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Chaque titre a une histoire
Entretien avec Frédérique de Carvalho
par Cécile Guivarch

dimanche 10 janvier 2021, par Cécile Guivarch

Chère Frédérique, je suis entrée dans votre œuvre par barque pierre. Livre écrit en résidence dans les Monts d’Arrée en Bretagne. Ensuite vous m’avez envoyé d’autres livres et je note l’importance des lieux, des rencontres aussi (avec paysages, dessins, bêtes...), j’ai comme l’impression qu’ils ancrent vos écrits, qu’ils sont lieux tout autant que mémoire. Je ne sais pas si je me trompe et comment vous pourriez expliquer cela. Je suis consciente qu’en débutant un entretien par une telle question, je ne fais aucun détour. Je vous aborde par ce qui me touche d’emblée dans votre écriture.

le dehors. tout se tient. - là . // à distance. et. dedans. // pas de peau qui sépare. c’est Le lieu. il se souvient de tout ce qu’on a oublié. et qui devance. plusieurs dehors dans le dehors qui est dedans. d’autres « figures » du dehors encore (des anges oubliés peut-être ?) .

le paysage. le refuge des bêtes. le lieu absolu de l’enfance préservée de l’enfance. je veux dire un lieu qui aura échappé. une saison. tout l’espace. le lieu-dit du muet.
l’art est un autre paysage et le même. il a échappé aussi. c’est un échappé de la langue. un /dire - pareil - autrement / muet encore.

les autres. la rencontre. la joie d’une fraternité (fraternité est un nom commun féminin) et quelquefois le choc douloureux d’une différence intenable. les élans côtoient des stigmates. tout fait partie de soi (comment « faire » autrement). tout fait partie de. dans l’invisible qui. est le cœur.

 

avec ça.
écrire.

 

Vos titres parus chez Propos2éditions... - (journal du) cheminement parmi / Déménager l’enfance / 3 montagnes & 2 océans / Nous revient - cette question me vient avant même d’avoir lu les livres... Mais dans ces titres, je note le mouvement, le cheminement, le retour, l’immensité, le mot « journal » aussi... Cela donne à penser que votre écriture s’ancre à quelque chose de fort, elle s’installe, avance mais aussi se répète, elle a besoin d’espace, d’élargissement. Je ne sais pas si je suis à côté de la plaque. Mais j’avais envie d’une question sans avoir lu encore... A propos des titres. De l’importance que vous leur accordez. De ce qu’ils reflètent pour vous de votre écriture, de votre manière de sentir l’écriture. De savoir si votre œuvre s’installe dans une quête particulière et/ou dans un quotidien et/ou une nécessité. Tout se bouscule un peu dans la formulation de cette question mais je sens beaucoup de vastitude dans vos titres.

chaque titre a une histoire. chaque titre est une histoire.

quelquefois il devance et se fait horizon du poème qui est aussi un récit.. il tire le texte devant.

quelquefois il surgit en chemin et perce d’évidence. il devient cœur battant.

quelquefois il ne vient qu’à la fin. quand je commence à entendre ce qui s’est écrit. et que je ne savais pas. tant le noir est obscur. l’encre ici est un fil blanc cousue par la main.

la quête est le blanc.

le trois fois rien du vivre et rien que ça.

la vie entière. / tout / le monde / dedans /.

le temps n’existe pas.

l’écriture est une encoche. un signe du présent. et qui tient. suspendu dans le vide. un signe que je perçois dans la main. que je perçois dans la voix / souffle et son / qui articule une parole écrite je veux dire muette. c’est elle qui dit. bégaye souvent. rature. réécrit. tente que les trous ne soient pas trop gros. la question des coutures. que le fil coule quand même parmi les pierres. qu’on puisse le suivre et / traverser / et / faire un bout de chemin ensemble /.

l’écriture c’est elle qui déchiffre. c’est un acte de lecture du texte qui n’existe pas. c’est le texte du vivre. simplement. totalement. irrémédiablement . jusqu’à ce que mort.

le commun des mortels. en dire quelque chose.

du singulier qu’on partagerait.

compagnie. dans les solitudes.

« la poignée de mains » de Paul Celan. la parole « des choses muettes » d’André du Bouchet. « le cri » d’Edvard Munch quelque part sur un pont quelconque. « les corbeaux » dans le ciel de Vincent van Gogh. « la table de cuisine » d’Antoine Emaz. « la digue » de Ludovic Degroote.

l’écriture est aussi un geste de survie. / cela vient de là. je crois le geste d’écrire. pour moi. il vient du / vouloir sur-vivre /.

il est ma tentative

d’ouvrir une brèche

dans le cercle

dans la cage // dans la taule (répétitions, ressassements, traumas et autres joies, illusions d’optiques et quelques dragons coriaces). ouvrir une brèche dans le cercle. pour qu’une spirale advienne. et que tout bouge. encore. enfin.

marcher un peu plus loin.

