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Le Silence qui roule

mardi 6 juillet 2021, par Cécile Guivarch

Entretien avec Marie Alloy par Isabelle Lévesque

 
 

Isabelle Lévesque : Tu es peintre, dessinatrice, graveuse… et même écrivaine. Pourquoi avoir créé ta maison d’éditions, Le Silence qui roule, il y a déjà plus de 25 ans ? Quel est ton cheminement de lectrice et accompagnatrice de poésie ?

 

© Marie Alloy – photographe : Dominique Chauveau
 

Marie Alloy : La peinture, la gravure, la poésie, le livre, sont inséparables dans mon parcours et vivent ensemble depuis mes plus jeunes années. L’édition est née d’un mouvement naturel de partager leurs correspondances dans l’espace du livre comme lieu privilégié de leurs dialogues. J’ai créé mes éditions de livres d’artiste en 1993 pour ouvrir mon atelier à d’autres voix, d’autres regards et sensibilités. Ce fut à chaque fois une expérience singulière imprévisible et une avancée dans ma recherche d’une proximité entre le langage poétique et la peinture (ou la gravure, c’est la même chose).
En effet chaque livre créé est plus qu’un objet poétique ou esthétique, il est un territoire spirituel où l’intimité de l’auteur et de l’artiste s’ouvrent au monde et s’incarnent dans une réalité tangible. Il y a nécessité que le livre d’artiste réalisé donne à ressentir, à méditer et à voir cette traduction des poèmes en œuvres graphiques, dans une justesse de réciprocité.
Je n’accompagne pas seulement le poème dans mes livres d’artiste, ce sont aussi les estampes qui le reçoivent et le déploient, le modifient, parfois dans des directions inattendues. Mais mon but est toujours de servir le poème, de lui donner toutes ses chances de s’accomplir, d’être entendu et reçu (de mille façons ! ).
La main qui dessine et grave est aussi celle qui écrit, pense, rêve et construit des livres. Je ne suis pas « dessinatrice » mais peintre (le dessin est le tracé mouvant du geste dans la couleur en mouvement). Chaque tableau est selon moi un poème. L’écriture est un outil quotidien, de poésie et de méditation, au même titre que le pinceau ou le burin de l’atelier.
On écrit ou on grave pour se découvrir et découvrir cette part indicible qui s’est retirée dans les affects et la mémoire. Écrire ou peindre sont des actes poétiques engagés et fragiles, des lieux de résistance contre ce monde consumériste et violent. Rien de bien nouveau à tout cela, mais il s’agit d’en tenir les rênes à l’échelle d’une vie humaine dans un mouvement d’ouverture, d’approfondissement et de remise en question permanente. Le livre est la scène vivante de ce travail.

 

 
Isabelle Lévesque : Peux-tu nous expliquer le choix du nom « Le Silence qui roule » ? Ce silence est-il celui de la peinture ou de la poésie et des espaces blancs qu’elle ménage sur la page ?

Marie Alloy : Le Silence est la qualité première que j’attends d’une œuvre, qu’elle soit picturale ou poétique – ce n’est pas un mutisme, c’est un accomplissement, une musique, parfois un bruissement (toute une gamme de sons dans le silence). Le roulement est celui de la création artistique, un mouvement continu sur soi-même, et un déplacement, une temporalité qui se déroule. Cette expression évoque aussi le roulement des cylindres de la presse taille douce et du volant (comme celui d’un bateau) que j’actionne pour faire avancer les plaques mises en pression pour imprimer mes gravures.
Associer silence et roulement c’est unir un lieu de paix et un geste qui agit dans la réalité. Le Silence qui roule est donc une maison qui bouge, un lieu à la fois intime et actif d’où émergent la parole et la figure. Le silence met en valeur les mots et, comme sur le blanc, les signes peints ou gravés. Le silence invite le lecteur à s’abstraire pour un temps du monde et le roulement à entrer dans ce mouvement d’introspection à l’écoute du langage intérieur dont est porteur le poème. Ces deux mouvements ne sont pas contradictoires mais s’unissent, comme dans la peinture, où L’œil écoute et où le poème se donne à voir. Les « espaces blancs » chers à l’écriture d’André du Bouchet sont des intervalles qui permettent à la page de trouver son souffle, sa respiration, dans l’articulation des estampes et des mots du poème,

 

 

Isabelle Lévesque : Tu as aussi créé récemment une collection d’édition courante à côté de celle de tes livres d’artistes. Cette nouvelle collection est double : Poésie du silence et Cahiers du silence. Qu’est-ce qui les distingue ?

