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Gros boum pour Silvia Härri par Sabine Faulmeyer

mardi 18 octobre 2016, par Cécile Guivarch

Nouaison, Bernard Campiche Editeur

« Mardi 11h30. Ainsi est-il écrit dans l’agenda du médecin.
Tu ne discuteras pas.
Le lit roule dans le couloir, puis basculement de ce corps alourdi (le tien ?) du matelas au brancard. Du brancard ensuite à cette trappe horizontale qu’il faudra traverser (avec, au bout, quel espoir ?), avant que les néons ne te trouent le regard.
Étendue, à nouveau, sur une table, des spots pleins ces yeux qui clignent avec force, maintenant, sous tant de lumière, lumière si crue qu’elle pourrait blesser, griffer la chair ou mordre.
Un drap se lève, gonfle ton torse et tes jambes, disparues. Seul ce drap, ce voile blanc aveugle, presque noir dans lequel tu te noies (avec au bout, quel espoir ?), drap dressé, mur, ligne de démarcation, frontière de tissu flottant qui sépare le haut et le bas d’un corps (le tien ?),
coupé en deux. »

Bon sang comment je vais me débrouiller pour vous parler de ce livre. Bon sang et dans tous les sens du terme. Ce sang qui coule dans nos veines, qui nous fait femme. Ce sang qui coule tous les mois de notre matrice et qui, quand il disparaît, est signe de maternité désirée ou non. Ce sang qui se noue dans nos ventres, qui enfle nos jambes, gonfle notre ventre. Ce sang qui est nous, qui nous noue, « nouaison ».

« Nouer (v. intransitif) : passer à l’état de fruit »
« Nouer : - jumeau de l’écriture de l’autre – comme on nouerait un bracelet, les deux pans d’une couche, un ruban entre les cheveux d’une fillette, nouer comme on nouerait ses mains autour d’un corps que l’on aime pour l’empêcher de se dissoudre ou d’un ours en peluche pour retenir sa tiédeur et son parfum. »

Nouaison : phase initiale de la formation du fruit. Moment où l’ovaire de la fleur se transforme en fruit après la fécondation.

Saigner, nouer, dénouer, « nouaison », « ouvrir, raccommoder, recoudre, joindre, réunir, fusionner ce que la nature a séparé par erreur. » Nouer pour le regarder et le sentir dans nos bras, dans ses bras. Nouer pour que ce cordon ombilical qui nous a tenus, devienne ce fil de vie, ce sang établi entre lui et nous.
Comment vous parler de ce récit qui est le récit d’une femme. Comment vous parler de ces mots que j’ai lu quand j’en ai encore la chair de poule, d’avoir lu ce que j’ai lu, ces mots, cette prose, ce rythme, cette puissance hallucinante, ce chant maternel ? Comment vous en donner l’envie quand dans chaque page découverte, l’écriture de Silvia Härri est venue me cueillir avec ce sentiment à la fois d’urgence et de beauté, de tendresse.

Une ode à la maternité, oui c’est cela. Ce livre et une ode à la maternité sans en être un laïus, une revendication.

Silvia Härri y décrit les difficultés rencontrées quand le corps ne correspond pas au schéma maternel classique, quand pour avoir un enfant il faut procéder à un déshabillage plus que physique devant le corps médical, qu’il faut dénouer tous les fils et laisser le personnel en blouse bleue s’emparer de votre corps, de votre utérus, devenir une infime chose résidant de chambre stérile en chambre stérile, devenir rien, devenir mère.

D’une finesse d’écriture, d’une puissance lexicale, d’une tendresse absolue, l’auteur nous amène à accepter, l’âme en opposition, d’entendre les mots qui font mal ; de laisser les mains ausculter l’intimité, permettre aux broches-baleines de nous enserrer, souffler sur notre corps, de nous pénétrer pour installer en nous un embryon, passer de l’état d’attente, de ventre vide, des espoirs et désespoirs maternels, à l’état de ventre plein, de fleur en fruit, de sa présence.
Tant de mots, de silences, de chair, de cris, de pleurs, de joie, de rires, de sourires, de passions, de cœur dans ce récit. Tant de mots qui palpitent en nous, qui nous font nous, qui nous nouent. Tant de beauté, de poésie, de prose.

