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Un nouveau monde, Poésies en France 1960-2010

dimanche 23 avril 2017, par Matthieu Gosztola

Un nouveau monde, Poésies en France 1960-2010 , Yves di Manno et Isabelle Garron, Flammarion

Indispensable anthologie, qui vient combler « une étrange lacune et propose pour la première fois un large panorama des écritures de poésie en France depuis 1960, tenant compte de leur remarquable diversité. »
« D’abord conçu comme une anthologie regroupant plus d’une centaine d’auteurs, [ce livre] offre aussi un récit chronologique accompagné de notices détaillées » et d’une « bibliographie générale » fort bien faite.
« Ce volume est […] un acte. Il est l’impossible, l’horrible travail que nous savons. Il pointe un manque de retour général sur ce qui a lieu depuis cinquante ans, sur ce qui se poursuit et se déroule dans le champ de cet art qu’est l’écriture de poésie. »
Un manque de « retour général » ? « Si ce volume tente […] quelque chose, c’est l’approche d’un territoire encore mal défriché dans la somme de ses possibles. Il répond au désir de conduire le lecteur vers ce que la poésie désigne, investissant un lieu de parole où le sens est repoussé aux limites de sa connaissance. »
Et Yves di Manno et Isabelle Garron d’éviter les deux écueils suivants : « [o]n notera […] combien, dans les manuels et les lieux de formation, [la poésie] demeure confinée au seul registre du littéraire. Ou encore, comment la volonté de combler autrement un déficit d’ouverture entraîne un excès inverse, l’associant à de nombreuses disciplines (anthropologie, philosophie…) avec lesquelles les poètes n’ont jamais eu de rapports simples. Car enfin, quelle est la pratique essentielle d’un poète en dehors du monde et du langage ? »
Pourquoi avoir débuté ce « passage anthologique » à l’aube des années 1960 ? « Ce n’est pas en vertu d’une simple commodité calendaire […] ; c’est au cours de cette décennie […] que va prendre corps de manière encore incertaine, partielle, souterraine, une mutation fondamentale regardant aussi bien la conception que les méthodes de l’écriture poétique, dans notre pays. À bien des égards, on peut même considérer que c’est une nouvelle crise de vers qui s’amorce alors, aussi profonde que celle ouverte à la fin du XIXe siècle par l’abandon du mètre ancien. »

Matthieu Gosztola


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