Terre à ciel
Poésie d’aujourd’hui

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Julien Boutonnier

dimanche 23 février 2014, par Sabine Huynh

____j’ai versé le thé
la voix je la regarde presque / tes lèvres
________tiennent le vent dans son trouble / tu viens d’où si fort
ma peau d’une traite a tremblé
________j’ai fait vivre un peu dans les détails les formules poreuses
____les barbelés ont rêvé derrière
____________le feu qui parle / en écho /
nos yeux / nos sangs / mains / sexes / dans une pente
____qui chante qui est triste on ne sait pas
________ces ruisseaux d’Eve et d’Adam ces ruisseaux la nuit
____tu m’as mis un sucre ? oui je te l’ai mis
________j’ai pris des heures d’une photo
________j’ai pris des heures de Maryse elle est morte / il fallait bien
____jusqu’au début d’où ça se perd
____________mais c’est pour mieux t’aimer je crois



je suis tourné maintenant / vers un cœur ici-bas
________________je pleure un bon coup depuis
des friches ont promis devant
____________ce grand tout de ton odeur couleur d’ambre
____et puis tes bras tes bras si fréquents
j’ai dit / tu sais / vivre / un reflet
________sur tes cheveux
________qui ruissellent à ma peau
____tu as promis tu n’as pas promis c’est mieux comme ça
________d’ailleurs oui
je dirai des mots ténébreux / à la ronde
________des lumières tasseront le manque
____j’ai sorti le beurre il est tout dur encore dans ma main
________je suis rentré je suis là
________________sur la photo ces plis dans son cou
____m’émeuvent à la façon d’une voix
nos rires dans la nuit des enfants je les désire je les veux
________________________la boue froide a tout recouvert
________________________te souviens-tu nos os pêle-mêle
____dans un ciel d’asthme
____________même si
une mère morte c’est Maryse elle est morte par exemple



____________tes cils croisent tes cils
c’est si beau sur la courbe bleue quand à la fin tu dis oui
____le cri troué du temps sur la photo c’est ses yeux de Maryse elle est
et les tartines sautent et retombent dans le grille-pain rouge
le ventre d’une voix contient l’horizon des événements / j’ai entendu ça
____je me suis levé j’ai fait attention je n’ai pas pleuré
________________________________morte / merde / oui mais
________tes cils croisent tes cils plus souvent qu’on ne fait des trous
sur la photo ses yeux ne clignent pas / on dirait que le blanc a froid
j’ai creusé ses yeux j’ai trouvé du poème
____________ton corps si doux
________________de langue allemande / pourquoi je ne sais pas
va savoir à quoi rêvent les soldats en faction pendant la résurrection
____________________________on a brûlé des gens des millions
____________________________on a tué des enfants si petits
____________________________on en était on en était
Hölderlin Rilke Celan Kirsch
____________je ne trempe pas mes tartines je mets de la confiture



une lettre de loin qu’on reçoit par erreur ressemble au destin
________un schéma de ciel / la mort d’une mère Maryse / c’est ça
mais on la prendrait bien
____ça t’a fait rire dans la nuit / bof oui / si si j’ai vu
où sont tes yeux le temps a lieu / un arrière expir se produit
____j’ai creusé son nez qui est un peu gros sur la photo
____mais bien épilé dedans
____j’ai creusé sa peau mutuelle et parfumée
________________te souviens-tu les enfants morts
________________en tas
________________on en était on en était
____________dans le peu du souvenir
____j’ai traqué l’amour qui manque
____________j’ai trouvé l’eau qui soigne la trouée du voir
____l’amour c’est toi qui blesse je vois
sur les tartines tu mets moins de beurre
________on est ce passage qui est un peuple en joie dans la blessure
________________la mort j’en ai marre / la mort



