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Naomi Shihab Nye, traduite par Geneviève Liautard

mardi 4 octobre 2022, par Cécile Guivarch

Choix de poèmes et traduction de l’américain par Geneviève Liautard

Naomi Shihab Nye se décrit elle-même comme “un poète vagabond”. Elle a voyagé pendant 40 ans aux États Unis et dans le monde entier pour animer des ateliers d’écriture et inspirer des étudiants de tous âges. Née d’un père palestinien et d’une mère américaine d’origine allemande et suisse, elle a grandi à Saint-Louis, Jérusalem et San Antonio. Diplômée de l’Université de San Antonio, elle a reçu de nombreux prix prestigieux pour une œuvre abondante et variée. Ses derniers livres : Transfer (2011), Voices in the Air : Poems for the Listeners (2018) et The Tiny Journalist (2019).
Naomi Shihab Nye enseigne l’écriture littéraire à l’Université du Texas. En plus de son œuvre poétique et l’édition de nombreuses et prestigieuses anthologies avec des poètes du monde entier, elle écrit aussi des fictions pour les enfants et réalise des enregistrements de poèmes et de chansons. S’inspirant de son héritage américano-palestinien, de la diversité culturelle de son lieu de vie au Texas et de ses expériences de voyage en Asie, Europe, Canada, Mexique et Moyen-Orient, Naomi Shihab Nye utilise ses écrits pour témoigner de notre humanité commune.
« La poésie nous invite à faire une pause. Il y a tant de choses que nous négligeons, alors que nous sommes entourés de merveilles qui continuent à scintiller, sans nous. »

Photo by Chehalis Hegner.

Different Ways to Pray

There was the method of kneeling,
a fine method, if you lived in a country
where stones were smooth.
The women dreamed wistfully of,
hidden corners where knee fit rock.
Their prayers were weathered rib bones,
small calcium words uttered in sequence,
as if this shedding of syllables could
fuse them to the sky.

There were men who had been shepherds so long
they walked like sheep.
Under the olive trees, they raised their arms—
Hear us ! We have pain on earth !
We have so much pain there is no place to store it !

But the olives bobbed peacefully
in fragrant buckets of vinegar and thyme.
At night the men ate heartily, flat bread and white cheese,
and were happy in spite of the pain,
because there was also happiness.

Some prized the pilgrimage,
wrapping themselves in new white linen
to ride buses across miles of vacant sand.
When they arrived at Mecca
they would circle the holy places,
on foot, many times,
they would bend to kiss the earth
and return, their lean faces housing mystery.

While for certain cousins and grandmothers
the pilgrimage occurred daily,
lugging water from the spring
or balancing the baskets of grapes.
These were the ones present at births,
humming quietly to perspiring mothers.
The ones stitching intricate needlework into children’s dresses,
forgetting how easily children soil clothes.

There were those who didn’t care about praying.
The young ones. The ones who had been to America.
They told the old ones, you are wasting your time.
Time ? The old ones prayed for the young ones.
They prayed for Allah to mend their brains,
for the twig, the round moon,
to speak suddenly in a commanding tone.

And occasionally there would be one
who did none of this,
the old man Fowzi, for example,
who beat everyone at dominoes,
insisted he spoke with God as he spoke with goats,
and was famous for his laugh.

Différentes façons de prier

Il y avait la méthode de l’agenouillement,
une bonne méthode si vous viviez dans un pays
où les pierres sont moelleuses.
Les femmes rêvaient avec nostalgie
d’angles dérobés où le genou s’ajuste à la pierre.
Leurs prières, côtes usées,
petits mots calcifiés prononcés dans l’ordre,
comme si l’épanchement de ces syllabes pouvait
les mêler au ciel.

Des hommes avaient été bergers si longtemps
qu’ils marchaient comme les moutons.
Sous les oliviers, ils levaient leurs bras –
Écoute-nous ! Nous souffrons sur la terre !
Tellement de souffrances que nous n’avons plus de place pour les engranger !

