Terre à ciel
Poésie d’aujourd’hui

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Fabrice Magniez

mardi 11 octobre 2016, par Cécile Guivarch

forme.circonstance.

après s’être reposée à l’ombre de ma perception
discontinue,
la seconde finit par poursuivre sa cause, convexe.

nous rendrons un compte ambigu qui souffrira du manque de la preuve.
c’est un rire ouvert sur le rythme né d’une confluence.

comme la démence confond l’action et sa raison,

j’avais vieilli.

forme.mécanique.du.contraste.
(contribution à la création d’un révélateur)

1. texte indéfini, bien qu’il existe finalement.
2. le caractère extatique du texte est posé devant toi, tel objet, qui renferme interprétation puissante.

tu passes le jour entre deux nuits,
et en ce tunnel, objets font dos rond,
et révèlent ce qu’ils sont : dos rond.
pour
traversée vaine en tunnel ouvert sur autre nuit.

ton futur découvre l’espace
quand
immobile
tu roules en tapis électrique
vers une autre nuit.
vers un autre temps.

logique intime

/ est fpr
même si parfois, certains
/ signifie d’autres /(fpr)
même si parfois
/ n’est pas /
retour à la loi, toujours, tounuits
/ signifie fpr

contrepoint

ils érigent des murs pour définir un jardin, un village, un pays.
refuser leur autorité.
ils s’isolent dans un jour immobile. et montrent les dents à l’approche de l’inconnu.

puisqu’ils nous laissent le monde, nous prendrons le large.
bientôt.

parfois

ce qu’on cherche
devient explicite
si troublé
par un signe inemployable

chuchotements à l’inverse et
le chœur emplit la chambre verte

le texte est assis à l’ombre peinte par derrière elle

et rêve d’un séjour manifeste
que sa raison ne peut atteindre jamais

forme.pour.elle.

une main sur ton sein
est
une main sur le monde

in promptu ce thème ne parle pas trop
on le trouve assis
sur la banquette arrière de ma pensée
il tangue et roule au son de tes voix

quand : bientôt
dit
l’espace plié par ton souffle

une main sur ton sein
est
une main sur le monde

forme.c.est.la.vie.

quand a + c # b + c

alors a # b

comme le tournesol contrecline à mon passage,
peu de chose implique,
et
ce qui demeure est tout.

forme.bucolique.

la nature présente aujourd’hui la doctrine que je vais suivre, et guide une hypothèse abstraite d’une audace principale.

ainsi l’énigme ouvre toujours une mer sans profondeur qui sauvegarde tous les contrastes.

quand je voyage, le fenouil verdit et les ruisseaux murmurent.
et le crayon n’épuise jamais l’aurore.

forme.arrière.

une question a posé sa main sur ton épaule
et
l’aube mouchette le schéma de la ville

tu foules à présent une architexture objective
 :
procès autogestionnaire d’unités phoniques

quand
l’énoncé cherche encore à effacer son intérêt prochain

par humilité.


Entretien avec Clara Regy

Et quelle part occupe alors la poésie dans ta vie ?

Qu’on s’entende : je ne sais pas ce que signifie ce mot : poésie. Je considère mes textes avant tout comme des textes. Le texte étant le produit d’une pratique régulière et oisive, au vieux sens plein d’otium : je prends soin de moi quand j’écris, quand je lis. Parce que lire participe également du travail général de création, dont la récréation me semble l’aboutissement. En somme, pas d’écriture sans lecture, c’est-à-dire, pas d’abstraction sans réalité vécue.

Et depuis quand ?

Depuis que je m’occupe de mon égoïsme (sourire).

Écris-tu à des moments particuliers ? As-tu ce que l’on pourrait appeler des rituels ?

Je n’ai aucun rituel, pas de moments particuliers.

Peux-tu dire qu’il existe des auteurs qui t’aident à « avancer » tout simplement ?

Oui, mais il s’agit de littérature générale, je ne distingue pas vraiment des formes d’écriture… je peux te donner quelques noms : André du Bouchet, Emile Benveniste, Alain de Libéra, JP Manchette, Cornélius Castoriadis, il y en a tant… et j’avoue que j’ai découvert ces derniers mois des horizons inattendus grâce à des auteurs comme Christian Garcin, Pierre Michon ou encore Pascale Petit… Ils m’ont redonné goût à la lecture je crois, à l’heure où je commençais à montrer mon travail…

Et pour terminer quels sont les trois ( ou quatre ) « mots » que tu associerais le plus volontiers à celui de « poésie » ?

Me prêtant de bon gré à la réduction, voici donc une proposition : produit réel d’une entreprise d’abstraction. Ranimation (récréation) d’une chose détachée de son objet.


Fabrice Magniez

Né en 1975, vit ces temps-ci dans le Berry. Produit une littérature qui porte un art contemporain.

Publications

  • cinq formes - A/Over Éditions - 2016
  • la réalité - A/Over Éditions - 2016
  • la révolution - A/Over Éditions - à venir

Ouvrages collectifs

  • PEAH n°3, Éditions Charlotte Sometime (2015)
  • Le Zaporogue (2016)
  • Dehors, recueil sans abri - Éditions Janus, 2016

Revues numériques

  • revue ce qui reste (2015)
  • revue paysages écrits (2015)
  • le Tempestaire (2016)

Exposition collective

  • intervention dans le cadre de la 4ème MAP / manifestation d’art public organisée à cerbère par shandynamiques, été 2015.

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