S’il n’y a pas (toujours) de réponse(s) à nos questions, à tout le moins pouvons-nous y trouver des échos. Je suis frappée, à chaque fois que je lis un recueil de Cécile Oumhani, par la façon qu’elle a de mettre en œuvre résonances et répercussions. Oui, les interrogations, souvent, circulent, se propagent, s’échangent. D’un point de vue à un autre, d’une pratique artistique à une autre, les passerelles se tissent et les étonnements communiquent.
La ronde des nuages (éd. la tête à l’envers, 2022) nous invite à un voyage autant qu’à une rencontre : à l’occasion d’une résidence d’écriture menée dans la Chartreuse, Cécile Oumhani découvre les dessins et aquarelles que Turner a réalisés lors de son séjour dans la région de Grenoble, à l’entour de l’année 1802. L’univers du peintre et celui de la poète entrent en dialogue - paysages de montagne et contrées intérieures, indissociablement, sont traversés et quiètement sondés... Les nuages sont là, massifs et passagers, sensuels et insaisissables. Qui oserait dire qu’ils cachent le soleil ? Bien au contraire, on dirait qu’ils commandent à la lumière...
F. Saint-Roch
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