Terre à ciel
Poésie d’aujourd’hui

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Léa Cassagnau

lundi 16 mai 2022, par Cécile Guivarch

 

Je m’appelle
Pour Gaby

 
On aurait dit un oiseau dans le ciel
      comme m’abandonnant
comme mes forces, comme m’abandonnant,
En ce jour était tout vide le ciel, mes anges,
      vous en souviendrez-vous
J’ai allongé mon vertige sur un banc, et vu

      Le dessous des arbres

 
           XXX

J’ai valsé avec mes forces elles me quittaient,
      d’ailleurs tout me quittait
      notamment Anatole
Mais ce n’est pas ça. Si seulement ça l’était,
      Anatole, ou tout l’inverse : si seulement,
      mes pleurs, mes jambes, mes anges, étaient un oiseau.

 
           XXX

C’est ni l’un ni l’autre
      et ni l’une,
oui ni l’une, ni deux
      et ni d’une pierre deux coups

      Au secours,
Me revient la ficelle, c’était plus plein d’attaches
Au cou de mes anges le cordon secoue le
      corps aux branches mortes.

 
           XXX

J’ai écrit à mon nom et parlé qu’on m’appelle,
Qu’on m’appelle
      qu’on oublie
      que c’est moi qui ai-t-appelé,

Qu’on me sonne, que je me cache dans les troènes,
      que j’aurais touffus, si j’avais une maison.

      Mais les arbres dis-je, horrible

Bouchaient le ciel. Le destinataire est squelette.
Là-haut mes anges se délitent
      Plongent.
Une bourrasque, c’était comme de l’orage,
Sur le front de mes anges la ligne s’est brisée
      La nuque
Attend pendue dans le vide à une branche

 
           XXX

Et d’autre repère
      Nul autre que ma voix
Mi-sirène mi-cercueil

Qui l’ouvre       à l’embouchure,
mon Œil       Le point perdu du ciel
            là où nul arbre gît,
            là où personne,
            ne voit que le blanc de l’œil –
            point de faillite où il faille
            encore

s’effrayer un chemin.

 
           XXX

      Mais on,

Avait dit des oiseaux, mésanges,
Des formes de vie autres :
      Une fille,

Allô mes anges je vous avais sonnés

      Ce jour où je cherchais ma
      mai       son       nette

Ce jour où je parlais pour ne pas qu’on me voie,
      vous vous souvenez-vous :

Était tout vide le ciel sans espoir au tournant,
Le soleil sans phare, l’aube blanc

 
           XXX

Je fais sur ce jour une croix comme oiseau
      Et je signe
Pour du beurre dans le beurre pour ne pas qu’on me voie

      que me cachent les troènes

      que m’entoure une maison,

      qu’on me sonne, qu’on m’oublie

      que c’est moi qui ai-t-appelé,

      rappelez-vous : Gabrielle

      elle – moi – est appelée

 
           XXX

      Epilogue

Le corps-don donnera corps
Mais d’abord un prénom :

Loin au-dessus du dessous
Des arbres l’horreur,

Des tumeurs des arbres l’horreur,

On dira un oiseau dans le ciel
Une forme de vie autre,

Gabrielle

2020

Aboulie Bibelot

 

J’écoule les derniers contingents d’aboulie dans quelques « larmes » dirigées pour la dernière fois vers la mauvaise direction, les petits sentiers de mon lit-éponge.

Je sais que c’est fini pour bientôt et qu’après, promis, je me lèverai avec toute la motivation que j’ai eu le temps de mettre de côté durant ma période dite « allongée ».

I. Ma période dite « allongée »
A vu le mur me voir ranger soigneusement dans des boîtes des mots, dernières munitions,
A vu l’opération-écureuil en direct : frénésie toute-dernière qui consiste à s’entourer, avant la grande insomnie, de bouches possibles (pour le cas où il faudrait les sortir de leurs boîtes, avoir quelque chose dans la nuit à se mettre sous la dent)
Consiste à fouiller dans les carnets, ce qui compile et récupère quelque chose de moi :
Geste-terreur d’en manquer et de rester la bouche ouverte, figée
O
O
O

II. Le problème
C’est que les mots avaient fini par ne plus désigner que l’infinie variation de leur déformation première, formant bout à bout une sorte d’incantation = concaténation dirigée vers le MUR,
Babil marmonné regard fixe,
CATAPHONIE,
Comme lorsque vous ne pouvez plus BOUGEZ et que bouche ouverte vous vous imaginez pousser des petits cris,