«  Hâte-toi lentement de grandir, que les mots ne te brisent pas l’échine.
Hâte toi lentement de grandir, que je ne sois pas orpheline d’être mère.
 »

Une écriture ventrale, une écriture in-utero, une écriture charnelle et une mélodie, celle de la vie, celle qui nous lie à l’enfant qui vient de nous, de notre corps et qui nous apprend à devenir au jour le jour un peu plus ce que nous sommes : des femmes de sang et de chair. Des femmes d’amour et de vie. Des femmes tout simplement, pas parfaites mais des femmes qui apprennent à nouer les multitudes métaphores de la vie.

« Ecrire c’est aussi se dépouiller. Éplucher le texte comme un oignon, strate par strate, le dénuder de ces peaux qui le masquent jusqu’à la dernière. Et tenir dans sa paume ce qui reste, fine membrane de mots vacillant sur le silence. Réduire, condenser, chercher une essentialité qui n’a rien de commun avec le raccourci ou la simplification.  » (Silvia Härri)


Mention fragile, Samizdat

La poésie de Silvia est un univers à elle toute seule. Peu de mots. Une prose. Un monde d’effritement qui se délite dans un quotidien somme toute banal. Une menace qui trotte au dessus de nos yeux comme un cœur qui bat à la chamade devant les peurs de la vie, les douleurs passées ou présentes et qui se réveillent.
Chez elle, tout est observation, regard, concentration dans ce qui entoure, vibre. Elle absorbe et retranscrit l’émotion ressentie, la fragile construction d’un simple moment d’existence. On ressent la justesse, l’instant, le touchant, l’imagination et surtout la sensibilité, la finesse de la vie réelle.

«  J’aime les choses que l’on considère banales, les petits riens, les « miettes » du quotidien, parce qu’elles me semblent souvent dire davantage sur l’homme et sa relation au monde que les concepts, les certitudes ou des mots claironnants. »

Silvia fait de sa fragile prose une lumière et une force à venir. Elle nous envoûte, nous capture, nous captive, nous nourrit. Les fissures de nos cicatrices à fleurs de mots deviennent des champs sauvages et libres de vie. La lumière qui semble se cacher derrière une phrase, jaillit comme une source d’eau chaude, un rayon chaud et solaire au détour d’un mot. C’est beau comme une « mention fragile ».

«  On erre dans le labyrinthe familier où sont connus les culs de sac, les voies sans issues et toutes les aspérités. Ce qui, en revanche, surprend ce sont les piles d’objets, ces colonnes sans fronton, encombrement de matières et d’idées contre lesquelles les pieds trébuchent et l’âme bute.  »

Avec ce « mention fragile », on entre de plein-pieds dans le quotidien d’un déménagement et tout ce qu’il entraîne, le délitement de la vie, les souvenirs, les peurs et les angoisses qui nous ont fait, construit, de ce qu’on laisse derrière nous et qui nous a nourrit jour après jours, tous ces objets qui nous entourent et qui nous constituent. Une agonie par cartons empilés les uns sur les autres qui retracent nos petits riens d’une existence banale.

Tout commence par un dégât des eaux, cette fissure qui suinte, s’infiltre dans nos murs, nos fondations, nous éclabousse. On devient buvard, on absorbe jusqu’à la noyade. On gonfle, craquelle. Les plinthes se tarissent, le plancher bave, dégoutte des nuits qui se liquéfient.

