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Filippo Ravizza (1)

dimanche 23 février 2014, par Cécile Guivarch

Mare

Ecco cresce accanto
accanto alle corsie
mentre corrono lungo
le rive alati i campi
le straordinarie attese
mentre oggi alzano
gli aquiloni sopra le spume
come accadde un giorno
come vedemmo sulle spiagge
scendere uomini e ragazze
al di sotto di esili
ali che parevano cartone
o sottile tela e noi
tutti a chiederci come
come mai potessero librarsi
restare in aria come
sogni e non cadere
precipitare a terra
senza vento nelle fibre
senza speranze nel cielo
precipitare a terra
come poveri uomini
come sabbia come un soffio
un richiamo spezzato nella voce.

*

Ma tu che canti
nelle occasioni sopra
i volti attesi dalla vita
sappi il silenzio sappi
nel buio percepire l’inclita
voce del vento davanti
alle tue prue, adopra
queste eterne immensità
giungi tra i cespugli ignoto
mirto delle onde nelle tue gravità
nel mondo nelle antiche tue
passioni… qui fratello
dunque sarai… qui i
bambini piangeranno
la speranza che solca
gli alisei solca il cuore dell’antico
Atlantico…
ma tu giungi, giungi
in questo crudo inverno
della nostra sorte
trovi riparo nel mare mio
Mediterraneo qui dove
hai incontrato il maestrale
con lui hai condotto
le nostre navi in porto
o nell’eterno alone di libeccio
libeccio leone
come una patria, patria
amata e nostra, terra
dei padri terra
della parola e del perdono.

*

Purità della parola
puro suono del vento
voce e queste curve
strade e polvere sulle
sere come si sveglia
oggi il mondo come
il mare è eterno
uguale a noi che
pur cadiamo e incerti
procediamo qui qui
che poi ritorna e
prende ritorna e
vive in noi il vuoto
la povertà l’assenza
questo essere senza
padri e senza schiume
nella calda corrente
che la notte conduce
fredda e inerte come
l’ultima ragione fede
autentica volto certo
nulla come nero
vortice nulla come
schiere di fruscii
cosparsi ventre a terra
nulla nell’ultima battaglia

*

Solo pochi attimi
nella notte ho visto
ho visto la bianca
voce della spuma
ho visto il mare e
sopra di noi e
sopra il cielo più
su infinite stelle
eterne congiunte
a quelle luci là
nella notte sul mare
già lontane luci
di Bonifacio, di Santa
Teresa, Teresa di Gallura…

ah ! corri nave ! corri
sotto la Via Lattea !
è metà della notte
è fine agosto ! tutto
qui tutto adesso pare
eterno ! e in questa
smagliante eternità
profondamente io sento
io sento l’acuta
indifferenza la vera
potestà che decide ogni
sorte : io sento il tempo
davanti a lui
io tremo io dispero.

Di tutti voi fratello.

Mare aperto tra la Sardegna
e l’Italia, agosto 1997

Mer

Voici elle croît à côté
à côté des voies
courent le long
des rives les champs ailés
l’extraordinaire attente
aujourd’hui quand se lève
l’aquilon sur l’écume
quand tombe le jour
quand nous avons vu sur la plage
descendre les hommes et les filles
venus de l’exil
ailes qui semblaient de carton
ou de toile souple et nous tous
à nous demander comment
mais comment ils avaient pu se libérer
rester en vol comme des rêves
sans tomber précipités au sol
sans vent dans les voiles
sans espérance dans le ciel
précipités au sol
comme pauvres hommes
comme sable comme souffle
appel brisé dans la voix.
___

*

Mais toi qui chantes
les aspects nombreux
de la vie tu connais
le silence tu sais
dans la nuit percevoir
la voix cachée du vent
à l’avant des bateaux,
par dessus ces immenses
éternités tu parviens à
trouver le myrte parmi
les buissons et les vagues
dans la gravité et le monde
dans tes anciennes passions
ici…frère donc tu seras…
ici et les enfants pleureront
l’espoir qui laboure le cœur
du vieil Atlantique…
mais toi, tu parviens
dans le cruel hiver de notre
destin à trouver un abri
dans la Méditerranée
la seule mer mienne Ici
tu as rencontré le mistral
avec lui tu as mené
nos bateaux à bon port
ou dans le halo du libeccio
libeccio tel le lion
comme une patrie, patrie
aimée et nôtre, terre de nos
pères et terre de la parole
et du pardon.
___
*

Pureté de la parole
son pur du vent
la voix et ces routes
incurvées et la poussière
des soirs quand on s’éveille
aujourd’hui le monde comme
la mer est sans fin
égal à nous-mêmes
pourtant nous chutons
et hésitants nous avançons
ici et là ensuite tourne et
prend et retourne et vit
en nous le vide
la pauvreté l’absence
être privé de pères
sans écume dans
le chaud courant
que la nuit amène
froide et immobile
comme la dernière raison foi sincère
visage vrai et le
néant comme le noir
tourbillon néant
comme une troupe de froissements
jetés ventre à terre
néant dans la dernière bataille.

*

Quelques instants
seul dans la nuit j’ai vu
j’ai vu la blanche
voix de l’écume
au dessus de nous
et au dessus le ciel
là haut les étoiles
en nombre infini
éternelles et reliées
aux lumières là bas
dans la nuit marine
lumières au loin déjà
de Bonifacio, de Sainte
Thérèse, Thérèse de Gallura…

ah ! cours, navire ! cours
sous la Voie Lactée !
c’est la moitié de la nuit
la fin du mois d’août ! tout
ici semble maintenant
éternel ! et dans cette
éternité éclatante
je ressens au profond
je ressens l’indifférence
vive la vraie puissance
qui décide de chaque
vie : j’écoute le temps
devant lui moi je tremble
et je désespère.

De vous tous je suis le frère.

En mer, entre la Sardaigne et l’Italie, août 1997


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