Notes de lecture, avril 2017.
Nous connaissons tous ça : entre le travail, les enfants, les petits-enfants, le temps manque cruellement pour lire tout ce qu’on reçoit, tout ce qui nous attire, rendre compte de tout ce qui nous tient à cœur, mais la patience est notre meilleure alliée. Ce qui n’a pas pu être lu ces derniers mois le sera dans les prochains mois et au final l’écho des lectures se propagera. Lire et chroniquer demandent décélération, immersion totale, la pratique de la patience. Le temps de lire peut paraître comme un luxe de nos jours... mais respirer est-il un luxe ? Cela ne devrait pas l’être en tout cas. Ci-dessous, vingt notes, courtes, voire très courtes, puisqu’il faut bien respirer, aussi, mais que choisir, entre l’air et la lumière ? On prend les deux. Et on tâchera de développer certaines de ces notes par la suite.
Entre les dents, Rodolfo Alonso, traduit par Jacques Ancet (éditions Erès)
L’Âge du fragment, Jacques Ancet (éditions Æncrages & Co)
hantômes, Isabelle Baladine Howald (éditions Isabelle Sauvage)
Restes, Quentin Biasiolo (L’Amourier éditions)
Le Corps de la langue, Julien Bosc (Quidam éditeur)
Regarder vivre, Murièle Camac (éditions N&B)
Narthex, Marien Defalvard (éditions Exils)
Ceux qui se taisent, Bruno Doucey (éditions Bruno Doucey)
Rouge vive, Estelle Fenzy (éditions Al Manar)
Poèmes d’après (suivi de) La route de sel, Cécile A. Holdban (éditions Arfuyen)
Des falaises, Mélanie Leblanc (Cheyne éditeur)
Chroniques berlinoises, Laurent Maindon (éditions du Zaporogue)
Mata ki te rangi, Luis Mizón (éditions Méridianes)
Je suis passé parmi vous, Michel Monnereau (éditions La Table ronde)
Ivresse, Emmanuel Moses (éditions Al Manar)
Ailleurs est maintenant, Krzysztof Siwczyk, traduit par Isabelle Macor (éditions Grèges)
Atmenot (Souffle court), Marina Skalova (recueil bilingue français-allemand)
Vie auprès du courant, Tarjei Vesaas, traduit par Céline Romand-Monnier (éditions La Barque)
Jets de poèmes, dans le vif de Fukushima, Ryôichi Wagô, traduit par Corinne Atlan (éditions Po&Psy)
ceux-là qu’on maudit , Marie-Laure Zoss (éditions Fario)
(Réverbères exposés au Deutsches Technikmuseum, Berlin, avril 2017)
Entre les dents, Rodolfo Alonso, traduit par Jacques Ancet (éditions Erès)
La traduction est belle (Ancet, forcément), et cette poésie possède un certain charme, qui m’a rappelé celui de Prévert parfois, mais sans l’ironie de Prévert. Après relecture du texte, dans sa langue originale espagnole cette fois, son chant a su me conquérir. « Que serait / la vie / sans musique ».
L’Âge du fragment, Jacques Ancet (éditions Æncrages & Co)
J’ai été très touchée par la méditation de Jacques Ancet sur le vieillissement, par sa réflexion consécutive sur le sens de l’écriture, et par cette attente, « étroite » (p. 27), « au bord » (p. 11), entre l’interrogation, la peur, le courage/l’impatience, et la grande humilité (« et mes doigts touchent le silence des choses », p. 62), d’une renaissance peut-être, dans le langage : « La voix ne se tait pas », p. 6 ; « seul est resté le silence et, très loin, comme au bord, ce qui ne se tait pas », p. 8 ; « où quelque chose insiste », p. 13 ; « je ne continue pas, je recommence », p. 23 ; « Et tout me traverse. Et rien qui reste. Et tout qui revient. », p. 23. Je n’ai pas plus de choses à dire, Jacques Ancet c’est Jacques Ancet, j’ai toujours aimé et j’aimerai toujours, immodérément, mais c’est Jacques Ancet, fortement reconnaissable, unique.
