez par « les rencontres » qui semblent aussi essentielles pour vous, « les rencontres », « la découverte » de l’autre, précisez-vous, voici encore un sujet prometteur.
Racontez-nous cela…

Les rencontres sont primordiales, elles sont multiples. Il faut cultiver le goût de l’autre. Je pense à la grande famille des poètes. Il faut lire de la poésie pour rencontrer les voix des uns et autres, s’en nourrir pour grandir. C’est en lisant Gustave Roud, Louis Guillaume et Roger Kowalski que j’ai compris que le poème en prose serait ma forme de prédilection. Parfois on a la chance d’avoir un véritable échange avec les poètes. Mes rencontres avec Max Alhau et Michel Lamart m’ont ouvert à la diversité de la poésie aujourd’hui mais en prenant conscience de l’unicité d’un socle essentiel : la nature de l’homme, sa quête de vérité, alliée à une parole poétique travaillée, inventive.

Lire de la poésie c’est aussi lire des revues. Les échanges avec les directeurs de revues (papier ou web) peuvent également devenir de vraies rencontres et encore plus quand le revuiste est lui-même poète. Je pense à Gérard Bocholier, Jean-Claude Tardif, Jean Le Boël et bien d’autres dont vous-mêmes. Les premières revues à m’accueillir furent Traversées et Souffles et la dernière en date est Les hommes sans épaules. Le travail qu’effectuent les revuistes et donc Terre à Ciel est fondamental. Vous donnez à lire les poètes d’aujourd’hui. C’est essentiel et encore plus en ce moment alors que la culture est mise à mal.

Et puis il y a la Nature, elle aussi il faut la rencontrer mais en ville ce n’est pas facile. Les confinements nous ont rappelé combien elle nous était nécessaire. Ainsi, à Reims, je participe à un jardin associatif « Le PotaGem ». Là-bas, des femmes et des hommes œuvrent ensemble à la vie du Jardin, son élan germinatif qui pour moi est poésie du vivant. Ainsi, à travers notre proximité avec la Nature nous retournons à l’humain et retrouvons le chemin du vivre ensemble. Et c’est ce qui se passe avec la Poésie car la rencontrer c’est rencontrer l’autre.

Et enfin l’habituelle question : si vous deviez définir la poésie en trois mots, trois mots seulement quels seraient-ils ?

C‘est une question difficile, mais ces trois mots : intimité, bouleversement, oralité, me sont venus, telle une évidence.
La Poésie est intime car on la puise en soi-même. Elle naît de notre intériorité, de nos regards portés sur le monde, de notre vécu qui est celui de nous tous. Toutes choses sublimées par l’écriture.
La Poésie est bouleversement car sa parole nous révèle à nous-mêmes. Une parole qui témoigne et nous change dans l’ouverture à l’autre.
La Poésie est oralité. De la musique avant toute chose.


Béatrice Pailler

Je suis rémoise (née en 1966) et j’ai exercé à Reims pendant vingt ans le métier de libraire. Je me consacre maintenant à l’écriture, en alternant prose et poésie, et uniquement à celle-ci, mais dans la diversité des échanges et rencontres.

Mon écriture prend sens dans la langue. Je m’en imprègne et la transforme, la travaille, pour façonner mon langage poétique. Mon but est d’approcher de ce que j’appelle « la poétique du monde » qui est pour moi indissociable de la création et de la lumière. C’est pourquoi, je les place toutes les deux au centre de mon écriture. C’est la lumière intrinsèque de la création que je cherche à faire partager. La création, tel un ailleurs où les éléments sont omniprésents air/terre/feu /eau, où la respiration/le souffle du végétal et de l’animal s’animent. J’instaure des passerelles entre homme et animal : l’animal dans l’homme et vice versa. Je puise dans l’ensemble de la création : de nature ou humaine. Le corps est présent, avec le geste et le mouvement ainsi que sentiments et interrogations du vivre. La lumière est là et l’ombre l’accompagne. Ombre qui n’est pas moins belle, juste différente : une lumière qui ne se dit pas, qui ne se dit plus.
Je tente d’exprimer ce qui m’habite par le biais d’une écriture qui n’est pas sans violence. Une écriture de contraste et de rupture ; sensuelle, elle fait appel à tous les sens et invoque le charnel pour mieux interroger l’infini.