 

(journal du) cheminement parmi , écrit lors d’une résidence dans une maison galerie - votre hôte Martine Cazin - entourée de ses dessins. Comment est venue cette résidence ? Avez-vous pensé au préalable à un projet de précis ou s’agissait-il de se laisser porter par ce qui advenait ? Cette expérience d’écriture que représente-t-elle pour vous ?

venir écrire ici dans « la maison de Brian » pendant une semaine parmi les œuvres. l’idée et la demande d’hospitalité viennent de ma compagne (je n’aurais jamais osé même pas y penser) et, immédiatement Martine Cazin a dit oui.

vivre - écrire là.

première aventure d’écrire « en résidence » ce qui veut dire simplement être quelque part exclusivement pour écrire. ce qui n’empêche pas de marcher . écrire est la basse-continue.

une semaine. un siècle. un éclair. parmi les dessins. j’essaie de regarder. avec les mots. ce qui est là. qu’est-ce que je peux dire. qui dirait. cela. venu des dessins. de quelle texture le lien. de quel écho la voix. et d’où vient le récit. de quoi.
je chemine parmi.

une résidence est un temps borné de part en part et dans un lieu donné. ne pas perdre ni le temps ni l’espace. certains parlent de plonger en écriture. c’est vrai que ça ressemble. une sorte d’apnée. le texte en est l’expire. l’inspire demeure obscur même si l’on se fie aux indices. balises et bois flottés. neiges et charbons. pierres.
quand je ne fais qu’écrire je respire en entier. en entière.

l’écriture comme le lieu où on rassemble. on recoud. on répare. on jette. on trouve des trucs aussi qui nous disent des choses qu’on ne sait pas. on essaie d’avancer et de faire face.

on n’a aucune idée d’avance

devant quoi

on se trouve

faire guide le pas

 

Ecrire en résidence, écrire parmi les dessins, découvrir les lieux autour. C’est fascinant, car vous avez écrit dans une maison galerie, et pourtant c’est aussi tout l’autour que l’on ressent en vous lisant, comme si vous marchiez dans un paysage. Mais en quoi cela pourrait être relié ou si différent ?
« je fais des ronds dans l’eau autour de la maison (...) surtout / j’essaie de voir / dedans »

dehors et dedans ; pas vraiment séparés.

pas de peau entre.

la table d’écriture est une barque.. le texte est le sillage. ce qui reste. le peu du poids. l’expérience essorée par la langue. devenue autre.

le « je » héros de « l’histoire » a disparu. maintenant,

s’il y a texte, le

« je » est devenu « impersonnel » (emprunt du mot à Philippe Jaccottet).
chacun.e peut entrer. c’est le souhait d’écrire : que quelqu’un quelque part puisse lire. moins seul.e « au monde ». pour qui écrit et pour qui - lit. c’est la communauté invisible. et demeure la mémoire des textes. ces bribes qui nous reviennent en marchant en rêvant. qui nous accompagnent. et qui sont paysages.

ces paysages de langue sont la véritable terre natale. la langue mère (et non pas maternelle). aucun exil possible.

je crois que je me suis égarée ou éloignée de la question que vous posiez…
( tout est relié. )

 

De même, vous semblez lire beaucoup. On trouve des références dans vos livres... Metz, du Bouchet, Perros... On trouve aussi mentions à l’art, peintres, sculpteurs. Vous avez également publié des livres d’artistes. Tout cela semble vous accompagner et en quoi cela pourrait vous élargir ?

je ne sais pas si je lis beaucoup mais je sais que je lis tout le temps. y compris de mémoire. c’est un appui sans lequel je ne pourrais. de même pour l’art. là ça passe par les yeux. par le toucher des yeux. la langue aussi est un toucher des yeux.
partout des textes m’accompagnent. partout des bribes me montent à la bouche. me reviennent. font partie de moi. la compagnie intérieure. c’est plutôt des poèmes ou des vers qui viennent spontanément. peut-être parce que la forme convient mieux à l’instant. aussi le rythme qui est le souffle de quelqu’un. une langue étrangère et qui nous parle. Mais parfois aussi c’est une phrase qui vient. un bout de prose. que je lis comme un poème tant l’attention à la langue est extrême.

la langue porte le sujet.

l’histoire ne suffit pas.

il faut que « ça tienne ». et ce n’est pas « la technique » qui fait tenir.

c’est l’attention reliée à l’intention. une pratique.

avec la fenêtre ouverte.

le livre d’artistes c’est la chance de « faire attention » à sa langue autant qu’à la langue de l’autre et de trouver ensemble l’accord qui donnera lieu à quelque chose de lisible/visible d’un même geste. c’est un lieu de rencontres dont l’objet n’est pas. ou dépasse. la relation. c’est un entre-deux concentré totalement sur l’objet en construction. son processus. c’est donc aussi entrer dans l’atelier de l’autre. c’est une joie rare.