hantômes, Isabelle Baladine Howald (éditions Isabelle Sauvage)
Le Petit Larousse, Cixous et Mallarmé sont placés en exergue de ce livre intitulé « hantômes », titre intéressant, qu’on associe à « fantômes », à cause de « phantôme », et puisqu’il en est question, directement ou indirectement, dans le texte (« mouvement lent des fantômes en moi ce matin », p. 8 ; « petit peuple de hantômes », p. 28), et on pense aussi à « hantise ». On s’attend donc à un travail autour de l’obsession, l’illusion, les apparences, sur et avec la langue, la diction, le sens, la structure, les écarts de sens et de langue, le jeu avec le sens, mais aussi le rythme, la syntaxe... On s’attend aussi, indirectement, à une réflexion sur l’espace occupé par la langue, les blancs entre les mots et ce qui s’y cache... et, plus directement, à quelque chose d’expérimental, de neuf, qui défie la logique, la raison, un débordement de la langue peut-être... Ces aspects-là sont, dans une certaine mesure, présents dans hantômes, et cette recherche de sens dans le blanc de l’absence, par l’intermédiaire de la recherche formelle pour dérouter le cours naturel de la vie (qui mène à la mort) – « veux/déjouer mort », p. 45 – touche certainement.
Restes, Quentin Biasiolo (L’Amourier éditions)
Bel échange entre deux êtres qui s’échappent, s’évanouissent, s’ensilencent, s’enpaysagent. Des êtres enlisés dans des paysages tristes où la lumière est discrète, figures esquissées sans ambages par une langue sensible et claire. Des textes comme des tableaux murmurant questions et pensées ; des mystères devant lesquels se poser, réfléchir, aller plus loin, vers la poésie nécessaire, soit l’inquiète, soit la mouvante et l’émouvante : « des pas à ta chair ». J’ai été prise d’une grande émotion en lisant ces glissements subtils de corps à corps, de peau à peau, de langue à langue, de main à main, tremblantes ; glissements qui font basculer le lecteur au-dedans et au-delà de l’évidence qui nous cerne et nous pousse au dépassement de soi : celle de la mort.
Le Corps de la langue, Julien Bosc (Quidam éditeur)
Quand la langue et le corps ne font plus qu’un, l’écriture se montre sans détour, nue, directe, elle s’empoigne du réel physique de l’organe langue « là où tout se dit // et se lie // de vous à moi par la langue », p. 34, « elle a la langue dans la peau », p.41) et le restitue tel quel, sans alchimie et sans pudeur. Or, l’alchimie m’a parfois manqué à la lecture de ce corps à corps passionné qui repose sur le double sens du mot « langue », même si le texte mérite d’être lu pour son honnêteté, son audace. Un texte érotique qui se garde de toute sentimentalité, et c’est là sa plus grande force.
Regarder vivre, Murièle Camac (éditions N&B)
Un texte riche, décliné en plusieurs parties, texte qui convoque les sens, texte ouvert, libre, dans sa variété thématique, mais aussi sa prosodie, sa forme (poèmes en vers puis prose dans la partie « Vent »). Livre à la fois grave et ludique. Ce qui m’a plu (ma préférence va aux sections « Winter » et « Répondre », et les remarques suivantes s’y rapportent en majorité) :
- Une certaine candeur dans la vision du monde.
- Le tissage habile avec le conte d’Andersen (« La petite fille aux allumettes »).
- Une fraîcheur dans la langue et les associations d’idées et de souvenirs.
- L’acuité des images, leur simplicité mais aussi leur évidence et leur poésie, parfois un peu « enfantine », mais par cet adjectif, je veux dire « fraîche », au sens noble du mot.
