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« Poèmes Passe-Montagne » - Jean Azarel / Marc Granier - Editions Les Monteils

vendredi 2 juillet 2021, par Cécile Guivarch

 
Le nouveau recueil de Jean Azarel, poète et écrivain né au Canada, est né de sa rencontre prédestinée avec Marc Granier, peintre, graveur et éditeur-imprimeur situé en altitude dans les Cévennes gardoises.
Passe –Montagnes nous conte les pérégrinations de l’auteur sur le Mont Lozère, mais aussi Conques et ses alentours, avec en crédo la respiration de la liberté au grand air.
Ces balades des quatre saisons trouvent un écho singulier, rustique mais soyeux dans un ouvrage « à l’ancienne » enrichi de six gravures de l’artiste.
Les 41 exemplaires en Hahnemuehle 230 g distillent le fluide alchimique d’une écriture rêveuse et élémentaire dans des lieux initiatiques où il n’y a pas de rendez-vous, pas de tri sélectif, juste l’éternité à trois cent soixante degrés, que tu décapsules, et bois à petites gorgées.

Au fil des détours entre neige, soleil, fougères, granit et gens d’ici, on croise les bêtes à l’abri chocolatées au lait d’un automne infini. Devant nous, longue cigarette sinueuse, le Tarn fume d’une sueur polaire, tandis que coure, coure, la respiration des pierres. A la nuit tombée, une louche de lune arrose la terre, nous voilà prêts à recevoir tranquillement une balle tirée de l’arme tendre d’un couple d’amoureux, une carline au cœur.

Passe- Montagnes s’ajoute à la liste des beaux recueils imprimés sous les arbres et sur une presse manuelle typographique par Marc Granier, artisan d’une poésie minutieuse et fragile. Un livre à lire comme une marche lente en montagne et un éditeur rare à découvrir.

 

Editions Les Monteils – 40 €
Lien vers le site de l’éditeur

 

 

C’était dit, issu d’un désespoir déjà chaud
Dans sa volonté de croissance
Plus tard tu donnerais ton sang à la poésie
Ton sommeil sombre à l’étreinte des mots
C’était à l’intérieur comme un combat
Il fallait que pousse le grain jusqu’aux lèvres
Il ne pourrait pourrir
Plus vite que les clameurs des hommes
Tout vibrato comblait
Ton fœtus informe et le fond
Le trille des merles moqueurs
Des doigts la langueur
Effaçait la buée
De ce que serait ta bouche
Le fado de l’histoire
Sur la portée des nuits d’hiver

 

 

 

 

 

Jean Azarel
2007 à 2010 / réécriture printemps 2018

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