Mais les olives roulent paisiblement
dans des seaux parfumés de vinaigre et de thym.
Le soir les hommes mangent de bon cœur, galette et fromage blanc ;
ils sont joyeux malgré la souffrance,
parce qu’il y avait aussi de la joie.

Certains préféraient le pèlerinage,
s’enveloppant dans un tissu neuf de lin blanc
pour rouler en bus à travers des kilomètres de sable vide.
Quand ils arrivaient à la Mecque
Ils pouvaient faire le tour des lieux saints,
à pied, plusieurs fois,
pouvaient se pencher pour embrasser la terre
et de retour, leurs visages émaciés étaient plein de mystère.

Alors que pour certaines cousines et grand-mères
le pèlerinage avait lieu tous les jours,
transporter l’eau de la source
ou porter en équilibre les paniers de raisins.
C’étaient-elles qui assistaient aux naissances,
fredonnaient doucement pour les mères transpirantes.
Celles qui cousaient de complexes broderies sur les robes des enfants,
oubliant la facilité qu’ont les enfants à salir les vêtements.

Il y avait ceux qui ne se souciaient pas de prier.
Les jeunes. Ceux qui avaient été en Amérique.
Ils disaient aux vieux, vous perdez votre temps.
Temps ? Les vieux priaient pour les jeunes.
Ils priaient Allah pour qu’il répare leurs cerveaux,
pour la brindille, la pleine lune,
pour parler soudain d’un ton d’autorité.

Et parfois, il y avait ceux
qui ne faisaient rien de tout cela,
le vieux Fowzi, par exemple,
qui battait tout le monde aux dominos,
affirmait qu’il parlait avec Dieu comme il parlait aux chèvres,
et était célèbre pour son rire.

Endure

Mahmoud, so spare inside his elegant suit,
stepped across stony fields, bent to brush
the petal of a flower, didn’t pick it.
Closed his eyes, though, holding one hand with the other,
carrying the presence of blossom back to the page.
For those who would never walk a field, never bend down,
he found a way to carry the cry of a lost goat and
the cry of a people, without stumbling.
Don’t forget the streaks of tears
mapping his soft cheeks, his large and somber glasses,
the edgy poke of his thin shoulders –
how he stood a bit to the side, hand over heart,
his delicate hand on the stem of a glass,
toasting the roads and the wandering winds.
Mothers and fathers, enduring without justice,
felt his dapper presence sustaining them
though they might have found it hard to name,
the unchosen beauty of struggle and love
mixing in a fresh tonic any might drink.
His brilliance spilled in every
language, though Arabic owned him,
he became a perfect country
moving through the world, wherever he was,
and he its ruler, teacher and prophet,
he its infinite dusty workers pausing with shovels
to stare beyond the ruin they could see,
to what they will always believe in.

In Memory, Mahmoud Darwish, 1942-2008

Endurer

Mahmoud, si élancé dans son élégant costume,
traverse des champs pierreux, se penche pour
effleurer le pétale d’une fleur, ne la cueille pas.
Il ferme les yeux, et bien qu’il joigne les mains,
ramène la présence de la fleur sur la page.
A ceux qui n’auront jamais traversé un champ, ne se seront jamais penchés,
il trouve une façon d’apporter la plainte de la chèvre perdue et
la plainte des hommes sans trébucher.
N’oubliez pas les traces de larmes
cartographiant ses joues lisses, ses grosses lunettes sombres,
le tressaillement nerveux de ses frêles épaules –
combien il se tenait sur le côté, la main sur le cœur,
sa main délicate sur le verre à pied,
buvant à la santé des routes et des vents vagabonds.
Pères et mères, qui endurent injustement,
sentaient sa présence apaisante les soutenir
bien qu’ils puissent avoir trouvé difficile de nommer
la beauté non choisie de la lutte et de l’amour
mêlés dans un tonique rafraichissant que certains pourraient boire.
Son génie se déversait dans chaque
langue, et bien que l’arabe lui appartienne,
il devint un pays à lui tout seul,
traversant le monde, où qu’il soit,
et lui, sa règle, professeur et prophète,
lui, ses nombreux ouvriers poussiéreux posant avec des pelles
pour regarder, au-delà les ruines qu’ils pouvaient voir,
ce en quoi ils croiront toujours.