- Le va-et-vient et les correspondances entre l’universel et l’intime, le corps et les saisons, l’extérieur et l’intérieur. Le lien entre l’individu et le monde.
- La profondeur malgré l’apparente innocence et simplicité.
- Les saisons et le corps restent au centre, avec la réflexion sur le temps qui passe, la filiation, la mort ; tout se tient bien, et il y a une langue jusqu’au bout.
- Le travail sur la prosodie (c’est un texte très mélodieux, que j’aimerais entendre lu à voix haute).
- L’engagement artistique et politico-social.
- L’originalité, l’audace, la liberté qui règnent dans ce texte, avec une sobriété dans le ton cependant.
Narthex, Marien Defalvard (éditions Exils)
Nous avons là un recueil très exigeant, la langue, hautement métaphorique, est d’une maturité incroyable. « L’Ode à Pithiviers » en ouverture (Pithiviers reviendra en clôture) est tout simplement magnifique, puissamment évocatrice, tragique, poignante. Cette ode qui court sur une quinzaine de pages préfigure certains des thèmes du recueil : le Mal, l’Histoire, comment écrire dessus. Narthex constitue un travail monumental et vertigineux.
Ceux qui se taisent, Bruno Doucey (éditions Bruno Doucey)
Des textes qui rendent donc la parole aux opprimés et aux souffrants, qui manifestent tendresse et générosité envers l’humanité malheureuse, qui fait don de lumière, de soleil, de chaleur... Un recueil traversé d’humanisme, qui cite Odysseas Elytis en exergue – sa poésie charnelle, et d’autant plus douloureuse et résistante.
Rouge vive, Estelle Fenzy (éditions Al Manar)
La poète a mis en exergue un extrait de la chanson “Where the wild roses grow”, de Nick Cave. Pourquoi ? Pour la douleur sans doute. Inconditionnelle de Nick Cave, je connais assez bien son univers, que je n’ai pas retrouvé dans Rouge vive. La chanson de Nick Cave, “Where the wild roses grow”, narre, sur un ton mélancolique et sombre, un crime d’amour assez morbide, et les narrateurs sont le fantôme de la jeune vierge assassinée, et son meurtrier. Le texte d’Estelle Fenzy, Rouge vive, au ton mélancolique aussi, et porté également par deux voix, parle aussi d’un amour, d’un fiancé mort à la guerre, dans une langue agréable, liquide... J’ai pensé à la folie et à la noyade d’Ophélie, et à la lourdeur de ses vêtements s’imprégnant d’eau.
Poèmes d’après (suivi de) La route de sel, Cécile A. Holdban (éditions Arfuyen)
Les deux auteurs invoqués en exergue, Novalis et Juarroz, promettent un texte très sensible, aux préoccupations métaphysiques, texte qui toucherait à l’absolu, au transcendant, peut-être même au mysticisme, et qui placerait l’individu face à la grandeur infinie du monde naturel. Les poèmes de Cécile A. Holdban ne déçoivent pas. Tout, dans ce texte sur la douleur, la folie, la solitude, la mort, la nature, tire le lecteur vers le haut : sa langue, sa réflexion, sa mise en relation avec d’autres êtres et d’autres textes (d’Akhmatova, de Jaccottet, de Plath, et d’autres que je ne connaissais pas). Une belle écriture, aboutie, sous-tendue par une réflexion littéraire profonde.
Des falaises, Mélanie Leblanc (Cheyne éditeur)
Cette poésie est concise et sèche, mais pas dure, puisque friable ; elle est organique, sensuelle aussi : une écriture blanc-falaise. Le vide installé autour des mots amplifient la résonance de la voix, sa durée. Ainsi, quelque chose de la résistance au temps et aux épreuves est partagé avec le lecteur. Je lis dans le tutoiement du ciel celui des falaises et celui des tragédies, comme dans une tentative de désamorçage, qu’on devine vitale. Je lis l’affinité avec Guillevic (Carnac), dans la rêverie et la recherche de communion face à la roche inerte, énigmatique, inaccessible, qui fonctionne comme la métonymie d’un drame qui se répète (« aux pieds de la falaise / remonter / jusqu’aux vies d’avant », « toujours le temps / gouffre en dedans », « pour chaque année noire »). Ce texte mérite certainement une note plus développée.