« Vivre avec, dormir avec, rêver avec ce qui suinte, éclabousse les nuits de lambeaux, ce qui embusqué derrière les plinthes, rythme l’avancée liquide sur la pièce. Ma chambre buvard gonfle se craquelle puis crépite en crevasses.
ça ne me gêne pas. J’aime l’humide, si c’est de l’eau vive, si c’est de l’eau tarie, de l’eau tout court, si c’est la voyelle ronde en bouche qui contient un monde et peut-être deux.
 »

Et puis on avance dans cette fissure humide qui nous remplit, nous replie, nous délite. On vitrifie le parquet, on marche sur les cicatrices qui s’écrasent sous notre voûte plantaire. On roule les tapis, on cherche les cadavres qui se cachent sous nos manteaux, dans nos cœurs, aux quatre coins de l’appartement, dans les placards. On combat l’usure du temps, on joue à cache-cache avec nos peurs, nos fragilités. On dépose nos émotions, on les colmate comme on peut. On se cogne à la table, aux barreaux de chaises. On ouvre les portes, les fenêtres comme une bouffée d’air mais on demeure encore trop haut pour sauter directement à l’extérieur. Alors on s’efface… en toute modestie.

« Lisses lisses les planches
dans lesquelles se mirera la peau
lisse le dehors et pur et grand.

Il faut savoir s’effacer en toute modestie.

Le vide à l’état pur.

Vitrifiez le plancher oubliez qui vous avez été, je vous enverrai la facture, oui, vitrifiez ce plancher oubliez qui vous avez été. »

On farfouille dans nos pensées, on ouvre les cartons que l’on remplit de nos cœurs, nos corps. On y dépose les souvenirs de cet appartement qui pleure. On s’y dépose. On entreprend le grand vide, le grand chambardement, la grande guerre intérieure. On secoue les nids de poussières, s’engouffre dans nos failles, fait rejaillir les cicatrices pour laisser filtrer la lumière encore tamisée.
On gratte les boyaux torturés, nettoie de fond en comble les coins qui se planquaient derrière les meubles. On ouvre les voies sans issues, passe l’aspirateur, entreprend le grand nettoyage de nos vies.
On jette aux détritus les objets pourris, inanimés, vide les vases où l’eau croupissait sous la fissure suintante, ravale la façade, gomme les impuretés. On nettoie comme on démaquille son visage, à grand coups de lotion démaquillante ; on se met à nu. Ça coule sous les yeux, le rouge à lèvres sensé glorifier la bouche, devient gluant, gras, collant. Alors oui, on démaquille, on récure à grands coup d’eau de javel, de nettoyants. On se dépouille de tous artifices, remet à nu cet appartement qui ne nous ressemble plus, où on s’humidifie. On redevient nous, une/un autre. Un ravage que l’on reconnait et qu’on apprend à aimer. Rébellion des objets et de nos vies au quotidien.
On ouvre la porte à celui qui va prendre la succession de cet appartement. Pour faciliter, on a caché sous nos corps, les quelques cicatrices, fissures restantes. On veut partir, sourire aux lèvres mais quelque chose nous retient toujours. Certainement un cadavre, un fantôme que l’on n’a encore tout à fait relevé. Un angle mort. On ouvre les serrures, enclenche les clés. Ça grince.

« Les souvenirs entrent par effraction
juste quand on voudrait s’en défaire
mais sans eux c’est toi qui te défais
te demandes si te taire ou parler
car avant le papillon on brasse

on brasse la bave de la chenille.  »

On continue les cartons, garde quelques épices, souvenirs d’un voyage au long court rempli d’odeurs de soi, de soie, d’itinéraires faits de mystères, d’étincelles, de piments. On sauve quelques miettes qui sont nous, nous renforcent, solidifient. On renaît sous ces quelques pleurs versés, berceau de ce que nous sommes. Et puis au jour le jour on s’extasie, accélère le processus. On désembue les vitres, les quelques gouttes de sueur et de larmes. Pirouettes de jasmins et de magnolias. On franchit le seuil, sans se retourner.

