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13 - Quelques pas / puisque la vie

lundi 14 février 2022, par Cécile Guivarch

« Plissements, ridules, courants et couleurs changeantes avivées d’un rai de lumière. / Tant d’ici/maintenant sont encore à naître » écrit Françoise Ascal. C’est déjà février. Début d’une nouvelle année, en plein dans le plein de l’hiver et nous voilà, fidèles au poste, bien vivants. « Le poète, me semble-t-il, est l’invité de son propre travail qui lui fait la grâce et la surprise de le recevoir » déclare François Migeot et c’est vrai : quel cadeau étrange et pourtant si nourricier que les poèmes, ceux que l’on reçoit qui sont ceux qu’on lit comme ceux auxquels on travaille, dans un rapport de proximité quasi absolue et de distance tout aussi incalculable avec le langage ! Ce rapport (cet écart ?) si insaisissable, si incompréhensible, si nécessaire, il faut pourtant tâcher de l’apprivoiser, de le devenir, tel Domenico Cipriano : Ici rien ne te reconnait ni te trompe / il y a un parfum de raisins secs et de musc / une fenêtre pour le soleil, sans limite bien nette / entre vivre et espérer. Dans ce nouveau numéro, la table est mise, encore une fois car il s’agit de la vie quotidienne, pour les uns, pour les autres, dans l’inconnu des poèmes que nous lançons, ballon, cris, hameçons, questions, réponses, échos tout aussi bien. L’aube est une marque d’amour, écrit Estelle Fenzy. Mais elle écrit aussi Penser vif / écrire simple / crier grand / puisque la vie / ampute. Entre joie et douleur, entre don et perte, entre simplicité et complexité, les mots se glissent, s’écartèlent, s’unissent, se combattent ou se réconcilient, entre eux et avec le monde qu’ils ne savent jamais assez bien approcher, mais auquel ils donnent couleurs quand ils savent les lui « rendre » comme Roland Reutenauer le chante : « Les perce-neige dans mes vieux poèmes / refleurissent aujourd’hui / sous le magnolia ». Attentifs à ne pas tromper, à ne pas se tromper, les poètes tâtonnent et puisque L’indéchiffrable détonation / Fut notre prologue (Andrée Chedid), ils se trompent quand même, bien souvent. Mais jamais tout à fait. Mais ils tiennent bon. Ils essayent et parfois, comme le suggère Laurent Cennamo :

L’écriture brille (essayer de lui ressembler) ;
juste faire quelques pas
dans un jardin d’étincelles et de noix fraîches.

Françoise Delorme pour l’équipe de Terre à ciel

Un ange à notre table

Terre à ciel des poètes

Voix du monde

L’arbre à paroles

A l’écoute

Paysages

Bonnes maisons

Bonnes feuilles

Photo : Cécile Guivarch


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