je l’ai pleurée sur la jonchée / tout près du passage
________j’aime bien presser du jus d’orange pour toi / même si
l’agonie m’a tenu / crabe après crabe
________________________on boira ensemble / ce sera bien
____________oui / j’ai été à l’heure pour un deuil comme il faut
la morsure longera la nuit qui meurt
________à perdre haleine
____j’ai creusé ses joues jeunes de mère quarantenaire
____j’ai creusé ses cheveux qui tenaient encore au crâne
____j’ai creusé ses sourcils bien dessinés
t’en souviens-tu ils ont pendu un enfant / sous un ciel bleu si calme
____sa longue agonie comme il ne faisait pas le poids
________dans tes cheveux en bataille au matin je vois la nature
________le silence tu sais d’une buée palissadée
____________cet arrangement créé trouvé sur lequel on bute
____________cette composition qui comble et creuse



une bouche qui meurt ça ne dit rien du souffle
____tu t’en détournes tu pistes de frontière en poussière
____dans les bardanes et les friches dans l’ici-bas c’est oui
________________si loin
________________la trace d’un baiser un jour
j’ai creusé les tempes et les ridules de Maryse elle est morte
____le jus de pamplemousse c’est un peu trop amer / je trouve aussi
____la photo / j’ai saigné / c’est sorti c’était là ma couleur
________ma couleur gênée et si neuve et belle / on ne savait plus
________quoi faire des corps et des joues
________des enfants dans les fours
________on en était on en était
dans la tranchée j’ai joui plus d’une fois / c’était pas non c’était pas
____________mais nos corps eux vivront
____________à coups de poing dans la mort / ils vivront



j’ai creusé son chemisier démodé de Maryse elle est morte
____la jetée dans la lueur océane
____l’eau qui joue dans son vert-de-grisé
____la nuit / tu sais / le son noir qui sue dans l’amour / c’est là
on marchera mon amour ô mon amour on marchera
________________et la mort sera ton caddy / sur la photo
________sa peau ne tient pas bien on dirait
j’ai creusé ses oreilles / je me dis laisse
____________tomber / vivre malgré
____________________qu’ils ont jeté des enfants aux chiens
____________________on en était on en était
les hauts plateaux du deuil battus par les fraises tagada
________________tsoin tsoin youp la boum
____la mort c’est chiant / dis-le : / redis-le : / reredis-le :
____________sais-tu assez le sais-tu encore
dans l’intelligence de ton os
________et de l’autre
________et des deux cent dix autres
________et des douze sésamoïdes



____boire un thé ceylan sucré avec un nuage de lait c’est bon
te voir disparaître derrière un bol et puis tu reviens / chaque fois
mon cri s’use jusqu’à ta bouche
________après j’improvise une Europe en vie
____on en était on en était
________des petits qu’on assassinait
dès l’arrivée du train
la lueur océane son millimètre beau dans l’iris c’est notre chant d’amour
____Maryse elle est morte / elle est dans la photo
elle y reste / entre elle et nous
____il y faut cet usage de l’amour qui fait pleurer / devant
____________ce chant qui déchire un deuil après l’autre
je suis un cri / creusé de larmes je ne suis pas creusé de larmes / non
____tes yeux diront / on a vaincu la mort je t’ai dit
____à la cime d’un ciel planté dans la boue
____un nourrisson crie dans le corps assis debout / tout le monde
________sait ça



un corps s’est arraché les yeux de mon père
____________c’est mon corps / j’ai dit / j’ai crié à l’asthme
________et j’ai vu ta peau trembler sous les voix
________________je suis là je suis là
________________des enfants morts dans les bras des mères
________________on en était on en était
____il y avait un pollen
____________noir
____________sur la photo
____________une mémoire écarquillée
________ses yeux si nombreux dans la tombe du ruisseau
____________Maryse elle est morte je m’en souviens
un arbre de faim se prosternera / de massacre en massacre
____dans le ruban vacant des noms
____________________mes orbites noires de monde
____________________et des mots comme un trou qui mord
________viens j’ai dit / tu me manques
on tiendra la main du soir / ses aveux rouges à l’horizon
____________________la longe ivre des cris
____________________le trot mort des verres brisés
________nos mains feront vivre un peu d’humain