Marie Alloy : La collection Poésie du Silence est au service de la poésie contemporaine mais a également le projet de permettre de redécouvrir des voix plus ou moins oubliées, et pas seulement françaises.
Au départ l’idée était de demander au poète une écriture en dialogue avec l’œuvre d’un autre poète (une sorte de collection « L’Un et l’Autre » en poésie), comme pour toi Isabelle avec Salabreuil. Mais j’ai finalement renoncé à poursuivre cette orientation, m’apercevant que c’était assez contraignant pour les poètes.
La collection Les Cahiers du Silence est ouverte aux auteurs qui tiennent des carnets, des journaux (au sens large) et pour qui cette pratique presque quotidienne est essentielle dans leurs parcours de pensée et de vie. La poésie y a sa part aussi même sous forme de prose, cette distinction n’étant pas valide dans l’édition telle que je l’envisage.
Je suis en train de préparer une 3ème collection Les Ateliers du Silence, où seront publiés des écrits d’artistes, le premier est prévu pour septembre 2021 avec des écrits de Jean-Louis Bentajou.

 

 

Isabelle Lévesque : Combien de livres par an souhaites-tu publier dans cette collection ? Quels modes de diffusion as-tu prévus ? Envisages-tu des dépôts dans des librairies ? Les présenteras-tu dans des salons ou marchés de la poésie (quand ils rouvriront) ? Est-il possible de les commander par internet ? Assures-tu un service de presse ?

Marie Alloy : Mes moyens et ma disponibilité ne me permettent pas d’envisager pour l’instant plus d’un livre par an dans ces deux collections principales – décision cependant qui reste souple avec possibilité de faire une ou deux exceptions si une heureuse opportunité se présentait. Ce peu m’oblige à faire des choix sévères et exigeants pour les mettre en valeur dans la surabondance éditoriale.
Je n’ai pas de diffuseur mais l’information se fait via la base de donnée Electre et lalibrairie.com où chaque libraire et chaque particulier peuvent se connecter et commander. Je fais des dépôts en librairie dans quelques grandes villes en France dont la librairie Tschann à Paris qui me soutient. On peut commander sur mon site sans problème, toutes les modalités de commande et de règlement y sont indiquées (via Paypal, entre autres).
Bien sûr, je fais un service de presse assez important, et toujours en dialogue avec l’auteur. De plus chaque auteur reçoit un contrat rédigé en bonne et due forme, selon la législation actuelle de l’édition.
Oui je fais des présentations de mes livres en librairies locales (avec lectures-rencontres), des ventes à des bibliothèques régionales, avec la présence de mes éditions à l’occasion de salons et au marché de la poésie, tout cela variable selon les conditions concrètes d’organisation des déplacements et hébergements.

 

 

Isabelle Lévesque : L’actuelle situation sanitaire pourrait-elle remettre en cause cette activité d’édition ?

Marie Alloy : Le mot persévérance a toujours été un bon guide pour moi en tous domaines ; j’essaie de poursuivre ce que j’ai mis en route même si je suis consciente de sa vulnérabilité. C’est seulement dans la durée que tout travail prend son sens. J’ai la chance d’avoir le soutien et la confiance de CICLIC pour l’aide à l’édition et à la diffusion ainsi que, à titre exceptionnel cette année, une Aide Covid de la Région Centre. Sans eux je n’aurai pas pu tenir longtemps. Il me faut donc garder le cap et ne pas démériter ! L’avenir reste incertain pour tous, nous n’avons aucune visibilité sur le long terme, ni d’un point de vue économique et politique ni du point de vue culturel général qui se dégrade, surtout vis-à-vis des livres qui demandent une lecture qui n’est pas du registre de la détente.

