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Rüdiger Fischer

mercredi 12 juin 2013, par Cécile Guivarch

Né en 1943, Rüdiger Fischer est décédé le 4 juin 2013.
Éditeur des éditions En Forêt / Verlag Im Wald, en Allemagne, il avait aussi une activité de traduction importante.

Laurent Grisel sur remue.net lui rend hommage.
et comme Claude Vercey l’écrit, Nous n’irons plus en forêt.

Voici un petit choix de poèmes qu’il avait traduit du français vers l’allemand, parus aux éditions En forêt / Verlag Im Wald dans les anthologies La fête de la vie, Avec les yeux et encore un extrait du très beau Il y a des abeilles de Christian Degoutte.

 
Petits dessins sur le sable
écriture d’oiseaux de mer
et le vent entre leur cri et moi
jusqu’aux nuages je trace
un plan de jardin d’eau
pour nos futurs étés

(Luce Guilbaud - La fête de la vie, cinquième volume)

Kleine Zeichnungen im Sand
Schrift der Meeresvögel
und der Wind zwichen ihrem Schrei und mir
bis zu den Wolken entwerfe ich
den Plan eines Wassergartens
für unsere zukünftigen Sommer.

(Luce Guilbaud, Das Fest des lebens, Fünfter Band)


 
A gauche
on regarde la mer

dedans
on suit le mouvement

ça va, ça vient

(Cécile Guivarch, La fête de la vie, cinquième volume)

Links
schaut man aufs Meer

drinnen
folgt man der Bewegung

das geht, das kommt

(Cécile Guivarch, Das Fest des Lebens, Fünfter Band)


 
ça a l’air de quoi
ce brin de muguet posé
sur ta tombe : souhaiter du bonheur
aux morts
à qui on en donna si peu vivant

oh ! es-tu déjà comme on déterre
les cadavres des suppliciés
à la fin des guerres

et l’autre qui t’eût aimée mieux
où va-t-il maintenant
remplir ta bouche de baisers

(Christian Degoutte, il y a des abeilles)

wie sieht das aus
diese Maiglöckchen
auf deinem Grab : Glück zu wünschen
den Toten
denen man in ihrem Leben so wenig schenkte

o ! bist du schon so wie die ausgegrabenen
Leichen der Gemarterten
am Ende der Kriege

und jener, der dich besser geliebt hätte
wohin geht er jetzt
deinen Mund mit Küssen zu füllen

(Christian Degoutte, Da sind bienen)


 
CLOTURE

Si peu
du sourire

Les parois sont lisses

Dans la transparence
les murs s’imposent

Closes déjà
les bouches têtues
tètent l’absence

La main manque toujours sur le front
et la lèvre à la paupière

(Patricia Cottron-Daubigné, Avec mes yeux)

UMFRIEDUNG

So wenig
Lächeln

Die Worte sind glatt

In der Durchsichtigkeit
setzen Mauern sich durch

Schon geschlossen
saugen die beharrlichen Münder
an der Brust der Abwesenheit

Immer fehlt die Hand auf der Stirn
und die Lippe auf dem Augenlid

(Patricia Cottron-Daubigné, Mit meinen augen)


Rüdiger nous avait confié des poèmes de Nora Bosong, poète allemande, qu’il avait traduit en français pour terre à ciel.
Dans les anciens numéros de la revue Décharge, il tenait une rubrique où on pouvait découvrir des poètes allemands traduits en français.

Photo : Michel Durigneux


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