dans tes yeux la profondeur d’un craquement / ça m’émeut tu sais
____________ce frôlement qui se brise si près de mes joues
________ils étaient morts ils vivaient et puis ils étaient morts
________on en était on en était
________des enfants lourds dans le ventre du vent
____tu beurres mais la confiture tu l’avales à même la cuillère
et l’eau s’est écorchée les genoux sur ma soif d’amour parce que
____Maryse elle est morte c’est une mère il a bien fallu / j’ai entendu
____l’automne aussi a laissé tomber
les feuilles l’ont dit au désordre des noms
________________je crois je me suis détourné
________une clairière a ruisselé dans ta nuque
ta peau si réelle dans l’appel et son désir / c’est un autre vent
________un enfantement / je dis
____________j’ai compris le silence des morts
____la nuit fusillée a bu nos voix
________on a dû s’évanouir / et les marges ont procuré nos visages
défaire un nom le remplir de corps



Julien Boutonnier est né en 1977. Il vit à Toulouse. Il accompagne des enfants qui ont du mal à grandir. Il a chanté dans des groupes de musique énervée et de new wave romantique. Il a fait l’acteur un peu, réalisé quelques films courts. Il écrit depuis 2004, explore l’écriture et la lecture web depuis début 2012.

Bibliographie

Poèmes :
Revue numérique Mot à Mot, 2006
Revue numérique de J.-M. Undriener sur son site Fibrillations, 2013
Revue numérique d’ici là n°10
Numéro 25 de la revue Dissonances La peau, 2013
N4728, février 2014

Nouvelles :
Ça se meut, revue Douche froide, 2004
Le drone, magazine en ligne Nerval.fr, 2013

On retrouvera aussi Julien Boutonnier sur son blog : peut(-)être, et sur Twitter : @BoutonnierJ



Mini-entretien avec Sabine Huynh

D’où vient l’écriture pour vous ?

Pour dire vrai je ne sais pas. Et cette réponse me suffit. Elle a l’avantage infini de ne pas contrevenir à ce qui constitue pour moi une nécessité absolue, que je peux énoncer de la sorte : je laisserai l’origine à son mystère. Je crois qu’une cause ne se définit pas ; elle se vit. Je me dois de la laisser vierge de toute analyse sous peine de me produire en tant qu’objet d’une explication et de m’enfermer dans un énoncé stérile.
A vouloir définir l’origine, c’est toujours l’humain qu’on réduit. L’humain se déploie dans l’équivoque. Sa vérité reste la brisure du sens.

Comment travaillez-vous vos écrits ?

