Panos Kyparissis est né dans la communauté Oxya de Ioannina. Il a étudié les mathématiques et la philologie à l’Université d’Athènes et le théâtre à l’école d’art dramatique d’art grec de Karolos Koun. Il a travaillé comme acteur et metteur en scène au théâtre, à la télévision et au cinéma. Il a également été employé comme professeur de philologie et de mathématiques dans l’enseignement secondaire pendant plus d’une décennie. Pendant huit ans, il a travaillé comme professeur d’art dramatique pour les écoles de « Veakis », « Nouveau théâtre hellénique - Giorgos Armenis » et « Délos - Dimitra Hatoupi ». Panos Kyparissis écrit de la poésie, des essais et traduit de la littérature dramatique. Son œuvre a été traduite en plusieurs langues. En 2014, il a reçu le Prix national de poésie pour son livre Τα τιμαλφή (Objets de valeur), traduit en anglais sous le litre Valuables, et le premier prix du Festival international du film documentaire d’Ierapetra pour son film Ioannina of Contemplation and Legend.
Extraits du recueil Τα τιμαλφή ( Objets de Valeur) de Panos Kyparissis, paru en 2013 aux éditions Melani
Τα τιμαλφή
Βαθαίνει η λέξη
ώς τη σιωπή της
Η πύλη
Αιφνίδιο σαν από καθρέφτη
ξαφνικό το πρόσωπό µας, ξένο
τρωτό, κάποτε νικηµένοΛεηλατεί ο καιρός
κι ο µύθος ασωτεύει
Κίρκες, σειρήνες πολύφηµες
ανύπαρκτες ΙθάκεςΝησί του ήλιου η γη
τραύµατα και εγκαύµατα
γάζες νωπές
προθέσεις αναµµένεςΚαράβια µακρινά
αθλήµατα αντοχής πολεµικά
κι ο θάνατος µόνος κριτής στο πλάιΕπιτύµβια λευκά
χρυσά κλειδιά στα σωθικά τηςObjets de valeur
Le mot s’approfondit
jusqu’à son silence
La porte
Brusque comme dans un miroir
soudain notre visage, étranger
vulnérable, parfois vaincuPille le temps
et le mythe dilapide
Circés, sirènes de grande renommée
Ithaques inexistantesÎle du soleil est la terre
blessures et brûlures
gazes fraîches
intentions enflamméesNavires lointains
sports d’endurance et de combat
et la mort seul juge à côtéPierres tombales blanches
clefs d’or dans ses entrailles
∆ική σου η επιλογή
Και στον κήπο της Γεθσηµανής
υπάρχει πάντα µια σχισµή
που σε καλεί να µετρηθείςΝα χωθείς για να σωθείς
ή πολεµώντας να πεθάνειςLe choix t’appartient
Et dans le jardin de Gethsémani
il y a toujours une brèche
qui t’invite à te mesurerA te cacher pour être sauvé
ou bien à mourir au combat
Σε κεντάει ο γυρισµός
να δεις σαν τον φονιά
το ανυπολόγιστο
που µυστικά κι αργά
ο φόβος του σε λειώνειστον Κουρτ Γκέντελ
T’aiguillonne le retour
pour voir tel le meurtrier
l’incalculable
dont secrètement et lentement
la peur te consumeà Kurt Gödel
Λέξεις στου πόνου τα σεντόνια
και θύρες ανοιχτέςΖητούν
να τις σηκώσεις από βιβλία ξεχασµένα
από στρώµατα βρεγµένα
φράσεις άρρωστες, φθαρµένεςΝα τους βρεις εικόνες πάλι και σφυγµό
ροή και θέρµη
που κρατούν χειµώνες στη σιωπή τουςΝα ’ρχεσαι νοσηλευτής
µε ανάπαιστους αναπνοής
πανί και ξίδι στους κροτάφους
µε χλωρές µατιές να τις γιατρεύειςΝα τις µάθεις να µη ρωτούν
γιατί ρωτώντας
χάνουν το βάρος τους και κινδυνεύουνMots dans les draps de la douleur
et portes ouvertesIls demandent
que tu les lèves des livres oubliés
des matelas mouillés
phrases malades, uséesQue tu leur trouves à nouveau images et pulsation
flux et fièvre
qui gardent les hivers dans leur silenceQu’infirmier tu viennes
avec anapestes de la respiration
linge et vinaigre sur les tempes
que tu les soignes de regards tendresQue tu leur apprennes à ne pas questionner
parce qu’en questionnant
ils perdent leur poids et sont en danger
Όσο τρέχεις
τόσο πιο γρήγορα νυχτώνειΣε σπρώχνει ο χρόνος στ’ ανοιχτά
κι αθέατη άµµος σε βυθίζειΣιωπή στη σιωπή
καταλήγει βουβή η κλεψύδρα σου
γράφοντας παύσεις µικρές
ασύµµετρες ροές
ώς τον τελευταίο κόκκο της
που πέφτει πάνω τους
ανάλαφρη τελείαPlus tu cours
plus vite il fait nuitLe temps te pousse vers le large
et un sable invisible t’engloutitSilence dans le silence
finit muette ta clepsydre
écrivant de petites pauses
flux asymétriques
jusqu’à son dernier grain
qui tombe sur eux
léger point
Χαµηλό το φεγγάρι
Ηµίφωτο επιτύµβιο
κλίνει ξαφνικά µέχρι το χώµα
ν’ αποθέσει τα σπασµένα δάχτυλά του
ο νεκρόςBasse la lune
Stèle demi-éclairée
penche soudain jusqu’à la terre
pour que dépose ses doigts brisés
le mort
Anne Barbusse
Née en 1969, agrégée de Lettres Classiques, je reprends mes études à l’Université Paul Valéry en 2012 et obtiens un master traduction en littérature néo-hellénique en 2017, où j’ai traduit, en pleine crise grecque, l’œuvre inconnue en France de Takis Kalonaros (Du bonheur d’être grec, Athènes, éditions Euclide, 1975, réponse à Du malheur d’être grec de Nikos Dimou, traduit et édité en France en 2012 aux éditions Payot).
J’ai également traduit un ouvrage de Yiorgos Stergiopoulos, Exil à la naissance, éditions Gavrielidis, 2015.