André Jolivet est né en 1964 à Pont l’Abbé, il vit et travaille à Plougonven, en France. Il a réalisé plus de cent dix livres d’artiste à ce jour et expose ses œuvres en France et à l’étranger. Son travail est visible sur le site des éditions Voltije et sur sa page Facebook.
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- Pourquoi es-tu devenu artiste, André ?
À vrai dire, je ne sais pas. Sans doute les rencontres, les lectures, les musiques… m’ont amené à une certaine idée de la liberté d’expression, celle de la chose peinte a été une évidence dès le début de mes premiers travaux, la part du rêve, l’aura de « la vie d’artiste » avait pour moi un parfum de rébellion, j’étais jeune, naïf, prêt à mordre contre l’ordre de l’époque, insouciant quant à l’avenir, c’était parfait.
(atelier, photo : Nina Jolivet)
- Ton parcours est impressionnant. Comment es-tu arrivé là où tu es aujourd’hui ?
Je ne suis arrivé nulle part et le parcours est toujours à faire/refaire/défaire. L’important étant de ne pas avoir de certitudes. Les œuvres sont des propositions, des états d’un moment d’une vie, d’un jour merveilleux ou douloureux.
- Es-tu satisfait de ta carrière, de ton parcours ? Pourquoi ? S’il y a une chose que tu aimerais changer, quelle serait-elle ?
Me concernant, le terme de carrière ne fait pas sens. J’ai toujours eu une impression de ne rien faire et qu’il serait temps de me mettre au travail. Le temps ne passe pas. Changer une chose : la vie ?
- Que ressens-tu quand tu t’apprêtes à peindre quelque chose de nouveau ?
Une sorte d’exaltation, surtout avec les grands formats, de savoir qu’il va y avoir un combat physique et mental dès le début. Un grand vide aussi, de tourner autour de la toile dès les premières lignes, croquis, dessinés directement sur le format. Une envie de plonger sur la toile, se perdre un peu, ce sont de grands moments de solitude, nécessaire, vitale.
- Tu écris aussi. Quelle place tient l’écriture dans ta vie ? Et la poésie ?
À ce moment de ma vie, maintenant, je suis incapable de répondre à cette question.
- Tu as beaucoup travaillé en collaboration avec des poètes. Qu’est-ce que t’apporte le travail en collaboration ?
Une autre manière d’appréhender le monde des mots, la différence stimule.
- Qu’est-ce qui te pousse à aller vers un(e) poète plutôt que vers un(e) autre ?
La curiosité, je ne ferme jamais la porte…
- Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Quelques livres d’artiste, des little big book Artist – le monde des îles, et des villes, en projet avec la collaboration de poètes.
- Quels sont tes projets pour les années à venir ?
Je ne sais pas, chaque année nouvelle est un renouvellement pour ne pas perdre espoir. Aucun plan sur la comète, jour après jour, pour un voyage en solitaire.
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