Chroniques berlinoises, Laurent Maindon (éditions du Zaporogue)
Grande lectrice et admiratrice du poète coréen Ko Un, je n’ai pu qu’être attirée par ce recueil qui le cite en exergue et qui, d’après ce que j’en ai compris, fait déambuler un poète zen à travers les rues de Berlin. Ko Un sait frapper en peu de mots. Le recueil de Laurent Maindon souffre parfois de redondances. Il s’agit de textes très concrets et descriptifs, alternant prose et poésie ; des textes d’arpentage des anachronismes, des diachronies, des synchronies et des silences berlinois, incluant cette fameuse citation de Brecht sur l’Allemagne « mère blafarde ». Une femme y fait irruption... Pour en faire des poèmes de quête amoureuse, de passion amoureuse, pour personnifier Berlin et en dire la sensualité débridée ? Une articulation intéressante entre Berlin et l’amour, mais pas neuve. Mon texte préféré : « Maintenant », un collage qui donne une langue fougueuse.
Mata ki te rangi, Luis Mizón (éditions Méridianes)
L’île de Pâques, son mystère, le silence sacré de ses statues gigantesques... Ce recueil de Luis Mizón autour d’une langue à sortir du silence, grâce à la poésie, est d’une grande beauté.
Je suis passé parmi vous, Michel Monnereau (éditions La Table ronde)
La langue égrenant la solitude et l’amertume des jours est touchante et se lit bien, la poésie est ici nostalgique, les images sont belles... Rien de trop osé cependant. La sagesse résignée de « l’homme qui n’attend plus ».
Ivresse, Emmanuel Moses (éditions Al Manar)
Poésie de type plutôt narratif et philosophique, plutôt raffinée, ostensiblement érudite, opérant un va-et-vient réussi entre des registres différents ; langue riche et ironique, maîtrisée ; poésie qui m’a parfois fait penser aux ballades de Villon.
Ailleurs est maintenant, Krzysztof Siwczyk, traduit par Isabelle Macor (éditions Grèges)
Ce recueil m’a interpellée, évidemment, puisqu’il a été traduit par Isabelle Macor, exigeante dans ses choix. Je n’ai pas été déçue. La traduction du polonais est belle, musicale, inventive, poétique, elle permet de savourer un livre dont l’accès n’est pas « facile », dont la poésie n’est pas « séduisante » (ce point est souligné par sa traductrice). Philosophie, poésie, prose, narration, pour des textes courts ou plus développés, doux-amers, quelque peu surréalistes aussi, et qui ne craignent pas de regarder la réalité en face (celle d’un monde en ruines), prolongeant ainsi l’écho de la voix exilée de Mi ?osz.
Atmenot (Souffle court), Marina Skalova (recueil bilingue français-allemand)
Belle démarche que de mettre en miroir des poèmes en langue française et allemande. Elle ne peut que toucher les traducteurs, qui ont conscience du gouffre entre les langues. Même si certaines paraissent très proches, au point de faire croire qu’elles se touchent, il existe toujours une faille entre elles, et même étroite, cette faille peut être très profonde, voire insondable, voire fatale. Si j’ai bien compris, la démarche de Marina Skalova a consisté à mettre la lumière sur ce « quelque chose [qui] se dérobe, fait défaut ». Or, pour pouvoir l’appréhender pleinement, il faudrait connaître les deux langues, pour en saisir le dialogue et les ellipses de celui-ci, peut-être. Je ne connais pas la langue allemande, hélas. Malgré ma lacune, j’ai pu goûter la réflexion sur le doute et les incertitudes, « avant de parler », qui est distillée dans ce recueil, la réalisation de la pesanteur d’une « langue tapissée / par le goudron » : parler comme danser lourdement. Le recueil est donné en quatre parties. Dans la première : la poète passe en revue des parties d’un corps gourd – la bouche, la langue, le regard, les ongles, la peau, l’hymen. À cause de la concision des poèmes, l’usage anaphorique de l’article défini (dans cette partie mais ailleurs dans le recueil également) m’a gênée. Mais j’ai saisi qu’il s’agissait peut-être d’insister sur la lourdeur justement, du passage parfois maladroit d’une langue à l’autre, d’un corps à l’autre. J’ai beaucoup aimé la seconde partie, « Nuit(s) / nacht(s) », sur la langue qui (se)cherche pour/à dire ce qui est tu (« nacht » : Shoah).
