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Poésie d’aujourd’hui

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La vie comme elle va (2)

samedi 19 juillet 2014, par Cécile Guivarch

20 femmes poètes avait écrit sur ce thème pour notre numéro de mai.
Maintenant, place à la gente masculine... Un troisième volet suivra ! A savoir : l’écriture peut-elle être féminine ou masculine ?

La vie comme elle va ne marche pas debout. Le corps prend une place qui n’est jamais la sienne. On ne sait pas raboter les gestes gauchis, contenir le sang dans les veines. La langue trébuche quand les rêves peinent à lever. Alors on rampe sur un chemin aussitôt effacé. On a le souffle court des regards sans horizon. Mais on continue comme continuent les bêtes à l’attelage. On renonce à la mémoire et on ne sent plus de fatigue. On devient, enfin, la bête qu’on a toujours été.

Dominique Boudou

DEMEURE

Aujourd’hui je suis heureux j’ai nagé
Mon kilomètre et demi quotidien
Le long de la côte qui mène au cap
Sounion après nous avons déjeuné
Sous un olivier au fond du jardin
Du calamar mariné quelques grappes
De raisin la moitié d’une pastèque
Et puis elle a dormi pendant les heures
Chaudes j’ai fumé quelques cigarettes
Harponné le soleil en sa demeure

*

CHAMBRE

Il faudrait savoir parler de la joie
Même si ce n’est pas chose facile
Midi j’aime son corps nu sur le drap
Dans cette chambre blanchie à la chaux
Nous irons peut-être nous baigner s’il
Ne vente pas trop dans mon sac à dos
J’ai entassé tout ce que je possède
Trois pantalons quelque sous-vêtements
Une chemise et trois T-shirts je cède
Par trop au fantasme du dénuement

Guillaume Decourt
Extraits de Les Heures grecques, recueil en cours

Jour de congé
(récit)
1

Ce qui manque à la photo, c’est le bruit qui court
de la rivière au pied des maisons, c’est les cris
des enfants qui s’aspergent d’eau glacée et nagent,
nus comme des savons, sous le vieux pont de pierre.

Il bourdonne comme une ruche sous les roues
des voitures. L’air déjà sent le feu des tuiles.

Ventre collé au parapet, une cycliste,
bras tendus dans le vertige, photographie
la fraîcheur de l’eau. Sur son lit de galets, l’eau
se tisse, Carmen en bleu sous l’arche du pont
où les hirondelles crient de l’ombre au soleil,

mais sur la photo ratée (il fallait la faire
les yeux fermés) les enfants seront minuscules
comme elle est dans sa vie.

Christian Degoutte

____Comment va-t-elle
____ la vie le doigt
____ sur la tasse ébréchée
____ dans l’odeur des choses
____ le sillage du café les ébroues
____ du chien

____ on croit la voir passer
____ sur l’orange et le train
____ dans le ménage
____ des saisons

____ on croit la voir rester dans
____ la monnaie de tes yeux
____ le silence des galets
____ la musique solennelle du noir

____mais

____ tout finira au Niagara
____ dans le blanc des vapeurs.

Patrick Argenté

La vie comme elle nous va d’sus
comme elle nous roule sous sa langue
sous sa vague sous sa masse
La vie comme elle nous passe
d’une main l’autre sous le manteau
la vie comme elle s’enfuit
on la suit on la poursuit
serpent de soucis ceci cela
et puis quoi la vie
comme elle peut
cahin caha chaos
comme elle souffle
comme elle siffle
papillon carcasse
Bonjour jolie mad’moizelle
tu voudrais pas me tenir la main
le temps de traverser les poubelles
la vie tempête t’enserre t’en brise
la vie du vent dans les cerises
la vie qui te les casse
ramasse matin
ciel et chien
sa petite musique de rien
qui nous court dans le ventre
la vie à prendre

