Bernard Grasset, Et le vent sur la terre des hommes, Voyage III
(2009-2018), Sainte-Colombe-sur-Gand, éditions La Rumeur libre / Henry,
La Main aux Poètes, 48 p., 10 €
« Et le vent sur la terre des hommes »
Voyage en Poésie
Dans son dernier recueil, Et le vent sur la terre des hommes, aux Éditions Henry, Bernard Grasset nous offre des images, des impressions tirées de ses songes, quelques paysages, quelques visages épargnés par le vent et ramassés au cours de longues marches, de fécondes rencontres et de nombreuses visites. Parfois, quelques mots suffisent, le poème est écrit et l’essentiel nous est donné. Un « Envol d’oiseaux dans la brume » et les mots du poète relient le ciel à la terre. Les notes de voyage inscrites en parcourant l’Europe, à la recherche d’une certaine lumière, d’un certain message forment trente-deux poèmes qui nous entraînent à travers villes et villages, monts et cités. Poèmes du souvenir et du rêve intérieur, nous partons à la recherche de poésie et d’amour que nous trouvons dans « la forêt sans fin » que nous donne Bernard Grasset en partage.
C’est un voyage en poésie, guidé par les pierres blanches de la mémoire et par des mots de braise échappés de l’âtre du lointain, qui donnera plein sens à la vie.
De chaque étape, de chaque paysage notre voyageur, un crayon à la main, saura retirer l’image, le son, la couleur d’où jaillira le poème. D’un vieux manoir à une croix solitaire, d’une passerelle dans le soir à un joueur de vièle, le recueil s’éclaire, le recueil prend vie et nous donne à voir, sous la lumière des mots, des secrets et des légendes, qu’un vent de poésie nous apporte et que nous cache souvent l’agitation du quotidien.
Bernard Grasset sait voir et il sait découvrir toutes les traces de beauté dans l’épaisseur des jours. Il sait écouter et entendre le silence du soir, capter le bruit du vent, s’imprégner du chant des oliviers. Il sait recueillir le murmure des rêves et, surtout, il sait convertir toutes ses sensations en images, en poésie et en fulgurances afin d’entraîner son lecteur avec lui, à travers l’Europe, de la Provence aux Vosges et de Vérone à Cologne. Ce petit livre à couverture noire, ne nous y trompons pas, contient une grande et belle poésie.
Jean-Claude Albert Coiffard

