Né près d’un tumulus / Ecrivain et plasticien
Quelques livres et parutions en revues, dont : Du Contour (Wigwam) / Des rapprochements, Préface de Pierre Dhainaut / Les énergies, nous / Les Extrémités, (Lanskine) / [...]J’écris, (je) suis à ta rencontre / et WHY, extraits (in Thème Papiers et Suis moi, Revue Sarrazine) / A paraître : Son Continuum (Le Réalgar / coll. L’Orpiement).
© Bruno Normand
Extrait de Son Continuum, Le Réalgar (à paraître en 2021)
/ nuit du lundi 20 février au mardi 21 février / j’apprends / […] pendant la seconde guerre mondiale, pour que les Américains se repèrent, les Irlandais avaient écrit le nom de
leur pays sur plusieurs de leurs falaises / E I R E
date ? / / […] vous joins le chèque de loyer du mois de février et j’en profite en même temps pour vous signaler quelques petits désagréments concernant l’appartement mais qui ne sont pas très importants, j’ai une petite fuite d’eau dans les toilettes au niveau du robinet, quelques gouttes en permanenc[…]si vous pouviez faire quelque chose, n’hésitez pas à m’appeler / Dans l’attente, je vous prie d’agréer, M. Nor[…] Domitille / l’écrire, le trans-
crire / un corps bat Monde en lui tu dois l’entendre aussi le bordel organisé « […]le monde de la consommation […]les acteurs de la filière » le / c’est l’équilibre du monde qui est en jeu[…] Riverains de quoi / Du cheval, du diable, de la fougue du divin venu et non-venu, de l’or dans la rivière le / « les Corses ont eu beau marquer un but, à 2 minutes de la fin du match[…] Lille ne ressort des vestiaires que pour mieux crucifier l’adversaire » le /cela ne fait que quelques jours que je vous connais et[…]/ Patricia Laferon / oui ! le /Je l’ignore encore, mais plus tard l’entendrai Cela « le tambour est assez vertical pour réveiller une fois de plus l’univers » Marion Portel, nous avons rendez-vou[ …]le timbre rouge le / je ne crois pas que vous soyez impliqué[…] le dirai un jour, cette cloche en forme de poisson, est-ce une cloche en bois / une enseigne unique, la gorge des traversées, des migration[…]le pont de Cheviré, des billots de petits diamèt[…]les couleurs par essences de bois, un Monde bat C/corps en lui tu dois l’entendre
Riverain de Cela / la sagaie, la massue, l’internet, l’animal effaré T O U T se côtoie se sédimente / conversent le sang chaud, le lièvre, la perdrix, la douleur dans les chairs, les tendons et même le coup de feu, la balle tirée ô le plaisir, ô / le, les premiers tirs de la jeune diplômée qui a reçu en récompense SON permis de chasse, son permis de tuer, sa première vie enlevée superbement, le / « ce qui est beau à voir, c’est le travail du chien ! » sort de ses lèvres / et rencontre l’Esprit des êtres sensibles
Extraits de Les Extrémités, Lanskine, 2018
ce 2 novembre,
[...] tu ressurgis / lentement tu deviens enlacements, entrelacs,
entrelacements /j’écris, on marche dans
l’éclair et encore /
ô lent processus de transformation / là où il n’y a que de l’herbe,
voir de l’herbe, ô roue, les mots nous viennent de loin / de très loin,
du soleil peut-êtremaintenant
l’accès au val par le chemin de terre, (je) marche dans une abeille, la
barque d’une abeille, l’eau, la rivière abeille,
le contour d’une barque, d’une rivière (c’est vous ?) (je) suis oùné, désir
né,
mouvement vers[...] une période / oui
à un moment, plus de corps pour aller vers moins de corps.