J’ai un carnet et un stylo dans ma poche. J’écris sans doute tous les jours dans les brefs interstices où je reviens à la solitude : en allant au travail ou bien faire une course, devant l’école en attendant ma fille, dans le bus, le métro, aux toilettes... Je plonge très rapidement dans le songe qui pousse des mots quasiment en continu dans mon corps et je note ce qui vient. C’est comme si j’ouvrais un robinet. Cela peut être quelques mots, une phrase, un paragraphe. J’essaie de ne pas discriminer, de laisser sa chance au n’importe quoi. Il m’arrive aussi de m’installer sciemment devant une feuille blanche à mon bureau pour noter ce qui tombe.
Je travaille ensuite, sur des laps de temps suffisamment longs, principalement la nuit quand je devrais dormir, certains de ces jets plus ou moins brefs. Je note ce que j’éprouve à partir de ces premiers termes spontanés, un peu comme on mettrait des couleurs sur une toile. C’est-à-dire que les mots n’expriment pas tant un sens qu’ils sont une possible teneur de ce que j’éprouve, quelque chose qui tient à, qui tient oui, la substance fuyante d’un être humain en train de projeter vers la langue ce qui fait lieu en lui. J’écris à voix murmurée, j’écoute les mots qui s’entraînent les uns les autres, comme ils ruissellent, comme ils dansent, je les recueille, on se caresse, on fait de l’amour. C’est un échange éminemment érotique.
Tantôt cela m’entraîne vers des textes réflexifs, tantôt vers des récits de fiction, tantôt vers du poème. Parfois j’initie des séries que je vais travailler sur mon blog durant plusieurs semaines, parfois cela ne donne rien. Il arrive aussi qu’une structure complexe se dévoile qui m’engage sur le long terme. Une contrainte extérieure m’aide beaucoup (une échéance, une invitation, un échange), c’est un présent inestimable.
J’écris peu de poésie comme fin en soi. Elle est souvent un moyen parmi d’autres de mon écriture pour exprimer du poétique, je veux dire, grossièrement, cette absence sans nom, anonyme, à l’enseigne de laquelle nous logeons. Nous savons depuis longtemps qu’il n’y a pas que la poésie qui soit poétique – cependant sans doute est-elle la seule à livrer la langue à sa passion déchirante de l’anonymat – duquel nous ne nous remettons pas.

Quelle est votre bibliothèque idéale ?

Elle aurait lieu dans une grande bâtisse lumineuse, d’un style Bauhaus, où l’on pourrait admirer toutes sortes d’œuvres d’art magnifiques et bouleversantes. Elle serait animée par des esprits d’excellence parfaitement courtois, qui n’auraient d’autre but que de nous aiguiller dans la somme considérable des ouvrages disponibles et, bien évidemment, de converser avec nous au sujet de nos lectures. Ces bibliothécaires auraient pour qualité première d’être dans la capacité de faire des associations inattendues, infinies et merveilleuses, entre les textes de tous les domaines de l’expression savante et créatrice.
Dans cette bibliothèque, ma préférence irait aux ouvrages de science anciens, du temps où l’art et l’érudition travaillaient de concert, mais aussi à la totalité des écritures des gens qui ont traversé la violence des crimes de masse. Je verserais mon attention vers toutes les poésies, tous les ouvrages de philosophie, de religion, de spiritualité, de psychanalyse, écrits depuis que l’homme et la femme sont hantés par la mort et l’absence. Je consulterais les études de sciences humaines qui ont à cœur de parler de leur sujet en terme chaleureux. Et tous les livres de littérature dont la lecture serait susceptible de me transformer auraient ma faveur (c’est tout ce que je demande à la littérature, quel qu’en soit le genre : me changer), ainsi que tous les ouvrages ayant pour sujet les écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, cinéastes et artisans d’art. Je serais passionné par d’immenses ordinateurs archivant toutes les créations des blogueurs du monde entier ; ils seraient munis d’un système d’exploitation hyper performant, lié à un atelier permanent de traduction des publications au jour le jour. Je participerais à des ateliers animés par Joachim Séné pour apprendre à coder et créer de belles et inoubliables pages numériques.
Dans ma bibliothèque idéale on vivrait ensemble, durant des centaines d’années, pour lire et étudier, et on se retrouverait chaque jour pour échanger et construire une compréhension toujours plus profonde et plus amoureuse de ce que peut bien être l’humain. Et la mort serait vraiment très sensée.
Et puis il y aurait un parc attenant, où il ferait bon se promener, un parc à l’anglaise de préférence, et le soir une petite brise divertirait nos peaux lasses d’étudier.

Les camps de la mort sont souvent en toile de fond de vos écrits ? Pourriez-vous essayer de nous dire pourquoi ?