Vie auprès du courant, Tarjei Vesaas, traduit par Céline Romand-Monnier (éditions La Barque)
Des poèmes sur ce qui est devenu invisible, transmué en douleurs tenues secrètes. Une poésie très concrète et métaphorique, recelant les mystères de la vie (nécessaire) et de la mort (sue), soit de la nature, qu’on oublie d’observer. Du plus petit insecte à la vaste mer et à l’étendue de neige, des brins d’herbe et des fleurs aux forêts, du vent aux vagues, même les ombres sont chantées par le poète solitaire (et whitmanien) à l’écoute de leur « floraison ». Au milieu du feu, de la glace et des vents : des pierres, un homme, une mère, un enfant et un « je », qui tentent de durer, en se mesurant aux éléments, en acceptant l’offrande de leur force. J’ai trouvé cette traduction fort louable.
Jets de poèmes, dans le vif de Fukushima, Ryôichi Wagô, traduit par Corinne Atlan (éditions Po&Psy)
Ce texte, émanant d’un poète qui a décidé de rester à Fukushima après la catastrophe de 2011, est important, assurément, « beau » dans sa gravité, dans sa forme également : collage de faits, statistiques, tweets, réflexions personnelles, prières, vœux. Les propos sont profonds et philosophiques ; ils posent des questions concernant la survie, la transmission et la diachronie (intertextualité, Hiroshima, etc.). J’adhère à sa « modernité », sans toutefois avoir été convaincue par sa langue, par endroits un peu plate à mon goût. J’aimerais pouvoir lire le japonais. Cela dit, dans la deuxième partie du livre, la langue « décolle » un peu plus, vers la poésie, surtout la fin, en « jets de poèmes ». Je suis heureuse d’avoir pris connaissance du résultat final d’un projet d’édition que la revue Terre à ciel a soutenu depuis 2015.
ceux-là qu’on maudit , Mary-Laure Zoss (éditions Fario)
Les encres de Badaire sont très belles, il faut le dire, et la langue de Marie-Laure Zoss se permet d’aller au bout de la poésie, de la mettre à bout, en profitant de sa liberté et de sa convulsion, et j’admire ce courage-là sans limites, car quoi de mieux qu’une langue tout à fait affranchie pour libérer du silence et de ce que la poète appelle « l’empêchement d’articuler » ? Cette langue sauvage, âpre et disloquée, m’a beaucoup touchée, et j’ai trouvé qu’elle répondait tout à fait à son propos sur les enfances et les existences misérables des « maudits », des marginaux, des écartés de la société, et... des bêtes, tout naturellement : tout cela vous met une claque salutaire, ce « verbe rauque », fauve, qui halète et bégaie, trébuche et se relève, ce raboutage que les vents n’ont pas plié, ne plieront jamais. La voix est rendue telle qu’elle est, l’écriture vient de l’intérieur et de son chaos, elle vient du dedans et de la conscience aigüe de la perte et de sa perte, elle n’est pas donc externe aux propos qu’elle délivre (contrairement à beaucoup de textes). Magnifique livre que celui-ci. Foudre langagière salutaire.