à un moment, la nécessité d’une torche. Du sexe, du corps,
la nuit dans le plein jour, la pleine lumière, on la devine ainsi par
le corps, comme aujourd’hui où pour la première fois / (je)deviens avec le souffle, et l’amant et l’aimant de Félicia nue
*
/ [...] nous
nous rêvons / le marais porte le nom de marais, les lèvres portent le
nom de lèvr[...] et portent veines et salives / [...] (je) t’ai demandé
aujourd’hui d’être ainsi, de te sentir, de te goûter / de te fouiller avec
les doigts, de t’écouler[...] dans la nudité, nous n’usurpons pas, nous
sommes nus, nous sommes nous [...] je dis, (j’) aimerais que petit à
petit, ta voix couvre ma voix, mes mots, ton souffle couvre mes mots,tu dis / on peut peut-être arrêter là, je dis / NON ! il ne faut pas, tu
crains quoi/ [...] une semaine déjà, je reprends / nous
habitons désormais un ciel ouvert, nos yeux sont les seuls à regarder
la douve, nous
ressentons qu’un lieu unit la flamme à l’eau
l’eau a sa propre danse, un souffle parfait nous laisse deviner
croire à quelque chose d’inachevé/ [...] nous visitons notre corps, nous regardons nous
nous regardons / de l’autre côté, un bois nous visite, il nous
apparaît, nous lui apparaissons
Extraits de Les énergies, nous, Lanskine, 2015
/ [...]
puis c’est le soir, on entend les pins, l’obscurité
l’obscurité à l’intérieur de pins
et cela éclaire la nuit, et éclaire les pins
et l’ombre en chacunL’OMBRE OU, je marche en toi, dans un vide bon, c’est
l’adjectif qui convient/ [...] ai
le sentiment que tu es avec moi, en moi quand j’écoute ainsi
ce que dit la vie, le monde, / que nos présences, chacune en
leurs lieux communiquent ainsi,
/ Les Clouzeaux, Ste-Flaive, La Mothe-Achard,
par les petites routes, l’Ile d’Olonne, les dunes/ [...] feuilles sèches, pins, racines à la hauteur du regard, nuit
dans le jour, lumière dehors, toute dehors, dunes, dunes
plongées dans le sol / et dunes lancées dans l’Aveuglante
Absenc[...]*
rêvé cela / elle dit : tu es hors format toi ! / [...] reprend son
travail, puis m’appelle pour que je l’aide à boutonner sa
chemise entr’ouverte qui laisse entrevoir son ventre, (je)
viens et passe la main sur son ventre, entoure ses reins,
descend encore, met un doigt là où elle ne voulait pas, et là
elle veut. Je vais la baiser debout / [...] qu’on trouve un
endroit vite, il faut faire vite, aller plus vite que la morale,
c’est comme si on était entré en résistance, un coup d’œil à
droite, un coup d’œil à gauche, vite, il faut faire vite
Extrait de Du contour, Wigwam, 2008
maintenant, je dors je rêve tout haut
VIEUX ROSIERS, VIEUX CHALUTIERS cohabitent. Je l’ai vu / Celaépousant les contours, comme rien jouissant d’une nuit sage
comme rien salué du plus haut / du matin. Comme rien salué du plus seulla chaise, le parquet, le frelon, les chênes hauts / TOUT comme
en flagrant délit de toujours / les mésanges, les chemins, les nuages,
les cris des corneilles(...) les quais, / Le Ralliement / la cabine téléphonique, l’aluminium
l’affiche, le bar, le / quoi, le contour, ô toi qui vit, l’étonnant contour :/ ... j’ai vu deux méduses / dit celui-là, tout en essayant de cacher
sa fiancée qui avait très envie de faire pipi. C’est dimanche. Il n’y a
pas grand monde autour des cales.