une autre voie de ma (petite) pratique du livre d’artistes correspond à ce que nous avons créé avec Sarah Clément et Isabelle Sauvage dans les monts d’Arrée. nous l’avons nommé « les mains du livre ». durant ce temps de stage nous marchons (lande forêt chaos brumes). nous écrivons dans nos lieux de déambulation. puis chacun.e met en forme et au format son texte et le compose dans l’atelier typo. cherche le geste qui accompagne. dessins. gravures. traits… imprime. plie. fait. et repart avec « son » livre « intégral » . c’est une belle aventure. une véritable traversée difficile et jubilatoire. / et puis le poids des lettres une à une déposées… /

 

La mémoire souvent présente dans vos livres « quelque chose a passé et / nous revient » ((journal du) cheminement parmi) - une mémoire du temps, des lieux. Vous faites aussi allusion à ce qui paraît se répéter mais ne se répète pas. Dans Nous revient un retour sur les lieux de l’adolescence. Qu’évoquent donc le temps la mémoire les lieux pour vous ?

le temps la mémoire les lieux. l’impression en lisant ces trois mots côte à côte de sentir ma colonne vertébrale.

le temps n’est pas linéaire.

la mémoire et tous les trous autour.

les lieux se souviennent. les lieux mélangent les temps. ils captent l’état d’enfance. exhument. ricochent. déplacent. replacent. dessinent la carte intérieure. c’est la terre natale d’avant la langue mère. avant la mise en forme. c’est aussi le lieu des morts.

la question de la répétition … est je crois celle de passer du cercle à la spirale. le geste d’écrire permet de repasser par le même (puisque pas un autre) en creusant plus loin. plus haut.

c’est de creuser qu’il s’agit.

sinon peut-être le saut.

le temps la mémoire les lieux.
la quadrature du cercle. le possible d’un impossible.

/ Nous revient est pétri de cette pâte. comment, littéralement, un retour sur les lieux, en marchant en écrivant, transforme ce qui a disparu en mémoire et le chagrin de la perte en « poème de la consolation ». je ne sais si c’est poème mais je sais pour la consolation. /

 

Ecrire - marcher - regarder - vivre - tout cela comme un voyage en vous. Mais aussi les bêtes, suivre les traces des bêtes, tout cela occupe une place importante dans votre écriture. Tout autant on sent d’autres présences, des personnes rencontrées. Je ne sais pas si je m’éloigne, ou si je touche du doigt quelque chose... Mais quel est votre rapport à toutes ces présences ?

vous parlez d’amitié n’est-ce-pas. je veux dire. ce n’est que cela.

le paysage est intérieur. toujours. quoiqu’on fasse on ne s’absente pas. on se déplace. le mouvement m’est nécessaire. faire partie du paysage. bouger ensemble. dans le grand dehors. jusqu’à dedans.

les bêtes la voici peut-être « ma langue maternelle ». la déesse. la grande consolatrice. du plus loin des nuits de l’enfance hormis l’effroi c’était les bêtes. le grand peuple des bêtes dans mon lit chaque soir. nos longues conversations dans l’invisible. dans l’inaudible. sans trace. libres.

l’écriture suit ce chemin qui va de l’enfance des inaudibles à quelque chose qui pourrait s’entendre.

maintenant qu’a passé la langue.

maintenant un devenir lisible.

le lieu d’une solitude est devenue le lieu du rendez-vous.

oui je poursuis les traces les empreintes le moindre signe qu’aurait laissé une rencontre.

l’empreinte c’est le signe.

tout peut faire « signe ». un arbre. un poème. un mort. un trou de mémoire. ou quelque chose. une image. un chevreuil qui passe.

c’est vrai j’écris pour faire trace.

pour pas que s’efface.

même si tout s’efface.

j’ai un peu un rêve d’alchimiste typographe : le plomb c’est de l’or.

 

Dans Déménager l’enfance, où il est question de la mort du père, de la maison de l’enfance à déménager, les souvenirs reviennent et également la peur de la mère que l’on retrouve également dans Barque pierre. Est-ce qu’écrire permet de réparer, faire bouger, libérer certaines choses qu’on avait peut-être enfoui es ? Quelle(s) réponse(s) avez-vous trouvée(s) pour « d’où nous vient ce qui revient » ? (si vous les avez trouvées)

écrire soulève des montagnes et parfois les déplace. le peu du déplacement ou du soulèvement suffit à faire brèche. à libérer l’instant. à l’inscrire pour qu’il ne passe pas aux oubliettes. ne recommence pas. sans changer d’escalier, ne pas gravir sans fin la même marche. (du moins essayer.)