J’AI CRI J’AI CRI POUR NE PLUS AVOIR A

Et que vous avez peur de vous enfoncer pour de bon descendre un toboggan sans retour
Comme vos pleurs descendent inévitablement la gorge où ils sont glaires,
L’enroulement de votre propre glue
Si bien que

III. Vous avez décidé cette fois-ci de vous prendre immédiatement en charge,

C’est-à-dire de ne pas-pas reproduire les sons qui vous gla-gla-glacent de l’intérieur STOP
Il est encore temps pour qu’il ne soit pas trop tard qu’OPÈRE la magie du mouvement de votre matière plutôt tiédasse mais pas encore tout à fait froide,
Remuez-y un peu, touillez dedans,
C’est une bonne chose,
Il y a donc encore de la marge-mellow STOP plasticité molle que vous allez réussir à dresser, pour sûr, en l’embrochant sur un bâton lancé dans le feu,
(Il se passe des choses : transformation de la matière, de la couleur, du goût et de l’odeur, dessèchement, brûlure pour que demeure à sec le noir)

IV. Vous lisez à voix haute des poèmes,
Heureusement ce ne sont pas les vôtres !

La voix d’une autre berce, et le corps s’en trouve apaisé.
C’est un phénomène physique : les vibrations de vos cordes vocales résonnent dans l’espace clos d’une chambre et d’une cage thoracique ; elles y forment un berceau, celui de la première voix et de la première chanson,
Des mots d’un autre temps et d’un autre tiroir pénètrent votre moi excavé :
Vous avez rusé,
Votre corps croit que vous êtes sa maman !

Et s’endort avec une telle facilité que l’on voudrait qu’il y reste, jusqu’à ne plus que s’entende, attention

V. Ne retombez pas dans le b-a-b-il :

Vous savez bien que chanter pour soi-même c’est aussi glisser vers l’oubli, vers cette sorte de morbidité prénatale

VI. J’ai dit : non, non
Donc c’est non : cette fois vous exigez des mots qu’ils signifient et qu’ils retrouvent leur lit,
Ce qui vous permettrait, par exemple, de le quitter.
Quand vous les dites à voix haute, et qu’ils désignent en même temps qu’ils sonnent, vous « êtes au monde ».

VII. Ça va raconter
Pas facile de tenir une histoire avec sa colonne vertébrale sans s’allonger
Mais c’est elle qui vous tient, et cela se fait sans vous
Les mots s’enroulent tous seuls autour de la colonne d’un colosse
C’est vous – pour vrai – un monstre la nuit
Redressée,
Vous êtes grande
Cela se voit à l’ombre que vous projetez,
Comme elle fait peur.

VIII. L’histoire commence avec cette peur

contre laquelle vous avez acheté une guirlande.

Vous avez décidé de poser un geste ;
A cette fin, vous vous en remettez à des objets : par exemple, vous enfilez des perles plutôt que des mots, et cela vous soulage
Il y a un moment où tout se noue autour du poignet, et où
la chaîne
devient
c-h-h-h-
devient
parure.

IX. On fait ce qu’on peut

Vous avez acheté aussi une guirlande, pour projeter ce geste à la hauteur de votre ombre
et de votre CHHH-CHHH-
Chambre.

Vous relisez Rimbaud, qui s’y connaît bien en feux artificiels.

X. C’est toujours, pour le meilleur et pour le pire, une question de défaut dans la glace
Que vous soyez monstre, ou que vous dansiez,
Les guirlandes de Noel, tendues de fenêtre à fenêtre,
Et d’étoile à étoile à étoile à étoile à étoile
Pourraient bien devenir des chaînes d’o-o-o-r

XI. On répète :

1. Je dors sombre / 2. Je sors d’ombre
J’ai tendu / J’ai dressé / J’ai crocheté mon histoire

2. Clocher à clocher / 2. Fenêtre à fenêtre
4
D’étoile à étoile à étoile à étoile
5
Et je dors.

2018

 

Entretien avec Clara Regy

Quelle place tient l’écriture dans votre quotidien ?
Et bien sûr, plus particulièrement celle de la poésie ? Surgit-elle à un moment particulier, -même si le mot « surgir » pourrait ressembler à une apparition magique- ?