A la suite d’Imre Kertész, je considère qu’Auschwitz, entendu comme symbole de la destruction d’une partie de la population de notre continent au siècle dernier (essentiellement des Juifs mais aussi des Tsiganes, homosexuels, opposants, personnes handicapées…), reste un traumatisme agissant dans la culture européenne.
L’écrivain affirme qu’il faut considérer Auschwitz comme « l’objet à partir duquel rayonne une possibilité de catharsis. » La valeur d’une telle posture serait d’établir « une sorte de rapport vivant avec lui. » Pour le prix Nobel hongrois, nous sommes donc invités, en tant qu’européens, à travailler à partir de ce foyer traumatique pour établir d’abord, entretenir ensuite, un lien énergique avec cette douleur de notre culture.
Il ne s’agit pas tant de se souvenir (ce sinistre devoir de mémoire qu’on nous serine de temps à autre, au gré des commémorations), que de vivre avec cette blessure de tout un continent, d’une manière dynamique qui n’exclue pas la dimension de notre quotidien. D’une certaine façon, il s’agirait je crois de faire exister cela, cette boucherie mise en œuvre par une froide administration, comme nos ancêtres faisaient exister Dieu dans les gestes les plus triviaux – je pense par exemple à mon grand-père qui dessinait la croix du Christ sur le pain, avec le bout de son couteau, avant de l’entamer.
Ce que je travaille, c’est un rapport au trauma Auschwitz qui ne soit ni du refoulement, ni de l’obligation, ni d’une plaintive mélancolie, mais d’une joyeuse, farouche et douloureuse création.
Il s’agit de transmission. Il s’agit de faire avec ce fait de notre culture pour mieux nous connaître, pour mieux nous séparer de cette tragédie et préparer l’avenir.
Nous sommes faits du bois de Birkenau, de ces bouleaux qui tremblaient dans le vent pendant qu’était menée une activité industrielle de transformation de dizaine de milliers de corps humains vivants en cadavres puis en cendres. Nous sommes de ces branches, de ces feuilles, que la fumée issue des crématoires a enlacées avant de s’étendre au ciel tout entier. Il nous incombe de faire quelque chose de cela, non pas avec le froid règlement d’une obligation, mais avec l’amour fougueux de la vie humaine, avec le désir libre de répondre d’une histoire que nous n’avons certes pas choisie, mais qui s’impose comme étant la nôtre.
C’est pour cela que mes écrits recèlent des références à la destruction des personnes dans les camps de la mort. C’est pour cela que j’essaie d’associer, de natter, des évocations de notre vie quotidienne et du génocide.

Ce que vous écrivez est risqué, car votre parole est écorchée. Friedriech Hölderlin écrit que « là où est le danger, là est ce qui sauve », pour parler du pouvoir salvateur (et ambivalent) de la poésie. « Ce qui sauve » prendrait-il aussi racine dans l’écriture pour vous ?

Ce qui sauve, pour moi, réside dans le danger inhérent à l’amour. Ce don de soi vers l’autre, qui transforme soi, l’abîme, l’altère, l’use. Le vivant jaillit de ce qui nous défait, j’en suis convaincu.
La poésie, qu’on l’écrive, qu’on la lise, peut participer de cette entreprise d’érosion de soi, d’effacement, d’oubli, de retrait, de mise en suspens, qui est un passage du vivant vers lui-même, au cours duquel nous sommes emportés, avec lui, sur une scène de nos tremblements. C’est en cela qu’elle peut être salvatrice je crois, en tant qu’un motif prêté à l’existence humaine, qui détourne celle-ci de sa sauvagerie au profit de la contemplation. Un motif séparé, libre, gratuit, qui livre une présence à l’humain, qui lui confère une intensité assez forte pour l’arracher au meurtre.

Pour ma part, aujourd’hui, l’écriture est comme une ficelle avec laquelle je noue une place dans le défilé des générations. Je la considère comme un travail dont j’espère qu’il sera reconnu par d’autres, mais, en dernier terme, il n’appelle nul assentiment. C’est-à-dire que j’écris, aujourd’hui, demain je ne sais, comme un nuage produit la pluie, comme un vent courbe la fleur, comme un fantôme hante la maison : c’est là : j’extrais.




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