si le dire ne sait réparer vraiment ni refaire l’histoire du moins il l’apaise. il la met à plat. dans le grand jour. l’histoire se dissout dans le texte. c’est le texte qui parle. Il vient dire ce qui passe. ce qui se passe. il distancie. il met du jeu dans l’engrenage. Il fait de la place à l’autre.

pour déménager l’enfance écrit en trois ans de la mort du père à la vente de la maison d’enfance. l’écriture est une urgence à vivre. donc à faire le deuil. tout se fait en même temps. le travail du texte le travail de deuil. le point final et la remise des clefs.

pour barque pierre écrit en deux mois lors d’une résidence des éditions isabelle sauvage mon seul projet était d’écrire « ce qui est là ». et je n’avais aucune idée de « ce qui serait là ». c’est le travail à la table qui m’a amené « là ». et - là - c’est la question je crois de ce qui relie la mère et le désir. chose parfaitement « impensable ». c’est sans doute pourquoi dans ce texte j’ai eu le besoin absolu de convoquer le peuple des bêtes. qui toujours me rassure.

 

Lorsque vous m’avez envoyé vos livres, vous avez joint une petite note pour chacun. Pour 3 montagnes & 2 océans, vous avez écrit : « tentative de dire ce que le paysage, ce que la langue, ce que l’écriture ». Ce livre a été écrit en marchant dans différents lieux, alors que rencontrez vous dans la marche ? Qu’est-ce qui vous rencontre ? Quel processus se met en place dans la langue, dans l’écriture ?

si je retire de ma vie l’amour l’amitié bien sûr je tombe. pas sûr que je me relève.
si je retire de ma vie marcher-écrire ou bien écrire-marcher je crois que je deviendrai « folle ». folle par auto-enfermement. comme une explosion qui viendrait de l’intérieur. une implosion donc. un champ de cendres.

3 montagnes & 2océans est une totale réécriture (en 2 ans) de textes écrits en marchant durant 12 ans. des textes dont la source était paysages. chacun avait été réécrit plusieurs fois. mais la source demeurait littéralement présente. ici un col ici une marée ici la pluie.

c’est le travail de la langue qui a filé la trame.

un peu comme si je découvrais qu’écrire et marcher était de même veine.

que parler paysage c’était écrire.

que langue et paysage devenaient indémêlables.

et encore.

écrire en paysage me donnait accès à être en paysage.

et être en paysage me donnait les mots de ma langue.

 

Barque / Pierre / Animaux / Paysage : quatre termes qui reviennent souvent dans vos textes. Ils sont fortement ancrés même, si je puis dire, à votre langue. Comment les ressentez-vous ces mots ? Quelle est l’importance que vous leur accordez ? Que pouvez-vous conclure ?

barque pierre animaux paysage.

pas trop le mot « animaux » plutôt le mot « bêtes ». je ne ressens pas les classifications par espèces. je ne fais pas de différence. ce n’est pas une décision politique. ça remonte à l’enfance. c’est une évidence première. le fond de l’amitié.
la barque c’est encore l’enfance. un lac. de la vase. de la peinture verte écaillée . un banc de nage. un pieu une corde un arrimage. une flottaison parmi les roseaux. cachée. abritée. un lieu à soi. les premiers voyages avec ceux de la bibliothèque.
pierre c’est l’assise granitique. un talisman au fond de la poche. un devenir sable.
paysage. que dire de plus. peut-être quelque chose encore. à l’origine le mot paysage désignait une peinture.

le danger des ancrages est de stagner. des années à me séparer du mot « forêt ». qu’en sera-t-il de la barque ? faut-il vider ses poches ? partir à la rencontre d’un mot neuf qui viendrait résonner ? regagner les forêts ?

il n’ y a qu’ écrire qui dira.

 

Barque pierre, est-ce que ce livre ne serait pas un aboutissement de ceux qui ont précédé ? J’ai l’impression en vous lisant que certaines obsessions reviennent et se rencontrent dans Barque pierre, comme à la croisée des chemins (ou au bout d’un chemin). Que pensez-vous de cela ? Mais peut-être qu’une œuvre n’est jamais aboutie et qu’elle se cherche sans cesse, peut-être que des projets d’écriture vous en avez et en aurez encore à foison.

je ne sais pas répondre à cette question. je ne sais pas où je vais.

j’essaie de marcher et d’avoir foi dans la marche. pas très facile.

barque pierre je comprends que vous disiez « aboutissement ». sans doute oui . forcément. on écrit avec qu’on a déjà écrit.

pourtant barque pierre est un lieu de bascule. quelque chose s’est ouvert. ou bien je me suis autorisée à ouvrir. ou bien je ne sais pas mais quelque chose a bougé. je ne sais pas encore ce que c’est. je marche à l’aveugle.

voir. c’est mon seul projet d’écrire pour l’instant.


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