 

 

Isabelle Lévesque : Quels sont les invariants de la collection ? Format, reliure, type de papier, nombre de pages ?… Quelle en est la fourchette de prix ?

Marie Alloy : Format 13 x 20 cm. L’identité visuelle de ma maison est donnée pour l’instant par la reproduction d’une de mes peintures en 1ère de couverture. Les papiers sont simples et beaux, de grammage variable selon le nombre de pages. L’imprimerie est une coopérative basée en France, Laballery, avec une charte humaniste pour l’organisation des conditions de travail et de rétribution. J’apprécie cette collaboration et la qualité de leurs réalisations.
Je souhaite que chaque livre édité soit conçu et construit comme un tout ayant sa nécessité interne, c’est pourquoi désormais je préfère des volumes qui ont au moins une centaine de pages pour la poésie et autour de 150 pour les Cahiers. Je n’envisage pas pour l’instant d’éditer des plaquettes dans ces deux collections ; il en existe déjà beaucoup dans la « petite édition ». Cependant toute règle doit rester souple et s’adapter aux circonstances et au budget du moment.
Pour la fourchette de prix, elle se situe actuellement entre 9 et 18 euros ; le prix moyen le plus fréquent étant de 15 €. Dans l’absolu il faudrait que j’augmente mes prix car le moindre envoi d’un livre par la poste coûte 3,94 €, c’est pourquoi je demande une somme forfaitaire de 2 € pour l’envoi. Mais j’évite d’augmenter mes prix car un prix trop élevé serait dissuasif, surtout en cette période où notre économie s’affaiblit. La poste participe de la destruction culturelle, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays européens où les prix d’expédition sont réduits pour les livres et revues. Malgré la signature de pétitions et les nombreuses réclamations des maisons d’édition, nous n’avons pas été entendus sur ce plan, pas même pendant les confinements. Les libraires seuls ont eu des aménagements provisoires de tarifs postaux, ce qui est une bonne chose mais non pour les « petites maisons d’édition » vouées à disparaître si la situation actuelle devait perdurer.

 

 

Isabelle Lévesque : Quel tirage initial prévois-tu ?

Marie Alloy : 300 exemplaires en moyenne est un bon chiffre, surtout pour la poésie. Je fais imprimer tous les exemplaires en offset et non à la demande en numérique. Les livres sont cousus et non seulement collés, je tiens à ce qu’ils durent, même si je sais bien que nous ne travaillons pas dans l’intemporel. Moins de livres, mais qu’ils tiennent (dans tous les sens du terme), telle est ma politique.

Isabelle Lévesque : Reçois-tu des manuscrits par la poste ? Est-il possible de t’en adresser ? Comment choisis-tu ceux que tu édites ? As-tu constitué un comité de lecture ?

Marie Alloy : J’ai mentionné sur mon site qu’il n’est pas nécessaire de me poster des manuscrits. J’édite peu et je suis trop sollicitée pour mes possibilités. Souvent ceux qui me contactent n’ont même jamais vu ou acheté un de mes livres. Mais ma porte reste entrouverte ; parfois quelques pages envoyées par mail peuvent suffire pour commencer un dialogue et faire connaissance.
Ce que les auteurs ne comprennent pas toujours c’est que l’édition est une prise de risque et un engagement (un choix se fait toujours contre d’autres possibles). Il faut se fier à son intuition et avancer dans l’édition comme un peintre en tâtonnant. Un parcours ensuite se dessine et affirme une orientation par ses choix. Mais pour l’instant, tout commence. Ce sont mes premiers pas. D’ailleurs je crois qu’à chaque livre, tout ne fait que toujours commencer !
Le livre d’artiste que je continue de créer ne demande pas le même travail ; c’est moi qui vais vers les auteurs ; pour l’édition courante, la demande est trop pesante, je la respecte mais je dois garder la liberté souveraine de mes choix sans devoir me justifier. C’est le plaisir de la découverte d’une écriture et la nécessité évidente de son partage dans un beau livre qui doivent rester le moteur du travail.