« On trimballe nos existences
comme ces déménageurs transportent
nos meubles nos valises nos bagages

tous ces cartons

avec mention fragile

griffonné sur le flanc. »

Lire Silvia Härri, c’est plonger dans un monde d’émotions, de fragilités et de sensibilités merveilleuses. C’est se sentir grandir sous sa plume et entrevoir la puissance, la force des mots lorsqu’ils s’écrivent sur la corde funambulisme de la vie. C’est pénétrer dans ces mots à la puissance lexicale, concise et la tendresse absolue. C’est être happé par la sa finesse d’écriture, la justesse de sa poésie, la force et la gracieuse fragilité de sa plume. C’est tout simplement beau, sincèrement somptueux, fragilement fort.
Lire Silvia Härri, c’est vivre. Tout simplement. Vivre. Et être là. Au cœur des mots écrits, au cœur de son encre qu’elle dépose sur la feuille. Être là. Au bon endroit. Fragments, brides de mots épars et denses, resserrés, forts, un résumé de la poésie de Silvia Härri. Du beau, du très beau. De l’émotion fragile. Une grande poétesse de Romandie.

Petit clin d’œil à celle qui m’a fait découvrir Silvia Härri, notamment « Nouaison » et « Mention Fragile », déflorer un soir dans la bibliothèque amie au fond d’un petit village de Romandie. Merci.


Je suis mort un soir d’été, Bernard Campiche éditeur

« J’approche la chaise de ton lit, je te murmure que tu as bonne mine, même si ce n’est pas vrai. Tu m’écoutes l’air sérieux, je ne sais toujours pas ce que tu saisis des mots que j’égrène, s’ils ont la mélodie d’une cantilène, la stridence d’une corde brisée, s’ils ont un ordre, s’ils possèdent encore quelques résidus de sens, s’ils bruissent comme un feuillage de printemps ou frappent avec violence aux carreaux de ton esprit, si tu peux sentir à travers eux ma colère ou ma gêne, s’ils se heurtent au vide dans ta tête, s’ils se dessinent des oiseaux, des fleurs, des monstres. »
[…]
« Certains silences sont des abus de pouvoir. »

Difficile d’écrire sur une auteure que j’aime beaucoup pour sa poésie, la puissance de ses mots, sa douceur, sensibilité, l’émotion qui me saisit lorsque je la lis. C’est extrêmement beau, délicat, maîtrisé dans l’écriture, puissant et cette facilité qu’elle a à venir me chercher dans mon intimité, à m’émouvoir. C’est beau oui. Fragilement et intimement beau.
De Silvia Härri, j’ai succombé à son récit « Nouaison ». Une prose remplie de tendresse, de ce qui est nous, de cet enfant que l’on désire tant et qui vient nous happer en plein ventre chamboulant tant de chose en nous. Une poésie merveilleuse tout en silence et en puissance.
Puis ce fut un recueil poétique « Mention fragile ». Délitement de notre peau et observation des petits riens qui nous basculent, déménagent, nous font craquer des allumettes dans la nuit, prendre des coups de cœur et accrocher la lumière. Intimement beau. Tendrement délicat.
Et puis son premier roman. « Je suis mort un soir d’été ». Ce premier roman, que j’attendais tant, redoutais, tellement l’écriture de Silvia Härri est d’une beauté ensorcelante.

« Je suis mort un soir d’été ». Comme une petite mort oui, de l’ordre de celle qui vient nous achever à petit feu, nous empêche d’avancer la tête haute, le corps moite par une chaleur étouffante. Une petite mort qui nous cueille dès l’enfance, l’âge où nous courrons encore derrière le ballon rouge, l’âge auquel nous croyons aux rêves, aux contes que nous inventons le soir à notre petite sœur, l’âge des rires en cascades, des joies et des promesses à venir.
L’âge où un soir d’été, il nous sera désormais impossible de grandir normalement, l’âge où nous perdons notre mur-porteur, canne-tuteur, celle qui aide à pousser droit et éteint un par un les illusions, les marches et les rêves féeriques de l’enfance.
« Je suis mort un soir d’été ». Un homme, architecte de renom, qui n’arrive pas à renoncer à celle qu’il a dû abandonner, à l’âge de six ans et demi, dans un lieu ressemblant à un asile psychiatrique d’une ère révolue, un mouroir. Une sœur, corolle de pétales blanches, pistil de vie, qui du jour au lendemain, n’a plus réussi à rattraper le ballon qu’il lui lançait, à courir avec lui dans les allées du jardin. Margherita qui a parsemé sans le savoir sa vie, d’un vide, de fuites, de silences, de cicatrices, de peurs. Un homme qui tente de rester ce grand frère malgré les séparations, les éloignements, la distance, les renoncements, le silence intoxiquant, les mensonges. Un homme qui a perdu celle qui faisait de lui un grand frère, un soir d’été.
« Je suis mort un soir d’été ». Sublime cri dans le silence, sublimes mots déposés, sublime amour pour une sœur qui n’a plus couru derrière le ballon rouge, a fait de sa vie, un vide béant, une pieuvre aux tentacules étouffantes, un regard absent, des mains déposées sur des genoux sans espoirs de caresser, se tendre vers lui. Un soir d’été, comme cette chaleur collant à la peau et qui nous assomme, nous poisse, nous empêche d’avancer, de relever la tête et de sourire aux étoiles qui naissent dans la nuit.