Thomas Vinau

Terre
sur les pieds

vent
dans les yeux

des miaulements
des voix filantes

rue
dans les pas

ciel
sur les dents

se sentir
se savoir

à chaque respiration
devant devient derrière

de la poussière qui
ne s’éparpille

des monticules de taire qui
ne s’encrent

ce que l’on sait
nous ignore

ce que l’on veut
nous renvoie

s’accrocher aux murmures
de la pluie

écouter la présence impermanente
de la parole

voilà comment oui
voilà comment nous

pour l’heure droits
comme une parenthèse

demain
pas ce territoire promis

demain
pas ce tas d’heures écroulées

demain est
aujourd’hui est hier est

- sur le bord du matin
je bois mon café

rien ne m’effraie plus
que ce qui ne m’effraie plus"

le nom du vivre
s’épelle en silences.

Vincent Motard-Avargues

i.m. Jean-Claude Pirotte

La vie comme elle va
et comme elle ne revient pas
sur ce que nous avons
le plus aimé d’elle.

La vie comme elle voudrait aller
de la terre au plein ciel,
hélas Icare se désaile
et continue à pied sa vie d’en bas.

La vie comme elle ira
d’un coup dans une impasse
où elle s’arrêtera
sans que plus jamais ne la voient
les autres vies qui passent.

Jean-François Mathé

1. Voilà pourquoi il y a quelque chose plutôt que rien

Je pars. C’est écrit. Parce que c’est écrit « je pars », j’aimerais que cela arrive réellement, dans la vraie vie. Partir, dans les faits, pour de bon, parce que c’est écrit. En avoir la certitude. C’était écrit dans le ciel que je partirais. À quelques heures du décollage, je commence à me rendre compte de l’étendue de cette brève phrase. Deux mots, ce qu’ils couvrent, la perspective qu’ils ouvrent. Dans l’espace de ma chambre, affairé à préparer mes bagages, je commence à avoir le trac. Je range dans une valise mes effets personnels, soigneusement, les derniers. « Je pars » fait la synthèse de tous les départs, et j’en suis conscient, comme je suis conscient de la dilatabilité, de la contractilité qui lui sont intrinsèques. Partir enfin. Ça va et vient, ça zigzague ; des papillons Morphos dansant électriquement dans une volière. Partir du début, en une seule phrase nombreuse. D’un seul geste, multiplié par la frénésie, la nervosité. Mon récit, à tout prendre, pourrait se terminer ici. Sur ce point. À ce point. S’achever sur un départ. Le temps m’avale, il avale ses petits, comme Chronos. À la manière d’une phrase initiale qui phagocyte les autres, venues sans succès, tendre des perches, buter sur elle pour s’approprier le statut d’un début. Le programme de la journée est quoi qu’il en soit d’une compacité exemplaire. Décors, horaires, gestes, atmosphère, appels de dernière minute, transférés dans le mécanisme fictionnel. Aucun grain de sable jusque-là pour enrayer l’engrenage. En ce début d’après-midi, je me lance dans le vide. Il est convenu que mes amis Virgile et Béatrice viendront chez moi. Ils m’accompagneront à l’aéroport, je prendrai l’avion, ferai une escale à Milan et descendrai à Rome. Pour le reste, rien : le néant, l’inconnu, l’inaccompli. Je suis à un jet de pierre d’accomplir un départ. Tous les départs. Je suis ce jet, cette pierre, ma course s’étant arrêtée au milieu d’un étang. Du point de chute où je disparais naissent des ondes concentriques. Une série d’ondes concentriques. Ce sont mes désirs fuyants. J’attends. Deux valises lie-de-vin et un sac bandoulière – c’est là mon bagage – posés dans le couloir. On sonne à la porte. Je sursaute.

Francis Catalano
Extrait de On achève parfois ses romans en Italie, Éditions de l’Hexagone</p

Avec ta soif d’édenté,
ta parole sans verbe,
ils t’ont demandé de marcher
sur le crâne de la terre

sans te retourner.