un curé, un boulon inoxLE SOCLE FASCINE
Parfois (j’) espère aboie. Ce n’est qu’un chien encore
ô la brute existence, le don merveilleux. Dérailler la lumière
Souder les éclairs. Se piller / Soi
Extrait de Des rencontres, Interventions à haute voix, 1996
C’est une œuvre aussi une rencontre
peau grise, le corps est rien, le corps est tout
une écorce sur le monde, une amorce
un corps le rend regard, un regard le rend corpsl’orchestre n’a rien rompu de ses amarres
pourtant c’est vrai, il glisse en compagnie
de ses jardins de voix
la loutre est un endroit de bergegoût de la rivière, bois des femmes
se lever d’un coup, mettre la casserole sur le feu
un verre, un sucre, un geste
ranger deux annuaires au salon, dire
Oh ! lieu hanté et revenir
Extrait de D’un léger retrait, l’horizon vertical, 1993
chaque jour je marche
j’entretiens la distanceun pommier en pleine terre en allant
sur Cadenje les précédais de quelques potagers
d’un dindon, d’un moutonde quelques toiles d’araignées
d’un cul-de-sac
de l’effusion d’une centaine de mètres
se reconnaissant*
un vieillard passe
tel une barque de bois*
pêcher, ou
ruine en fleursles arbres semblent
un chêne
comme celui qui se dévêt
à la vue de la mer
St John Persehâte-toi de voir
la femme s’en retourne
Extrait de L’arc corps, inédit
ce 28 février
[…] force, [...] force à l’intérieur des mots, des phrases.
Deviens corps, obéit, désobéitmenace d’aimer
dresse ton âme / tes tétons à voyager par la voix
ce corps est, aussi les mots, le soufflel’air n’a pas d’ailes, l’air à des ailes
merveilleusement la nuit vient après le jour
merveilleusement le jour vient après la nuit
tu es toute bruyère dans la bruyère
la chair est amour, le regard est amour répands
répands corps
la disparition est amourle cristal est où, l’absence enivre, phrase après phrase ô paradoxe on devient présent, présence la groseille, le groseillier sans
ses fruits, on en revient[…] que le son de nos souffles, on fête
le rien
on écrit, on trinque avec nos plis / au mieux on
est Cela / cette présence qui va[…]il y a des sommets violets dans cette lande, il faut s’agenouiller
on marche, on serre dans sa main de la lumière
la chair amoureuse devient cela
apte à voir / à devoir écrire une lettre obscure
ce 1er mars, quoi m’offre cela on le dirait Parole entre les lignes /
[…] déclare la paix au sol, aux veines dans le sol, au sang, au sang des hommes / aime cela en eux,
Per Amore / offre du latin à l’insignifiant, de la vulgarité au sens – mêle les mondes afin qu’ils ne fassent qu’un / Deviens Cela / solidaire
aux mille Cela / aux mille pétales
aux mille pointes, aux mille lances
ose le désir – désirva / jouis prophète
offre tes mains nues / ton corps nu
tes mots si (…)
tes pêches de vigne / tes mots sortis de terre
humés du ciel, ton souffle dans le souffle
offre au ventre Cela / d’être
avec les mots / avec le souffle, avec la voix
en chemin
par amour / en chemin[...]
/ [...]me laisse faire,
/ [...]tenter de conter une manière d’être au monde
avec de la distance / en fait je cherche une écriture, une forme, j’aspire à créer un espace qui rend possible le fait d’entrevoir le Vide comme il m’est apparu / Lumière Présence entre les choses, je crois
ce 11 avril / t’avouer / […] la quille est profonde, pour le moment (je) m’offre la gîte
j’oscille encore entre […]
me noyer dans des actes insignifiants, au milieu de gens ordinaires / c’est-à-dire en pure présence
m’absenter un peu plus chaque jour, en repeignant des portes et des fenêtres [...] replaçant des pierres tombées d’un vieux mur,
continuer d’amasser du quoi / preuves de Vie dans vide,
performer ainsi
ou alors continuer par l’écrit à
/ célébrer encore la moulure, les petites présences des êtres et des choses, les petits événements, les petits fanions d’océan, qui claquent sur les couffins des jeunes mourants […] les jambes du Temps
les petits fanions d’océan qui claquent dans le rouge des sangs
[…] il existe pour chacun sans doute quelque part un endroit où les petites âmes qui claquent se comprennent sans rien dire, sans rien faire, un endroit, un instant où
des vacuités s’entendent, se surprennent [...]
il y a sans doute à perfectionner Cela / en nous une manière d’habiter le corps, le monde / d’en rendre une lecture nouvelle
Extrait inédit
ce 8 septembre,
/ [...]le / Matière ainsi
le corps devient lumière / contour de la peine / La Trist
esse est pour le moment chemin, le seul chemin à emprunter,
La Tristesse est belle lorsqu’elle est vérité, lorsqu’elle transforme, transforme le corps le corps
s’en remet, s’en remet à la Lumière / la Lumière devient corps[...] / un / (je) croise / [...]