Red Brocade

The Arabs used to say,
When a stranger appears at your door,
feed him for three days
before asking who he is,
where he’s come from,
where he’s headed.
That way, he’ll have strength
enough to answer.
Or, by then you’ll be
such good friends
you don’t care.

Let’s go back to that.
Rice ? Pine nuts ?
Here, take the red brocade pillow.
My child will serve water
to your horse.

No, I was not busy when you came.
I was not preparing to be busy.
That’s the armor everyone put on
to pretend they had a purpose
in the world.

I refuse to be claimed.
Your plate is waiting.
We will snip fresh mint
into your tea.

Brocard rouge

Les arabes avaient l’habitude de dire.
Quand un étranger apparaît devant
ta porte,
nourris le pendant trois jours
avant de lui demander qui il est,
d’où il vient,
où il va.
Ainsi, il aura assez de force
pour répondre.
Mais d’ici là vous serez
de si bons amis
que cela ne sera pas important
pour toi.

Revenons à cela.
Riz ? Pignons ?
Voilà, prends le coussin de brocard rouge.
Mon enfant apportera de l’eau
à ton cheval.

Non, je n’étais pas occupé quand tu es arrivé.
Je ne me préparais pas à être occupé.
C’est l’armure que chacun endosse
afin de prétendre avoir un but
dans le monde.

Je refuse d’être forcé.
Ton assiette attend.
Nous mettrons une pincée de
menthe fraîche
dans ton thé.

Adios

It is a good word, rolling off the tongue
no matter what language you were born with.
Use it. Learn where it begins,
the small alphabet of departure,
how long it takes to think of it,
then say it, then be heard.

Marry it. More than any golden ring,
it shines, it shines.
Wear it on every finger
till your hands dance,
touching everything easily,
letting everything, easily, go.

Strap it to your back like wings.
Or a kite-tail. The stream of air behind a jet.
If you are known for anything,
let it be the way you rise out of sight
when your work is finished.

Think of things that linger : leaves,
cartons and napkins, the damp smell of mold.

Think of things that disappear.

Think of what you love best,
what brings tears into your eyes.

Something that said adios to you
before you knew what it meant
or how long it was for.

Explain little, the word explains itself.
Later perhaps. Lessons following lessons,
like silence following sound.

Adios

C’est un bon mot qui roule sur la langue
peu importe la langue dans laquelle vous êtes né.
Utilisez-le. Apprenez où il commence,
le petit alphabet du départ,
combien de temps il faut pour le penser,
puis dites-le, ensuite soyez entendu.

Épousez-le. Mieux que n’importe quelle bague en or,
Il brille, il brille.
Portez-le à chaque doigt
Jusqu’à ce que vos mains dansent,
Touchant tout avec facilité,
Laissant tout partir, avec facilité.

Collez-le sur votre dos comme des ailes.
Ou une queue de cerf-volant. Un ruisseau d’air derrière un jet.
Si vous êtes connu pour quelque chose,
faites en sorte qu’il soit votre façon de disparaître
quand votre travail est fini.

Pensez aux choses qui s’attardent : feuilles,
cartons et nappes, l’odeur humide du moisi.

Pensez aux choses qui disparaissent.

Pensez à ce que vous préférez,
ce qui tirent les larmes de vos yeux.

Quelque chose qui vous a dit adios
avant que vous sachiez ce que ça signifiait
ou combien de temps ça a duré.