Elle tient une place importante car j’ai besoin de verbaliser, aussi par écrit. La plupart de mon écriture n’a pas d’ambition créative. En dehors de l’écriture académique, le plus souvent, si j’écris c’est que j’ai à me plaindre ou à ressaisir une pensée. Je tiens une sorte de journal où je note toutes sortes de choses mais il m’ennuie assez rapidement. Parfois je l’utilise pour me « vider la tête », pardon si l’expression est grossière. D’autres fois au contraire j’écris ce que je ne veux pas oublier : les étapes d’un raisonnement, des interprétations, des conversations mémorables ou tortueuses. Quand on écrit pour ne pas oublier, cela n’est pas forcément thérapeutique d’ailleurs on peut s’en servir pour nourrir des rancœurs et mieux tourner en rond. C’est parce que tout cela me fatigue, parce qu’il faut bien s’arrêter quelque part et que je ne peux pas m’arrêter, que je cherche la formule magique. Souvent je ne la trouve pas, rien ne « surgit », c’est le plus souvent « rien », j’oscille entre « trop », et « rien », aucun des deux ne permet d’écrire.
Mais parfois il arrive que je trouve dans cette soupe un mot qui insiste, une expression bizarre, une image qui m’étonne… parfois il s’agit du clap de fin, de quelques mots qui résument ou qui décalent ce qui précède…et surtout qui permettent de passer à autre chose ! Ces formules qui ressortent (elles peuvent aussi être au début, n’importe où), je les souligne dans le texte et je me mets à imaginer le poème d’où elles pourraient être sorties comme s’il existait déjà ce qui n’est pas le cas. En reprenant sur une nouvelle page ces mots, ces phrases bizarres, il arrive que je commence un poème ou une histoire. Dans les moments favorables, cela s’enchaîne presque « tout seul », même si dans un autre temps je retravaille beaucoup. Ce n’est pas une méthode, je décris comment cela se passe. Mais je crois vraiment en l’effet de certains mots assemblés ensemble et c’est en ce sens qu’on peut parler de formule « magique » à leur propos, parce qu’ils permettent de dérouler quelque chose dont la nature m’échappe. Mettre un poème en route et le tenir, cela doit m’arriver peut-être trois-quatre fois dans l’année, peut-être cinq ou six fois les années favorables, bissextiles, les années de pluie etc. Je ne suis pas très prolifique.

Quels sont les auteurs qui vous accompagnent ou que vous avez rencontrés avec plaisir ? Poètes et autres bien sûr ?