par-
tout d’émouvantes transformations, là une femme pleure transforme, transforme son corps
par / avec les larmes offre à sa chair / d’être ainsi matière à la merci
de la peine, d’une peine cela, et contour à venir
et cœur à venir,
d’un cela en elle, autour d’ellepar-
tout d’émouvantes transformations / un seul Souffle
même le / une femme souffre le / à un autre endroit une femme jouit
Est un feu blanc, le ciel en toutes choses, à tout moment, est un seul Soufflece 11 septembre,
/ [...]
les rues, les façades en forme de ciel trottoirs défoncés, tranchées, tuyaux, tubes de raccordements, gaines c’est
de la Matière transformée tout ça...
/ [...] c
Om
me tu vois, j’écris blanc
/ [...]pour le moment j’accumule des absences de preuve, Le Vide est visé
maintenant 17h32 / pour cet envoi en lettre verte, ai le choix entre un Loup de mer (Dicentrarchus labrax),
une RASCASSE (Scorpaena scrofi), une Sole (Solea solea), un
maquereau (Scomber scombrus), un Mérou brun[....] j’Opte pour un Thon
Rouge
et pour cet autre envoi (une attestation de domiciliation) destiné au jeune Tristan / ce nu, ce
bronze d’Edgar Degas[...]
là dans
le Blabla bli
bli des choses endormies,
tu vois, (je)
ne force rien /
Dans la Perte, quelque part où la Lumière pe[...]interstices, / [...]issures, du corps jappent quelques sons
j’accepte présent, Le Présent parfois une phrase s’(m’) invite :
Un arbre lu par le Vide, vu par un
corps, un arbre là
une direction, on dirait cela, un sens où aller
j’accepte présent, mots : Le Fait d’Aller
juste çace 12 septembre,
/ [...]
le / je crois que cela s’est passé comme çal’Ailleurs me trouva en même temps que l’Ouvert / j’acceptai le Don
la Pierre, la Roche était sans fin, révélait les lieux, les formes étaient par Elle
comme socles des cieux, ça y est j’y suis / me dis-je et à ce moment j’entrevis immobile là, une marche possible
là devant, inondant la Matière, les matières là devant
comme en attente de nous, d’un nousdéjà des pluriels, de pluriels moments s’épousaient, d’autres allaient le faire / j’acceptai le Don, La Marche serait
corps en partie (une partie du [...]),
l’autre s’inventerait, s’inviterait au fur et à mesure / et depuis Cela se passe ainsi, je crois /
n’accumule aucun savoir, j’apprends d’un romarin, de
la lumière d’ici, Atlantique
/ [...] en marchant
jusqu’à ce que Vie et Vide se confondent en choses là, révélées à
la lumière d’un corps, puis
d’un autre, puis d’un autre jusqu’à ce que / ondes d’un corps s’accomplissent
de plusieurs corps s’applaudissent en / OM j’’accepte
Corps et Sans-Corps
Dehors pour dedans / l’autre
déjà pour Presque-le-Ciel / lorsqu’il, qu’elle s’invite Parole La Parole par
frag-
ments, là Carole Darricarrère : « [...] le Poème et le texte, l’éternel et l’histoire,l’informe et l’éphémère , le vivant et le défunt même miel. »
puis le /
La Mue, les mues successives, j’en laisse et j’en laisse, des moments de femme, des rives sur La RIVE j’invite parfois j’invite
ventre d’U/une[...]j’use corps et pour le désir... idem je l’use, le sais Cela, un jour (je) serai jourpuis à 12h41, ai reçu dans un mail cet extrait recopié par toi / « la naissance de vénus arriva quand elle fût prête à naître[...]
il y avait une plage,[...] une vraie putain de plage qui était prête / à la recevoir. Coquille et tout. / Amour et nourriture de »ce 13 septembre,
/ [...]en ouvrant la fenêtre ce matin, m’est venu cela /
ce sont des Anges !
en découvrant de minuscules fleurs dans le romarin, dans ses brins
et dans presque chacune de ses extrémitées[...] /