 

Livre d’artiste
© Marie Alloy et Pierre Dhainaut

 
Isabelle Lévesque : Quel(s) livre(s) déjà publié(s) aurais-tu rêvé d’éditer ?

Marie Alloy : Je n’ai pas ce genre de rêve. J’aime lire et j’aime les livres de toute époque et de tous genres. Ma maison est une bibliothèque vivante.

Isabelle Lévesque : Chaque volume porte en couverture la reproduction de l’une de tes œuvres. Ta démarche est-elle alors la même que pour tes livres d’artiste ? Utilises-tu et utiliseras-tu toujours les mêmes techniques (huile sur toile, me semble-t-il) ou cela peut-il varier ? En parles-tu avec les poètes concernés ou ne dialogues-tu qu’avec les textes ?

Marie Alloy : La démarche est différente que celle des livres d’artiste pour lesquels je peux passer des mois ou des années à créer les gravures, l’architecture du livre, concevoir la typo et tout réaliser à la main (tirage des estampes, pliage, montage…etc.) Pour l’édition courante, je cherche un écho sensible des poèmes dans les nombreuses photographies de mes peintures (mais cela pourrait-être aussi une gravure, un dessin, un pastel ou une photographie) et je fais une petite sélection que je propose à l’auteur. Jusqu’ici, nous nous sommes toujours bien entendus pour le choix final.

 

Livre d’artiste
© Marie Alloy et Denise Le Dantec

 
Isabelle Lévesque : Envisages-tu de faire appel à d’autres artistes pour accompagner les textes ?

Marie Alloy : Oui, pour un prochain livre, qui sera une réédition, le choix d’un autre artiste, en l’occurrence Jacques Bibonne, est absolument nécessaire (mon propre travail n’aurait pas de sens) par rapport à cet auteur, ami de Paul de Roux. Mais en dehors de cette exception, je tiens à garder cette façon de relier mon propre travail de peintre à la poésie. Cela appartient à mon parcours de « peintre-poète » et de plus apporte une autre dimension au livre sans pour autant interférer avec les pages intérieures. J’aime assez ce passage du dehors (cette fenêtre de peinture) vers le dedans du livre – il me semble que cela lui rend une intimité plus concentrée et plus secrète pour le lecteur.

Isabelle Lévesque : À la fin du livre que tu as consacré à plusieurs de tes peintres favoris (Cette lumière qui peint le monde – L’herbe qui tremble, 2017), tu écris : « Fragilisée, notre humanité a besoin de la peinture qui augmente la vie et ne sépare plus le spirituel de la réalité. Elle est aussi, en tant qu’expression d’une vérité intérieure, ouverture sur l’infini, quête de connaissance et de poésie. Le regard du peintre peut devenir le nôtre, en parcourant le chemin que propose chaque toile. Il s’agit d’attendre le moment où voir est vraiment recevoir, se donner à ce qui éclaire, s’éclairer à ce qui est, être soi-même lumière. » Ne pourrais-tu en dire autant de la lumière, du chant ou du cri des poèmes ? Avec quelles nuances ?

Marie Alloy : Oui l’éditeur, le peintre, le poète, sont des artisans et des artistes qui œuvrent au monde, ils l’éclairent, chacun à leur manière. Ils lui donnent la parole, ils ne sont pas des fabricants. Il s’agit effectivement de faire sortir du plus profond de soi le cri ou le murmure, le chant et sa résonance. Mais il ne faut pas trop expliquer. Il s’agit d’aimer et de faire vivre ce qui dépasse largement la fonction d’un livre. Relisant dernièrement Apologie du poète de Pierre Jean Jouve, je cite volontiers ce passage : « je procéderai avec humilité en disant que nous ne savons pas ce que c’est que la Poésie, et que tout poème, s’il est vrai, demeure mystère… »

 