Depuis deux ans, c’est Violette Leduc qui m’accompagne le plus. Son œuvre est très « touffue », j’ai mis du temps à y entrer. Peu à peu, j’ai compris que beaucoup de passages que j’avais considérés comme entièrement métaphoriques ou juste virtuoses, renvoyaient à un fait ou une situation réelle, vécue et/ou racontée, qu’ils avaient aussi un versant concret. En fait, les situations évoquées et les constellations (familiales, amoureuses) des personnages, et certains scénarios récurrents, s’éclairent d’un livre à l’autre. Ils semblent énigmatiques, mais la plupart du temps il y a une ou des « solutions », ce n’est pas non plus hermétique. J’ai d’abord lu Violette Leduc sans rien connaître à son sujet, pour son style, sa langue qui est à la fois lyrique et très drôle, simple et sophistiquée, poétique mais en fait surtout dramatique, théâtrale. Il y a beaucoup de manières de la lire, même sans « comprendre » tout. Elle a vraiment une pratique intéressante de l’exagération, de la plainte, mais aussi de l’emballement. Elle met en scène les frustrations et les conflits autant de fois que nécessaire, en les travaillant sous leurs différentes coutures. Dans la vie pratique il est bien vu a priori de faire des efforts pour s’équilibrer, quitte à passer outre. En littérature on a sans doute moins ce réflexe minimisant du « bon, bref » ou « c’est pas grave », sauf peut-être si on le fait exprès, comme Beckett qui se coupe lui-même l’herbe sous le pied (« j’abrège »), mais on voit bien que ça ne marche pas : ses narrateurs voudraient se taire, mais ils ne peuvent pas, ils se prennent les pieds dans leur discours.
J’aime les narrateurs et narratrices autorisé(e)s à être insupportables, leur chantage au lecteur et leur séduction comme chez Violette Leduc, ou dans le punk (je fais un grand bond) les insultes au public de Richard Hell, d’Iggy Pop (« I’m sick of you and I don’t want to stay ! »). C’est vrai, nous aussi on en a marre. Aussi par exemple les colères et les ressassements des narrateurs de l’écrivain autrichien Thomas Bernhard et leurs regrets d’être là où ils sont alors qu’ils viennent à peine d’arriver. Son observation distante et silencieuse de la bonne société viennoise, tous ces personnages ridicules qu’il anéantit par ses ruminations (tout en n’anéantissant rien du tout puisqu’il a accepté de s’y rendre, c’est lui qui est anéanti par eux). M’intéresse aussi chez lui un lien à la faillite et à l’échec des édifices impossibles. Cela devient comique au moment où ce qui a été planifié par un type minutieux et obstiné, ne se passe pas comme prévu. Peut-être quelque chose du grotesque, de la déroute, presque du clownesque qui m’intéresse, comme chez Beckett qui est un autre grand compagnon, surtout pour ses romans. En fait ce n’est pas tant la ruine qui m’attire, même si j’ai eu ma phase romantisme noir et châteaux hantés, que le désir qui continue malgré tout, comme dans l’écriture de Beckett : contradictoire, habitée par la négativité, mais en fait surtout, par l’impossibilité de ne pas désirer et celle de ne pas demander, quitte à demander en vain.
Pour ressaisir, j’aime beaucoup les personnages qui ne sont pas exemplaires, ne sont pas équilibrés, sont « contre ! » et sont lancés dans un mouvement vers le « pire ». Pas par auto-sabotage crasse, mais parce qu’ils sont à la recherche d’une manière de couper à travers une réalité ennuyeuse ou cruelle. J’aime le Monsieur Songe de Robert Pinget, Salavin de Georges Duhamel, et les « antipoèmes » Nicanor Parra que j’ai découvert avec Roberto Bolaño.
J’ai passé un an à lire Bolaño et une des pensées qui m’aident, c’est qu’il me reste 2666 à lire. Il donne envie de sortir, d’aller vers les autres et de voyager, ce qui n’est pas tout à faire le cas de Beckett, pas de cette façon. J’aime sa façon de manier avec humour l’incertitude, la probabilité et les trous dans la mémoire. Celui qui prend en charge le récit souvent ne se souvient pas, ou pas bien, reconstruit par ouï-dire. Ses histoires sont toujours très près du désastre, de l’arrivée ou du retour de quelque chose de grave, de pesant. Il parle de la folie banale des hommes. Je trouve que ses histoires oscillent entre le sentiment qu’il y a mystère à percer, une explication à trouver… entre l’entreprise sérieuse et la suspicion de l’absurde voire du canular, et la crainte qu’il n’y ait pas de mystère ou d’explication. Cela me fait penser à Witold Gombrowicz aussi et à l’enquête policière de Cosmos, où des broutilles (un moineau mort) deviennent signifiantes parce que les personnages s’efforcent tellement de faire des liens pour rendre le monde cohérent. Mais le sens que cherchent les personnages de Bolaño est dans la littérature, qui est aussi chez lui un lieu de rencontres et d’amitiés. Même si les amitiés chez Bolaño sont parfois éphémères, elles ne sont pas marquées par principe du sceau de l’impossible et d’une incommunicabilité un peu abstraite (comme par exemple chez Duras), mais très ancrées dans la réalité. Elles sont un socle, ou un port où les personnages un peu paumés peuvent s’amarrer.
J’ai parlé de mes mastodontes en essayant d’y trouver une logique, mais bien sûr, il y a beaucoup d’auteurs que j’ai rencontrés avec plaisir : Elizabeth Bishop, Ingeborg Bachmann, Sylvia Plath, et Alejandra Pizarnik pour les poétesses que j’ai beaucoup aimé lire ces derniers mois. Pour le récit mais c’est presque de la poésie, William Goyen est une rencontre incroyable, et bien sûr Faulkner. Je lis aussi souvent T.S. Eliot le soir, et Pessoa quand ça ne va pas trop mal parce qu’il faut quand même avoir le moral. J’ai aussi découvert récemment Anne Sexton aux Editions des femmes, je suis sûre que son œuvre me plaira et Louise de Vilmorin dont j’ai lu Démone. Elle est très, très amusante et ses saynètes me font penser à Bolaño et Monsieur Songe. Bon et pour finir le rock m’accompagne toujours : j’écoute en boucle les vieux loups (et louves), Johnny Thunders, les Ramones, Television, les Stones, les Stranglers, Siouxsie and The Banshees, les Clash, les Slits …Aussi Nick Cave, PJ Harvey et Sonic Youth avec Kim Gordon…etc.