«  Je suis mort un soir d’été ». Un impossible lien, une quête, un silence noué. Cet impossibilité à parler d’elle, d’expliquer la vérité, l’handicap, la folie, les fuites et les mensonges entourant cette sœur à jamais enfermée entre des murs de silences et de hontes. L’absence éternelle, celle qui éboule, manque, empêche de grandir droit, de courir après les ballons rouges.

« Il ne nous manque rien. J’ai gommé ce qui griffe, tourmente et fait mal. J’endosse ma nouvelle vie comme on fait peau neuve après la mue, comme une maison se dresse, plus solide, plus fière encore, quand elle a su résister à la violence d’un tremblement de terre, à ses secousses meurtrières. Je suis un homme sans passé et sans souvenirs, vivant en apnée sur le fil éternel présent.  »

Un sublime roman tout en poésie, en solitude, en lumière et silence. Ce silence qui détruit et qui pourtant fortifie, unit les liens, les ressert, emmène à voyager par-dessus les murs et frontières. Avec délicatesse, Silvia Härri dépose les mots comme des cailloux semés pour ne jamais se perdre dans les allées des forêts sombres, ténébreuses de la folie et des secrets. Chacun est un souvenir, une trace de ces instants lumineux partagés. Chaque pierre est un diamant écrit poétiquement.
Une écriture tout en dentelle, pudique et qui malgré les heures sombres laissent passer la lumière, filtrer la douceur, sublimer la délicatesse. Une écriture par touches de couleurs irisant les sentiers, éclairant les espaces sombres, la nuit.

« La nature explose de couleurs, de sève et d’odeurs. J’avance sur un chemin pierreux, une langue de terre serpentant entre deux collines striées de vignobles, de cyprès et d’oliviers argentés qui semblent onduler sur leurs dos. Un lézard abruti de trop de lumière me regarde faire sans abandonner sa position. Comme lui, le soleil me chatouille la nuque et engourdit mon dos, il fait déjà doux, la brise est sucrée.  »

C’est beau, délicat et on ne peut être indifférent à ce silence, celui qui vrille les entrailles et laisse filtrer la lumière à travers les cicatrices du cœur. C’est oui délicatement, fragilement beau.

« Je suis mort un soir d’été » où s’il s’agissait peut-être de renaître ? »

« J’ai l’amour pudique, les mots aussi. Je la contemple longtemps, la caresse du bout des doigts et ferme les yeux en la posant sur ma poitrine.
C’est ma façon à moi d’écarter les cauchemars. »

« Sa main est écorce dont la sève est cette force qu’elle transmet, roche rugueuse aux cent aspérités qui sert de prise à l’alpiniste, ancre de marin, la seule à laquelle je puisse m’accrocher comme à une absolue certitude, la seule où amarrer mes doutes. Tout ça, je ne le dis pas. Je ne voudrais pas avoir l’air faible ou ridicule. »

Et ce dernier paragraphe que je ne peux vous livrer et qui d’une beauté lumineuse, délicate, sensible. De la dentelle, une peinture, de la poésie, mur-porteur.

Sabine Faulmeyer - Le blog du petit carré jaune


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