Ils t’ont vendu des nippes avec leurs devantures
et quand tes yeux n’y croyaient plus
ils t’ont laissé pour mort.

Laisse-toi aller – laisse-toi aller
Comment va ta vie
toujours au bord ?

Il faut croire qu’ils avaient raison
les fauves qui fuyaient les villes.
Sur le trottoir d’en face
l’immeuble des anges est sans gardien,
les lézardes progressent,
les volets miaulent,
pas de laisse, pas de chien,
sur la colline l’aube taciturne
ressuscite un mirador.

Laisse-toi aller - laisse-toi aller
Comment va ta vie ?
Toujours au bord ?

« C’est de plus en plus flou ce que l’on vit »
me confiais-tu
"on ne parvient plus à discerner
ce qui est en mouvement ou arrêté,
ce qui est encore présent ou effacé."

Laissez-vous aller - laissez-vous aller
comment va votre vie ?
Elle glisse le long des bords.

Roland Dauxois

Esquisses

L’oiseau dans le ciel blanc traverse la lumière en ombre verticale, le vent porte la vague et les oiseaux chavirent dans le même horizon, c’est la danse des palmes où dans l’ombre un oiseau a traversé le mur

Les pins échevelés, un cri une lumière ton éveil à la vie, les canes les caniers les vignes les sentiers, fraîcheur odeur de fin d’été, pluies et douceurs de ton passé

De ce chêne moussu suivre la voie des branches qui montent dans le ciel et s’y ramifient, les arbres sont doux, les collines de mousse et dans la croix des branches au creux de la falaise, les feuilles repoussent

Rose tendre des fleurs le corps épanoui de cet homme endormi, beauté du ciel de verre. Robes blanches la belle allure, bastingage doré, les dames font les élégantes, entre les arbres se profile un horizon

Le vol en ascension de l’oiseau vers le ciel, suspendu dans le vide et contre le ciel bleu, la ligne des nuages d’où le soleil surgit, le velours des blés tendres, la pointe du cyprès, le feuillage argenté des vernes-peupliers