Livre d’artiste
© Marie Alloy et Max Alhau
 

Isabelle Lévesque : À propos d’un livre de Louis Calaferte qu’il avait accompagné de ses dessins, le peintre Truphémus à qui tu consacres un chapitre dans ton livre, écrivait : « Pour accompagner d’aussi subtiles évocations, il m’a semblé que la matière du pastel, faite de pigments colorés sensibles aux atteintes du temps comme la mémoire, par la fragilité même de sa trace sur le grain du papier pouvait le mieux rendre ce rapport étrange que nous entretenons tout au long de la vie avec notre enfance. » Il me semble que s’il existe un point commun entre les livres que tu as publiés dans les collections Poésie et Cahiers du silence, c’est une mélancolie aux visages certes divers. Les titres disent ce qui s’efface ou est voué à disparaître, vers le silence. Pour toi, poésie et peinture ont-elles pour fonction de retenir, de tenter de fixer le « plus jamais », d’étreindre l’« espace de clarté » fugitif, « de retarder l’« adieu », d’adoucir la « brûlante usure » et de tenter d’« élargir le présent » en y maintenant ce que l’on peut du « vu, vécu » ?

Marie Alloy : Non, poésie et peinture n’ont pas les pouvoirs de retenir encore moins de fixer ce qui passe, ni d’adoucir toute « brûlante usure ». Elles ne sont pas consolations, mais peut-être sont-elles une modeste façon de lutter contre l’éphémère, en soulignant ses beautés passagères, en leur donnant une présence dans la durée.
La poésie est non seulement une manière de vivre l’existence quotidienne mais elle est aussi un travail d’alchimie spirituelle, de transmutation de la matière vécue du monde dans notre langue. La poésie cherche, je crois, à « traverser » l’écriture, à en faire une épreuve de dénudation. Cela ne peut se faire que dans une forme simple, discrète et profonde – unifiée.
Ces titres ne m’appartiennent pas et chaque auteur a une voix bien différente. Je n’en fais pas d’interprétation. S’il y a sans nul doute une part de mélancolie je crois qu’il a aussi dans chacun des livres publiés un sursaut manifeste de vitalité, une espérance et une confiance, une palette haute en couleurs et en subtilités qui sont à l’écoute du vivant dans toutes ses dimensions. La poésie fait l’expérience du deuil et de la vie naissante, des zones obscures de la mémoire et des instants de grâce.... L’écriture poétique se nourrit du vécu, elle peut trembler parfois, être maladroite mais si son ancrage est véridique, elle vibrera longtemps entre les pages du livre.

 

Livre d’artiste
© Marie Alloy et Mathieu Hilfiger
 

Isabelle Lévesque : Peux-tu nous révéler une ou plusieurs parutions à venir ? Peut-on s’inscrire sur le site du Silence qui roule pour être informé le moment venu des publications ?

Marie Alloy : Vient de paraître un livre de poèmes de Gilles Lades : Ouvrière durée.
Et trois autres prévus pour 2021 ou début 2022 :
Le vent la couleur, Jean Pierre Vidal (Collection Poésie du Silence)
Ce qui fait peindre, Jean-Louis Bentajou (Collection Ateliers du Silence )
Les Pas, Paul de Roux – réédition. (Collection Poésie du Silence)

C’est déjà un beau programme pour la maître d’œuvre de ces ouvrages et j’ai aussi mon travail artistique à poursuivre selon ses rythmes qui ne sont pas programmables.

Oui on peut demander à être informé sur les publications via ma messagerie, rubrique contact. Tout est indiqué sur le site des éditions.

 

Livre d’artiste
C’est le vent, son secours
© Marie Alloy et Isabelle Lévesque
 

Biographie succincte :

Marie Alloy, née en 1951 près de Douai, ville natale de Marceline Desbordes-Valmore et ville où Corot a peint. Là sont les deux sources, dès l’enfance, de sa vocation de poète et d’artiste. Etudes artistiques, professeur agrégé d’arts plastiques. Sa vie actuelle se partage entre la peinture, la gravure, l’édition, et l’écriture quotidienne sous forme de poèmes et de notes d’atelier, toutes activités nourries par la lecture des poètes et philosophes.

