Terre à ciel
Poésie d’aujourd’hui

Accueil > Terre à ciel des poètes > Luc-André Rey

Luc-André Rey

samedi 7 février 2015, par Cécile Guivarch

Né le 2 janvier 1960 en Suisse, à Lausanne. Mort le….. (Vous compléterez le moment venu.)
Entre ces deux instants, en vie.

Extraits de Qui a connu la rue
___

qui a connu la rue ne se peut plus un toit
même au cœur de l’hiver,
dans une chambre glacée,
il ouvre les fenêtres

*

qui a connu la rue
ce qu’elle est de souffrance
ne se peut plus miroir d’une chambre à hanter

une chambre
il la hurle

*

qui a connu la rue a connu le vertige
le vertige insondable qui nous tombe de haut
qui nous tombe de ce haut qui redoute tomber
non qu’il redoute le bas
il redoute le haut

*

qui a connu la rue a connu ce péril
se dissoudre la rue avant que vienne le jour
le jour qui s’ira rue l’indifférence,
haute
de qui ne sait la rue qu’une route à passer

*

qui a connu la rue a connu l’innocence
celle qu’on ne partage plus
celle dont on croit le lieu réservé à l’enfance

celle qui tait les mots
qui se dit
simplement
dans une main tendue
un sourire qui passe….

*

qui a connu la rue a connu la folie
les lentes nuits traînées d’un rempart à un autre
les poings qui se déchirent à fracasser le ciel
et les poings qui s’effondrent dans la boue qui les couvre

Extraits de fragments 2
___

cadavres _____ - _____ je marche blesse
_______________ mes pieds

__________ les os
_______________ brisés
____________________ qui me percent
_________________________ la peau

_____ __________ où je survis
cadavres

*
cadavres le temps figé

_____ _____ qu’ira
_____ _____ éparpillé

_____ _____ ce qui n’est plus la chair

_____ ce qu n’est plus que chairs
___ éparpillées
_ le temps

*

cadavres _____ le silence
_____ _____ où un cri
_____ _____ infini

_____ _____ le sang qui sèche terre
_____ _____ qui se glace dedans

_____ _____ la terre
_____ _____ à l’infini

_____ _____ à l’infini d’un cri qui engendre notre terre

Extraits de plasmasphèrèses, carnets de bord d’un boutiquier
___

il semble ne pas comprendre, tant pis
je forcerai

le confondre translucide

le confondre
sans histoires

au vertige tranquille des amours d’un soir

d’un soir
encore un autre

et tant d’autres sans jamais

entre lui
entre nous

l’opaque d’une histoire

*
_____ _____ les frites - Place Jourdan-Bruxelles

il croit
qu’il mange
qu’il se
nourrit
qu’ainsi
son corps
il garde
en vie
il ne mange pas
il se dévore
et dans ce « il »
tout de la ville

Voir la page Traversés l’un par l’autre, publiée par Terre à Ciel

Parutions :

  • la rue, la vérité, le vent, maelstrÖm éditions, Bruxelles, 2009.
  • plasmaphérèses, maelstrÖm, 2012
  • qui a connu la rue, Arbre à paroles, Maison de la Poésie d’Amay, 2012
  • fragments 2, Arbre à paroles, 2012

Site de l’auteur :
http://laral.hebfree.org/index.htm
ainsi que :
http://laral.hebfree.org/antonio-porchia/


Bookmark and Share


Réagir | Commenter

spip 3 inside | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0 Terre à ciel 2005-2013 | Textes & photos © Tous droits réservés