Universitaire et poète sont des mots qui vont très bien ensemble ? Petite provocation...

Je prépare une thèse en littérature comparée que j’ai commencée l’an dernier, et dans le cadre de mon doctorat je donne aussi quelques cours. Je ne dirais pas que je me considère comme une universitaire car je suis au tout début de mon parcours ! Mais c’est vrai que mon activité principale en ce moment est le travail sur ma thèse, et je pense que je voudrais continuer à l’Université, si je le peux.
Sur le principe, je ne vois pas au nom de quoi les deux seraient incompatibles. Des liens entre l’activité d’enseignement et/ou de recherche, et l’écriture littéraire, on en trouve chez un tas de gens. Pour moi la recherche n’a pas à être aride et cartésienne à l’extrême, ou à l’inverse la poésie intuitive, émotive, car c’est le long de cette opposition que le débat a lieu généralement. Mais je ne pense pas non plus qu’il doive y avoir complémentarité à tout prix. Certain.e.s le font et cela donne des choses fécondes, je pense par exemple au courant de la « recherche-création », c’est très intéressant, à mon avis cela apporte surtout à la recherche. De mon côté je ne cherche pas du tout à concilier les deux. Mais ce n’est pas quelque chose qui m’anime, d’explorer ces liens. On bricole son chemin et dans le mien, il y a ces activités qui se rejoignent a minima dans l’écriture et dans l’objet littéraire…A part ça, je tiens à les garder séparées. Je suis persuadée que faire de la recherche n’apporte rien à mon écriture « par ailleurs », ni l’inverse, parce que d’une certaine manière j’ai toujours procédé comme je le fais, même hors cadre institutionnel, je lis et je réfléchis comme je le fais maintenant. Je ne crois pas que j’écrirais différemment si je n’étais pas à la fac. Mais j’aurais peut-être moins de temps pour le faire. La question qui se pose, pour moi, c’est plutôt cela, l’organisation de mon temps. En ce moment, j’ai un peu commencé la rédaction d’un bout de thèse et je prépare ma première communication à un colloque. Je crains parfois que l’une des deux activités éclipse trop longtemps l’autre, mais c’est une question d’organisation, pas une incompatibilité de fond ! D’un autre côté ma thèse, puisqu’elle est financée – ce qui n’est pas du tout la règle en sciences humaines, j’ai la chance qu’elle le soit pour trois ans – me fournit un cadre, y compris matériel, et libère, pour un temps du moins, d’un certain nombre d’inquiétudes.

Mais vous n’échapperez pas à la question subsidiaire : si vous deviez définir la poésie en 3 mots quels seraient-ils ?

Deux : pas mièvre.

Léa Cassagnau vit et travaille à Besançon, où elle prépare une thèse en littérature comparée sur les insomnies féminines. Elle a également produit des émissions de radio pour Radio Campus Paris.

Publications littéraires

  • « Le vieux », dans : Et couvertes de satin [collectif], Paris, Buchet-Chastel, 2015.
  • « Racine », Babel Heureuse, n°3, printemps 2018.
  • « Ravin », La Piscine, n°3, automne 2018.
  • « Prayers for Rain/Prières pour presque Rien », fanzine Approches n°9, Acédie 58, janv. 2020.

Articles scientifiques

  • « Punk et dandysme : un dandysme de la lose ? Le cas de Richard Hell », in : E. Kociubińska (dir.), Le dandysme, de l’histoire au mythe, Peter Lang, 2019, p. 183-197.

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1 Message

  • Léa Cassagnau Le 27 août 2022 à 12:23, par gérard

    Curieux cette rencontre au saut du lit...
    Encore imprégné de la narration qui se -je construisait là, couché sur une route, de campagne sûrement et ressentent apaisé ma fin doucement se déployer, ces oiseaux, insectes, et cette vue sous les arbres.
    Impregné-emmitouflé des mots de ce mirage j’ouvre une page « à Gaby »et là, tout contre, je me blotti dans ces mots, vos mots.
    Merci de cette instant partagé.

    Émile

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