Vous avez lu les poèmes de Kenny Ozier-Lafontaine, invité à notre table dans un précédent numéro, maintenant, petite visite dans sa galerie, un peu spéciale, car ici Kenny a travaillé avec des dessins d’enfants qu’on lui a donné ou qu’il a trouvé.
D’emblée, ces petits personnages nous fascinent. S’agirait-il de figurines joyeuses, de simples figurations du féerique et, alors, à tout moment, nous pourrions voir surgir « Alice au pays des merveilles » ? Bien évidemment une Alice aux « yeux de lumière ». Car, comment pourrait-il en être autrement dans cette ambiance festive ? A peine notre vision effleure-t-elle le papier et déjà nous sommes en terre d’Utopie, là où les rêves sont des arbres, les sourires des oranges, les nuages des cygnes au ventre blanc comme l’écume. Nous devenons nous-mêmes ces taches noires qui courent sur la plaine blanche d’un sens en train de s’accomplir. Mais cette terre est une île, mais cette terre est le lieu même des songes. Cette terre est l’accueil dont nous avons peuplé notre imaginaire depuis notre enfance et, peut-être même, au-delà.
Texte de Banc Seing, lire la suite ici
Les dessins ont même voyagé à Londres, et c’est ici
dessiné avec Clémentine, 2012
offert par Alice Gautreau
(détail)
dessin d’Alice Augenlicht, 1996 (trouvé)
dessiné avec Clémentine, 2012
(Portrait de K)
dessin d’Alice Augenlicht, 1996 (trouvé)
dessin d’Alice Augenlicht, 1997 (trouvé)
offert par Alice Gautreau
offert par Guillaume Toumi
offert par Alice Gautreau
couverture du Bookleg Ombricide de Guillaume Toumi, paru chez Maelström
PERLES D’ÉCHOS
J’ai pour « Perles d’échos » travaillé à partir de dessins d’enfants trouvés ou offerts.
Petit à petit, j’ai tenté de m’approprier une façon autre de transcender le Voir grâce aux travaux des enfants, les « Perles d’échos ».
Cette démarche a été motivée par le désir de débusquer des formes d’expression alternative, non encore cadenassées par le regard que l’on sait prompte à s’enliser dans une matière mainte fois crucifiée, mainte fois revisitée.
Mon but a été à été de saisir le substrat d’origine, en le prolongeant, en le dilatant :
manier « la perle d’écho » pour dialoguer, pour désangluer le réflexe, pour témoigner d’une issue possible en se reliant à cette strate du Voir occultée par le temps.
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Préface de Gaston Bachelard à l’ouvrage de Juliette Boutonnier « Les dessins des enfants » (1959) :
"Le dessin d’enfant, dans l’évidence de son jaillissement, est le témoignage d’une liberté de dessiner inscrite dans la nature même de la main humaine.
L’adulte a abdiqué cette liberté, à renoncer à une gloire de la main. Il a durci lui-même les censures qui ont arrêté cette aptitude native.
Les critiques d’art - critiques si abstraitement savantes, si dogmatiques, toujours systématiquement sévères et moqueuses- empêchent que nous revenions à « notre boite à couleur ».
On peut dès lors se demander si nous ne trouverions pas une voix libératrice en essayant, dans ces éclairs de jeunesse qui traversent heureusement l’âge adulte, de faire encore des « dessins d’enfants »."
Kenny Ozier-Lafontaine