Recueils parus à ce jour :

  • SACRE, mai 2019, aux Éditions Racine & Icare.
  • Goûte L’Eau, nov.2018, avec six encres de Claude Jacquesson aux Éditions de la revue A L’INDEX collection Les Plaquettes.
  • ALBEDO, mars 2018, Aux Éditions Encres Vives.
  • Mouvements, Panta Rhei, Poésie en voyage 4ème trimestre 2017 aux Éditions La Porte.
  • Jadis un ailleurs, recueil réunissant : L’heure métisse et Motifs /collection Poètes des Cinq Continents / sep.2016, aux Éditions L’Harmattan.

Livres d’Artiste

  • Participation aux livres d’artiste de Maria Desmée, expositions mars-avril 2019 & 2020 à Amiens, bibliothèque Aragon et à Saint Germain en Laye.
  • Participations aux livres d’artiste de Maria Desmée pour son anthologie de poésie contemporaine ; anthologie faisant partie des collections du Musée Paul Valéry de Sète, exposition prévue en 2021

Anthologie

  • RALENTIR, nov. 2020 aux Éditions de La Chouette Imprévue anthologie poétique, participation avec le poème Mémoire Blanche

Par ailleurs, je participe aux revues Souffles, Traversées, Décharge, Les Amis de L’Ardenne, À L’INDEX, Lichen, le Capital des mots, ARPA, Haies Vives, Écrit(s) du Nord, Poésie première, Les hommes sans épaules...


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2 Messages

  • La fenêtre Le 22 janvier 2021 à 20:28, par Claude Jacquesson, artiste peintre

    Par la fenêtre poétique que nous ouvre Béatrice Pailler, la puissance des éléments nous parvient, goutte à goutte.
    Ce texte attire mon attention sur le continuel aller/retour de l’intérieur à l’extérieur, de la perception de la Nature à l’introspection nécessaire à sa pleine conscience.
    Comme le disait le renard au petit prince ( d’Antoine de Saint-Exupéry), :« On ne voit bien qu’avec le cœur. »

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  • Béatrice Pailler : construire un jardin Le 7 février 2021 à 19:07, par Michel Lamart

    La poésie de Béatrice Pailler est une quête. Elle vise, à travers une langue sensuelle et musicale, à réconcilier l’être et le Monde à la faveur d’une écologie (Goûte l’eau) mentale et généreuse. Par sa pratique de l’écriture, nous entrons à sa suite dans la danse (Mouvements). Qu’elle célèbre l’animal ou la nature, c’est toujours à la recherche d’une beauté qu’elle nous convie. Elle nous invite à la redécouvrir au plus secret du Monde et de l’intime : « Le poème écoute, prend sa part du voyage, en chemin bifurque, prend sa part de silence/ où entendre l’Infini ». Poésie précieuse, pure, poésie du partage. L’œuvre de Béatrice Pailler nous invite à retrouver l’émotion des origines. Elle nous aide à construire en nous un nouvel Éden : celui du cœur. Elle fonde une « Genèse inverse qui, de la terre aux sables, verse à l’infini. » Sa voix offre, en l’écrin ciselé du poème, tout un foisonnement d’images invues. Cette œuvre n’a pas fini d’éclore et de nous réconforter par sa grâce. Une gerbe d’inventivité, rare aujourd’hui. Lire Béatrice Pailler, c’est participer à une fête où l’intelligence et l’émotion célèbrent, par leur chant (Sacre), la beauté de la vie enfin retrouvée.

    michel lamart

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