 

© Marie Alloy – photographe : Dominique Chauveau

 

BIBLIOGRAPHIE

EDITION
à paraître, été 2021 : La couleur anonyme, éditions Le Bateau Fantôme.

  • L’empreinte du visible, Éditions Al Manar, collection La parole peinte. 2017
  • Cette lumière qui peint le monde, écrits sur l’art, éditions L’Herbe qui tremble. 2017
  • Un chemin d’enfance, texte de Marie Alloy, Editions Invenit, 2012
  • Taille douce incisive, Editions Wigwam, 2001

LIVRES D’ARTISTE

  • Brasier fragile, poème et peintures originales de Marie Alloy, Al Manar poésie- 2020
  • Chemins de ronde, poèmes de Marie Alloy, Ed. Azul, José San Martin - 2020
  • Quelques éclats furtifs, poèmes Marie Alloy, gravures Christiane Vielle, éd. Mirages- 2018
  • L’empreinte du visible, Éditions Al Manar, édition de tête - 2017
  • Dans l’embrasure des mots, poème Marie Alloy, Ed. Azul, Jose San Martin - 2015
  • Ce vers quoi nous allons, poème de Marie Alloy, Le Silence qui roule – 2014
  • L’Humus et la lumière, Texte et peintures de Marie Alloy, Ed. Al Manar - 2013
  • Quatre paysages, poèmes de Marie Alloy avec ses gravures, Le Silence qui roule -1999
  • Scories, poèmes de Marie Alloy, Editions Céphéides - 1999

OUVRAGES COLLECTIFS

  • La tentation du bleu, poème de Marie Alloy, dans « Etais », photos de J-F Agostini - 2019
  • Un rêve de verticalité, Françoise Ascal, collectif, autour de Gaston Bachelard, Ed. Apogée
  • Traversées du tableau, dans « Strates », collectif sur Jacques Dupin, Editions Farrago - 2000
  • Dénudités, figures défigurées, poèmes de Marie Alloy dans « Du corps à la ligne,… », de Jean Pierre Vidal, Le Silence qui roule, 2000
  • L’animal à l’épreuve de la gravure, Le Bestiaire de Chambord, Clinique de Saumery, 1999
  • La chambre rose, dans « Fortunes du regard », Espace Paul Ricard, 1999

REVUES

  • Quelques aubes en hiver, poèmes de Marie Alloy, Revue Décharge 186 – 2020
  • Îlot d’être, Hommage à Antoine Emaz, revue N47 - Angers, Polyphonies - 2019
  • Le temps de la gravure, Les Cahiers de La Lionne n°1 Le Silence qui roule - 2014
  • Visite à Jacques Truphémus, revue Théodore Balmoral, n° 65 – 2011
  • Une ascèse lumineuse (Giorgio Morandi) , Théodore Balmoral, n° 62-63 - 2010
  • Entre deux eaux, revue NU(e) 38, N° spécial Guillevic, 2008
  • Bonnard, à la source, revue Théodore Balmoral, n° 55 – 2007
  • Le sens profond de la terre, sur D. Sampiero, Nord’ n°49 - 2007
  • Il n’y a pas d’ange qui tienne, Théodore Balmoral, n° 52/53 - 2006
  • Ce qu’il te reste, Revue Sept, n°1, éditions C.I.D.E.L.E, Angoulême - 2002
  • Le drame de la peinture de Valère Novarina, L’Atelier contemporain n° 4 - 2002
  • Quelque chose comme écrire-voir, Revue Scherzo : n° 12-13 : sur Emaz - 2001
  • Notes sur la gravure, L’Atelier contemporain n° 3 – 2001
  • Revue Verso, textes sur Danièle Gibrat et Claude Buraglio, 1999

Éditions Le Silence qui roule

 
 
Marie Alloy
26 rue du chat qui dort, 45190 Beaugency
www.lesilencequiroule.com
06 78 46 04 00
marie.alloy@orange.fr

Sur le site de L’herbe qui tremble :
L’herbe qui tremble - Cette lumière qui peint le monde
Sur Wikipedia :
Marie Alloy — Wikipédia (wikipedia.org)
Site des éditions Al Manar :
https://editmanar.com/book-publisher/alloy-marie/
Exposition au Musée des Beaux-Arts d’Orléans en 2016, avec petite vidéo :
Marie Alloy, la peinture et la gravure pour raconter la nature (francetvinfo.fr)

EXTRAITS :

Jean-Pierre Vidal – Exercice de l’adieu

4ème de couverture :

« Je ne peux qu’approuver tout mouvement de vie qui a mis de la lumière vraie dans ma vie. J’appelle cette lumière vraie : poésie.