Parlez peu, le mot parle de lui-même.
Plus tard peut-être. Les leçons succédant aux leçons,
comme le silence succède au bruit.

Jerusalem

Let’s the same wound if we must bleed.
Let’s fight side-by-side, even if the enemy
Is ourselves : I am yours, you are mine.

Tommy Olofsson

I’m not interested in
who suffered the most.
I’m interested in
people getting over it.

Once when my father was a boy
a stone hit him on the head.
Hair would never grow there.
Our fingers found the tender spot
and its riddle : the boy who has fallen
stands up. A bucket of pears
in his mother’s doorway welcomes him home.
The pears are not crying.
Later his friend who threw the stone
Says he was aiming at a bird
and my father starts growing wings.

Each carries a tender spot :
Something our lives forgot to give us.
A man builds a house and says,
“I am native now.”
A woman speaks to a tree in place
of her son. And olives come.
A child’s poem says,
“I don’t like wars,
they end up with monuments.”
He’s painting a bird with wings
wide enough to cover two roofs at once.

Why are we so monumentally slow ?
Soldiers stalk a pharmacy :
big guns, little pills.
If you tilt your head just slightly
It’s ridiculous.

There’s a place in this brain
where hate won’t grow.
I touch its riddle : wind, and seeds.
Something pokes us as we sleep.

It’s late but everything comes next.

Jérusalem

Gardons la même blessure si nous devons saigner
Battons-nous côte-à-côte, même si l’ennemie
c’est nous-même : je suis à toi, tu es à moi.

Tommy Olofsson

Je ne m’intéresse pas.
à qui a le plus souffert
Je m’intéresse aux gens
qui s’en remette.

Une fois quand mon père était petit garçon
une pierre l’a frappé à la tête.
Les cheveux ne repousseront plus à cet endroit.
Nos doigts ont trouvé le point sensible
et son énigme : le garçon qui est tombé
se relève. Un seau de poires l’accueille
sur le seuil de la maison de sa mère.
Les poires ne pleurent pas.
Plus tard l’ami qui a lancé la pierre
dit qu’il visait un oiseau
et mon père commence à laisser pousser des ailes.

Nous portons tous un point sensible :
Quelque chose que nos vies ont oubliée de nous donner.
Un homme construit une maison et dit,
« Je suis indigène maintenant. »
Une femme parle à un arbre à la place
de son fils. Et des olives apparaissent.
Le poème d’un enfant dit,
« Je n’aime pas les guerres,
elles finissent par des monuments. »
il peint un oiseau avec des ailes
assez grandes pour couvrir ensemble deux toits.

Pourquoi sommes-nous si monumentalement lents ?
Des soldats traquent une pharmacie :
grosses armes, petites pilules,
si vous penchez la tête même légèrement
c’est ridicule.

Il y a un endroit dans ce cerveau
où la haine ne grandira pas.
Je touche son énigme : vent et graines.
Quelque chose nous pique pendant notre sommeil.

Il est tard mais tout vient après.

Two Countries

Skin remembers how long the years grow
when skin is not touched, a gray tunnel
of singleness, feather lost from the tail
of a bird, swirling onto a step,
swept away by someone who never saw
it was a feather. Skin ate, walked,
slept by itself, knew how raise as
see-you-later hand. But skin felt
it was never seen, never known as
a land on the map, nose like a city,
hip like a city, gleaming dome of the mosque
and the hundred corridors of cinnamon and rope.

Skin had hope, that’s what skin does.
Heals over the scarred place, makes a road.
Love means you breathe in two countries.
And skin remembers – silk, spiny grass,
deep in the pocket that is skin’s secret own.
Even now, when skin is not alone,
it remembers being alone and thanks something larger
that there are travelers, that people go places
larger than themselves.