Arnaud Beaujeu

L’Implosion

On l’entoure de mille soins et de palissades ; on la bouchonne, on la bichonne, on l’apprête comme une jeune mariée ou comme une défunte. Elle est l’objet attentif de bien des soins. C’est l’affaire des spécialistes ; on s’en occupe comme jamais, comme lorsqu’on l’avait faite surgir du trou, il y a combien de temps déjà ? On ne se souvient pas, quelqu’un dira : « Juste après la naissance de la petite, peut-être ». Là aussi la rue n’en était par revenue. Surgie si vite ! Et à peine finie qu’on l’habitait déjà, la barre !
Mais quand on passe dans la rue en longeant les barrières ondulées, comme un bracelet ou un collier autour, on ne sait rien de tout ça. On ne l’a pas vu grandir, « la petite ». On n’a connu personne, on est juste un passant qui passe dans le quartier. Et pourtant on le sent le coup au cœur. Avant même que tout soit accompli. Il s’agit de charges explosives paraît-il. Peu importe, on sent déjà le trou dans la poitrine. Ah non, ce n’est pas disparaître le plus difficile ! Disparaître c’est l’affaire d’un clignement de paupière, d’une stupeur, d’une incrédulité d’enfant.
Non ! le plus douloureux, c’est l’apparition des souvenirs, ceux qui remontent après l’affaissement précisément. La chambre où la Mémé nous a quittés, et le vieux qui ne pouvait plus rester seul, et la tapisserie toute neuve, méticuleusement gribouillée par le « tout dernier », et le premier baiser sous l’escalier, et l’attente de la fille, le bulletin de salaire en poche, et le retour du fils sortant de prison, la joie, et on riait, et les fêtes aussi, ah oui les fêtes et les beuveries ! avec tapage nocturne, la descente des flics, et le vomi dans l’ascenseur, quand il fonctionnait l’ascenseur, parce que c’était le plus souvent l’escalier et ses odeurs, ses odeurs, à quoi bon en parler à présent, mais aussi la voisine qui trouvait toujours le moyen d’ôter son corsage devant sa fenêtre et l’autre, avec trois poils au menton, qui regardait depuis son balcon en se tordant le cou, quel benêt, celui-là ! la vie quoi, de rires mais de peines aussi, et les engueulades, les anniversaires, les bagarres, les vacances à l’appartement, les expulsions, les naissances, les porte à porte… les manches limées des jours et leurs revers.
Elle s’est affaissée sur elle-même, minée de l’intérieur ; c’est le cas de le dire. Le voisin aussi, dans la même rue, quelques années plus tôt, en revenant du café PMU. Il avait été licencié la veille. Juste le temps d’une seconde d’inattention. Un fétu de paille, la barre ; on appelle ça des gravats maintenant. On entend « grave » dans le mot.
Les enfants sont curieux, un peu excités, les hommes méditatifs, des larmes coulent sur les visages, au bruit sourd de la dynamite, de loin. C’est de la dynamite, vous croyez ? Mais on sait : il faut détruire pour construire, autrement ça se fissure de partout et un jour on n’en veut plus. Alors, il faut faire un vœu : que la tristesse et la nostalgie soit comme le sel d’une nouvelle beauté du monde ! voilà ce qu’on pourrait dire. D’autres entrent en scène, qui bâtissent, puis d’autres encore qui cassent, c’est à cela que l’activité humaine se révèle dans toute sa puissance ; par la destruction comme par la construction. On embauche ! Quel chantier !
C’est fait ! Écroulée, la barre ! En une déflagration de seconde. A peine eu le temps de voir. Mais à présent, il reste ce vide en forme d’immeubles, trouant l’horizon des pensées, au milieu d’un nuage de fumée qui disparaît à regret.
Les jours suivants, on passera devant. On ne peut pas s’empêcher d’y revenir. Certains disent : « C’était chez nous ici ». Aujourd’hui on effrite, on déblaie, on charge, on entasse, on efface la casse, les éclats, le fracas. On ausculte sa vie dans les décombres. On se prend les pieds dans sa vie en petits morceaux. On ne voit plus qu’une absence en forme de mémoire dans l’espace, un trou obscène, emporté dans les bennes. « C’est du lourd ! » On voit de part en part qu’il n’y a plus rien à voir. Plus rien de vertical. Ici, « c’est chez plus personne ». Circulez ! On oublie. On a emmailloté les souvenirs. On mettra des habits neufs.

Yves-Jacques Bouin

la vie
nue
la vie
une
chahute les signes

Pierre Le Pillouër

Juste des cloisons nous séparent, ou le son acide d’un parquet.
Juste le quotidien, la place laissée au temps et à la répétition. A
___ ___ ___ ___________________________l’effacement.
Mais c’est la ville, l’atelier des gris. Et je cours sous la peau, pose
des mots matinaux : ciel, café, radio, bouilloire.
Je pose les lèvres où. Je froisse.
___ ___ ___ ___________________________ Dehors
vivre déferle, bifurque, les piétons tissent une grammaire imprévisible.
Choses et êtres sont ravinés de visages,
et des enfants égrènent leurs rires, complices font tinter le trottoir.
Je roule mes vies en boule dans le lavomatique,
descends jusqu’au canal, vers l’est.
Je me revêts de pluie.
___ ___ ___ ___________________________ J’
accompagne les hommes, épicentres inquiets, par les rues froides du monde.