Je valide dans ma vie des chemins qui n’ont abouti nulle part, si ce n’est à la contemplation de la beauté (c’est-à-dire à son recueil pour l’éternel, qui n’a nul besoin de moi, et peut-être si ?) : beauté des parcours humains, beauté de l’engagement charnel. Restent donc valides à mes yeux des expériences qui n’ont porté que de la vie, un surcroît d’appartenance à la vie.

Je continue à accompagner celui que j’étais à seize ans, que je ne suis plus, et qui mérite toute ma confiance.

Nous sommes l’éternel provisoire.

Un néant capable d’éternel »

Jean-François Mathé – Vu, vécu et approuvé.

« Quand la transparence s’est évadée de la vitre
vole-t-elle parmi ces oiseaux
de la nuit qu’elle nous laisse ?
Nous avons beau regarder au-dehors,
il n’y a d’oiseau qu’en nous-même,
et c’est celui de l’inquiétude qui bat des ailes
sans jamais trouver où se poser. »

Christine Givry – Cet espace de clarté (Anthologie de poèmes), préface de Jean-Marie Barnaud

« SE FAIRE une raison d’arbres de ronces
une raison d’argile
syllabaire incendiaire

Derrière des remparts de craintes rouges
creuser un territoire dans une autre lumière
rebrousser la houle des désirs
quand se glissent les eaux
sous les semblants du sable

Trouver son centre
âpre comme une nuit
dans le sillage
sous l’ombre des plateaux
quand le vent débroussaille et délie
l’inquiétude »

Isabelle Lévesque – Ni loin ni plus jamais

« Que pouvons-nous atteindre qui ne nous échappe ? Pourquoi le sentiment que les poètes seuls tendent vers une forme inaboutie mais qui, perpétuelle, demeure ? Avec Jean-Philippe Salabreuil, nous sommes projetés loin, dans un univers où se métamorphosent les astres et les êtres, ensemble. Or, le lisant, il m’est apparu que naissaient à leur tour des poèmes qui, partis du cœur de ce monde en mutation, passaient aussi par le prisme d’une autre langue, la sienne et un peu la mienne. Je sais ce que je dois aux poètes qui tracent une voie : je suis debout, je les lis, j’écris et le possible s’incarne dans les mots. Ni loin ni plus jamais est le fruit d’une promesse : nous devons tenir les mots si haut qu’ils s’entendent. Encore et toujours. »

Gérard Bocholier – Une brûlante usure - Journal 2016-2017

« Par les fentes de l’éternité », selon la belle expression d’Anne Perrier, nous apparaît un certain passé, dont nous avons écarté toute la poussière. Il peut alors rayonner dans le secret de notre être et, un peu parfois, nous réchauffer. Le poème peut opérer ce « ménage », rendre son lustre à ce qui nous avait si profondément touché autrefois. »

Béatrice Marchal – Élargir le présent - suivi de Rue de la Source

« Tu n’as pas pris le temps ou la peine de voir
à travers la grille du parc cet iris bleu,
de prêter attention à ses pétales
d’un émouvant velours, ce qu’il pouvait te dire
est resté lettre morte, au nombre des messages

indéchiffrés, tel ce grand paon de nuit
large comme une main ouverte
qu’au retour de la vigile pascale
j’aperçus sur un mur à la lumière
d’un réverbère, immense fleur sombre immobile
que j’ai longuement contemplée,

au matin il avait disparu, me laissant
la trace de quel signe, quelle apparition ? »


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