Deux patries

La peau se souvient de la longueur des ans
quand la peau n’est pas touchée, un gris tunnel
de célibat, plume perdue de la queue
d’un oiseau, tournoyant sur une marche,
balayée par quelqu’un qui n’avait jamais vu
que c’était une plume. La peau a mangé, a marché,
dormi seule, su comment se dresser comme
un « à bientôt » de la main. Mais la peau sentait
qu’elle n’avait jamais été vue, jamais reconnue comme
un pays sur la carte, nez comme une ville,
hanche comme une ville, le dôme étincelant de la mosquée
et les cent couloirs de cannelle et de corde.

La peau espérait, c’est ce que fait la peau.
Elle guérit les cicatrices, trace une route.
L’amour signifie que tu respires dans deux patries.
Et la peau se souvient – soie, herbe épineuse,
au fond de la poche qui est le lieu secret de la peau.
Même maintenant, quand la peau n’est pas seule,
elle se souvient d’être seule et remercie quelque chose de plus grand
que sont les voyageurs, ces gens qui vont dans des lieux
plus grands qu’eux-mêmes.

Minnows

All night I stare into the mirror
at the deep wrinkle beginning to show
on my forehead above the right eye.

I move the muscles of my face
to see where it comes from
and it comes from everywhere,
pain, joy, the look of being puzzled
and raising one eyebrow,
from the way I say YES too much,
I say YES when I mean NO
and the wrinkle grows.

It is cutting a line across my head
like a crack in a creek bottom –
starting small, shiver between two stones,
it ends up splitting the bed.

I wade carefully, feeling with feet –
smooth-skinned pebbles,
the minnow’s effortless glide.

Vairons

Toute la nuit je scrute dans le miroir
la ride profonde qui commence à se dessiner
sur mon front au-dessus de l’œil droit.

Je bouge les muscles de mon visage
pour voir d’où elle vient
et elle vient de nulle part,
peine, joie, l’expression de l’interrogation
et la façon que le sourcil a de se soulever
quand je dis OUI trop souvent,
je dis OUI quand je veux dire NON
et la ride se creuse.

Elle trace un sillon à travers ma tête
comme une fissure au fond d’un ruisseau –
petite au début, tremblante entre deux pierres,
elle finit par creuser le lit.

J’entre prudemment, palpant avec les pieds –
petits cailloux à peau lisse,
le glissement agile du vairon.

Alphabet

One by one
the old people
of our neighborhood
are going up
into the air

their yards
still wear
small white narcissus
sweetening winter

their stones
glisten
under the sun
but one by one
we are losing
their house coats
their formal phrasing
their cupcakes

When I string their names
on the long cord

when I think how
there is almost no one left
who remembers
what stood in that
brushy spot
ninety years ago

when I pass their yards
and the bare peach tree
bends a little
when I see their rusty chairs
sitting in the same spots

what will be forgotten
falls over me
like the sky
over our whole neighborhood

or the time my plane
circled above our streets
the roof of our house
dotting the tiniest
‘i’

Alphabet

Une par une
les vieilles personnes
de notre quartier
s’élèvent
dans les airs

leurs jardins
sont encore couverts
de petits narcisses blancs
qui adoucissent l’hiver

Leurs pierres
brillent
sous le soleil
mais un à un
nous manquent
leurs vêtements d’intérieur
leurs formules de politesse
leurs petits gâteaux

Quand je suspends leurs noms
sur une longue corde

quand je pense
qu’il n’y a presque plus personne
pour se souvenir
de ce qu’il y avait dans cet
endroit de broussailles
il y a quatre-vingt-dix ans

quand je passe devant leurs jardins
et que le pêcher dénudé
se penche un peu
quand je vois leurs chaises rouillées
assises aux mêmes endroits

ce qui sera oublié
tombe sur moi
comme le ciel
sur tout notre quartier

ou la fois où mon avion
a survolé nos rues
le toit de notre maison
pointant le plus petit
« je »

Ces poèmes sont extraits du recueil « Tender Spot » - Bloodaxe
Traduction : Geneviève Liautard


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