Dominique Tissot

Place de la poésie

Place Saint-Sulpice il y a des pigeons
des poètes une fois l’an sous les abris maraîchers

La révolution somnole mais elle est toujours belle
et je m’embarque avec la détermination d’un clandestin,
moi qui depuis tant de semaines n’ai pas pondu une ligne

Parfois la pluie s’invite sur le discret brasier
les livres alors font grise mine, imbibés comme
des miches oubliées sur leurs présentoirs

les poètes traînent leurs ailes mouillées parmi les allées
la ronde féroce des voitures assiège l’îlot et ses rêveurs

D’autres fois on crève sous le dur soleil de juin
entre les pierres et la fontaine aux flaques vertes et indiciblement puantes

L’espoir a fondu dans les poches d’un Rimbaud de banlieue
qui se promet d’apprendre la guitare et de mettre le feu

Sommes-nous si vieux ? On
serre les mains amies bise le parchemin
des joues on compte les désertions

A six heures à toutes volées les cloches
tisonnent des ferveurs oubliées, un
individu douteux en soutane et
sandales traverse sans voir
les marchands, les sourires, les connivences

Il sera l’heure bientôt de prendre le train.

Claude Vercey

LA VIE COMME ÇA

« Vivre quand même
parce que c’est comme ça »
C’est le titre
le sous-titre
l’entresol et même
la cave
le fin fond de l’escalier en vis
qui descend
jusqu’à n’être plus
–que soi–

(C’est le titre d’un poème
suicidé :
j’ai mis le titre
tout en bas
en dernière ligne du bas du bas)

Chacun y mettra sa douleur
et chacune ses souffrances
Quelques-uns y mettront
leurs malades
leurs amours
leurs échecs et leurs joies

Ou même ces abstractions
lyriques
qui nous évitent de trop pleurer
–sur nous-mêmes–
Comme un Jésus
sur nos propres croix

Mais je ne sais toujours pas
pourquoi
« c’est comme ça »
même si je me répète
« vivre quand même »

en mâchouillant le chewing-gum des mots
avec lequel je fais des bulles
pour paraître bovin
quand je remâche ton départ alors
–que j’ai envie de vomir–

J’ai passé l’aspirateur
à souvenirs
plus souvent qu’avant
–je l’avoue–
la vraie machine à poussière
mais
l’aspirateur m’a aspiré
comme une chaussette à l’envers
–comme un trop-souvenir de toi–

Alors « je vis quand même
parce que c’est comme ça »
et que tu n’es plus là
et que je reste
effondré
sur la dernière marche
cette marche sans fin
qui descend
–pourtant jusqu’à la Source–

Mais j’étends toujours
le linge
de travers
–Là où tu es, excuse-moi–

Roland Nadaus

L’océan
là-haut frémit à peine
quand filent
des ailes.

Comme un ciel d’été
la vie va bien.

Les marées
turbulentes de nuages
tonnent
des colères.

Comme un ciel d’été
la vie va moins.

Les flots
d’azurs à nouveau clairs
parsèment
des vagues solaires.

Comme un ciel d’été
la vie va mieux.

Cédric Landri

Donne-moi aujourd’hui ton pain de ce jour

Poser doucement le pain sur la table
ne pas chercher à le trancher
ne pas le couper pour beurre
enlever l’étiquette « boulangerie de l’Avenir »
retirer le papier fin voir simplement
la masse cuite la croûte dorée
aucunes miettes.

Ne rien bouger dire doucement
c’est par ici que ça entre c’est par là que ça sort
la lame entre elle glisse
je ne prendrais que ce qui m’est donné
rien de plus
paroles sages du manche.

Dire quelques mots comme du sel
le creux entier a fait sa place
la fuite reprend par en bas
la radio bégaie c’est trop tôt pour l’offrande
les lèvres la langue arrêtent la salive
alvéoles dans la mie : la levure et le miel.

Je fais nu quelques pas dans la chambre
si la tête tourne c’est un signe
il y a encore à danser faire quelques écarts
le sol lavé à l’eau de javel
ce n’est pas l’heure de sortir.

Pourquoi devant un tel festin
l’envie de pleurer revient ?

Sylvain Thevoz


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