Marin
En ce fouillis
derrière cette cabane
encore les signes
d’une marche
gravés sur
jardin d’être
que je suis un peu
jusqu’à leur perte
au détour d’un bosquet
linottes moineaux pies corneilles
pigeons et perdrix s’enchantent
chats se cherchent
chiens s’appellent
pins chênes châtaigniers s’effeuillent
murmures enfantins
bruissements de femmes
nuages d’hommes
vivre
ton nom
flotte alentour
ressac d’hiers
écume du sang
à ton corps marin
à ton ancre céleste.
Mauvais jour
Cette ancre qui me lie
au réveil du jour
ces miettes éparses
du temps qui flotte
ce lampadaire étranglé
par mains folles du temps
rien
qu’un murmure
j’entends ce
tambourinement lascif
mon balcon est
un cocon vierge
une silhouette fuyante
un désir croissant
violoncelle aphone
d’un rythme sourd
sur ce plancher
qui m’avale
ce plafond
de mes tempes
j’ai des danses
qui aiguisent nuages
ma rue se réveille
en ce qui m’endort.
Mini entretien avec Cécile Guivarch
D’où viens l’écriture pour toi ?
Je ne sais pas au juste depuis quand j’écris vraiment , ni s’il y a une raison à ça ; écrire tient presque plus du besoin que d’autre chose - pas réellement d’idéal, de but, rien qu’une voix à multiples tonalités... après, je trie les mots, souvent trop nombreux, à la lumière de ce que je crois capable d’intéresser l’Autre, cette personne que je suis comme lecteur, celui qui cherche à comprendre, un peu... pour tenter de vivre dans le Tout, pas seulement de s’y mouvoir.
Comment travailles-tu tes écrits ?
Musicien de formation, je veux voir mon écriture comme une composition sonore ; chaque vers doit être court, bref, mais aussi rond, mélodique... il doit y avoir riff, bridge(s), accords... sorte de rencontre entre pop et free-jazz !... j’espère que mes textes puissent être autant lus que dis que chantés.
Quelle est ta bibliothèque idéale ?
Ma bibliothèque idéale fluctue en fonction de l’humeur du temps... mais, régulièrement, je vais de JM Maulpoix à A. Malherbe, de De Cornière à Reverdy, De Bukowski à Rognet, de Emaz à Romanes... et S.Beckett... et C.Doyle... et Le Clézio... et Despentes... et Dickens... etc.
Vincent Motard-Avargues, né en 1975 à Bordeaux, où vit et travaille, exerçant photo et musique en amateur.
Il est l’auteur de deux livres : “Si peu, Tout” , Éclats d’Encre (2012) et “Un écho de nuit”, Éditions du Cygne 2011) ; de plaquettes : « À ce qui est de ce qui n’a », Encres Vives (2013), “Leurs mains gantées de ciels”, Encres Vives (2012), “Le village retrouvé”, Encres Vives (2012), “l’Alpha est l’Omega”, Éditions – 36° (2011) ; il a publié en anthologie : Visages de poésie n° 6, éditions Rafael de Surtis, 2012 ; et en revues : Népenthès ; Décharge ; Verso ; N4728 ; Comme en poésie ; Traction Brabant ; Les hésitations d’une mouche ; Pyro ; Interventions à Haute Voix ; Les cahiers de poésie ; Les tas de mots ; Pr’Ose ; Les hésitations d’une mouche ; Florilège des Éditions Soc & Foc ( 2009 à 2013, sur leur site)...
Site : http://cequireste.fr/
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