[blanc]traduite en français par Cécile Guivarch (avec la complicité d’Escandille)[/blanc]
Me hacen madre en la noche Sus juegos despedazan mi ombligo roto el cordón umbilical ningún juego es posible pero mis padres son muy niños aún. Mamá y papá nunca entendieron que eran ellos quienes jugaban en mi infancia que era yo quien se desvelaba en las noches quien los tapaba al dormir y les cantaba. |
Ils me font mère dans la nuit Leurs jeux mettent en morceaux mon nombril rompu le cordon ombilical aucun jeu n’est possible mais mes parents sont encore des petits enfants. Maman et papa n’ont jamais compris que c’étaient eux qui jouaient dans mon enfance que c’était moi qui me réveillais la nuit qui les bordais au coucher et les berçais. |
Ella no me ama a mí. Ella ama mi palabra, mi juego. Poeta nacida de vientre judío Juego con una religión desconocida Le digo en idish cosas que no entiendo En castellano. Lo que sea por otra noche en tus brazos Lo que sea por otro beso en mis pálidos labios. — Querés palabras ?-le dije Jamás se detuvo en las palabras que no po- drían nunca bucear por su sexo Como lo hace mi física lengua. — ¡Más poemas pequeña !, ¡Más poemas !- me exigía cada noche al dormirse en mis bra- zos — O se ama o se escribe. Amor y literatura no deben tocarse- Ella sabe y no le importa. Poeta nacida de vientre judío y ah, suspiro mediante comienzo el poema que dire esta noche |
Elle elle ne m’aime pas Elle aime mes mots, mon jeu. Poète née d’un ventre juif Je joue avec une religion inconnue Je dis en yiddish les choses que je ne comprends pas En castillan. Tout ce que tu veux pour une autre nuit dans tes bras Tout ce que tu veux pour un autre baiser sur mes lèvres pâles. — Tu veux des mots ? lui dis-je ? Jamais elle ne s’arrêta aux mots qui ne pour- raient jamais plonger dans son sexe Comme le fait ma langue physique — Encore des poèmes petite ! Encore des poèmes ! Exigeait-elle chaque nuit en s’endormant dans mes bras — Ou on aime ou on écrit. Amour et littérature ne doivent pas se toucher. Elle le sait et ça ne lui fait rien. Poète née d’un ventre juif tout en soupirant je commence le poème que je dirai cette nuit |
(extractos del libro El Juego de las Estatuas, 2004, Yugen)
(extraits du livre : Le jeu des Statues, 2004, Yugen)
Dafne Pidemunt est née à Buenos Aires en 1977.