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Deux lectures de Clara Regy

mercredi 30 décembre 2015, par Cécile Guivarch

Kim m’apprivoise, Lou Raoul, « textes nus », Éditions Approches.

Les textes de Lou Raoul sont autant de mystères... Ce dernier « Kim m’apprivoise » n’échappe pas à cela. Avec ces pensées si pleines de mer, de terre, d’odeurs et de saisons tout renvoie à la vie et pourtant... ce silence.

« mais je ne sais pas encore si cela dérange »
« si la vie est une mer je sais les vagues »
« certains matins vient cette voix « tais-toi » »
« puis s’il pleut ma bouche n’en sait rien" »
« je t’existe dans des rendez-vous quelle est donc cette qui se tendent aussi vers le pont »

« si je ne peux plus... ?
parler
vers la statue aller là »

Ces mots en gras tranchent les pensées jusque dans leur chair. Ils sont distillés reproduits insérés dans le cœur du manque... des mots, des cris qui voudraient empêcher le souvenir tout en le laissant vivre dans un sensuel emportement.

« alors nous tenir aller là »

Ainsi ce texte se referme sur un choix qui est encore à faire.

On entre dans cet opus, sur la pointe des pieds ; pudeur et dévoilement s’y mêlent étroitement.
L’écriture de Lou Raoul nous invite une fois encore à une lecture sensible et souvent bouleversante.
Au fond, c’est un peu de nous-même que l’on y trouve... et qu’on y laisse tout à la fois...

Si brève l’éclaircie, Ghislaine Lejard « La main aux poètes » Editions Henry

Si le titre peut laisser augurer d’un texte sombre, la brièveté de la lumière laissant irrémédiablement place aux « ténèbres », ce recueil se construit plutôt d’espérance et de foi.
Ces trois partitions : Fado de la mélancolie, Eclats de lumière et Si brève l’éclaircie - qui a donc donné son titre à l’ensemble - avancent, admirent, découvrent et surtout espèrent.

Marcher sans but
dialoguer avec le vent
sous le ciel ouvert
à l’ombre de l’arbre
la trouée de lumière
trace une promesse
d’éternité.

Cette marche n’empêche pas de se réjouir de ce qui existe déjà ou plus exactement de s’adonner à une contemplation immobile et joyeuse.

Lumière d’or
Le vitrail transfigure le jour
Le regard caresse la grâce
Dans l’intensité des couleurs.

Admirer, mais aussi parfois douter ou avoir peur...

Clair-obscur
l’âme est tremblante
à la frontière de l’invisible
dans la transparence du jour
une étincelle d’éternité.

Après avoir cheminé avec l’auteur, on referme alors ce petit ensemble, accroché à ces mots :

Si brève l’éclaircie
dans la nuit profonde
des instants de lumière
en écho au ressac
la poésie du soir
éblouit l’aurore à venir.

Si ce texte puise sa force dans une foi vivante et profonde se révélant sous des mots harmonieux, lumineux... On peut sans la vigueur de cette foi le partager vraiment...
Ce désir d’infini n’est il, pas au fond, universel ?

Clara Regy


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