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Livres boîtes de Colette Reydet

lundi 11 juillet 2016, par Cécile Guivarch

je suis toujours enfant, je dessine avec soin de longs chemins
de fer, et des bateaux dansant
( j’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans)
Mon beau navire ô ma mémoire
Il y a aussi un coucou en bois
Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches
( Mais l’espérance est une toute petite fille...)

(Valérie Rouzeau, Récipients d’air, Le temps qu’il fait)

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Les ?livres ?boites présentés ?ici ? ont ?tous ?été ?exposés ? au ? salon ?du ?livre d’artiste à la Charité sur Loire début mai ? 2016.

Trafic, avec Emmanuel Merle

Anévrisme, avec Hervé Bougel

Façades, avec Emmanuel Merle

Petites vadrouilles avec Carole Penin

Icares avec Emmanuel Merle

La légende de Pakalo avec Jackie Plaetevoet, livre d’artiste en cours de réalisation

Haïkus avec Emmanuel Merle

Le trottoir en bois avec Emmanuel Merle


Entretien avec Cécile Guivarch

Colette, peux-tu raconter comment tu es venue à la peinture ? As-tu toujours peint ? Quel est ton rapport à la peinture, aux arts plastiques ?

Oui, j’ai toujours aimé dessiner. J’étais une enfant plutôt solitaire, la peinture et le dessin me permettaient de me soustraire à l’agitation environnante et de rêvasser tranquille… Plus tard, j’ai connu de longues périodes sans peindre, happée par d’autres projets personnels ou professionnels, mais avec toujours le besoin d’y revenir. Je m’intéresse à toutes formes d’expressions plastiques contemporaines, peintures, photos, vidéos, installations... Et avec le temps, j’éprouve également un plaisir accru à redécouvrir la peinture ancienne, avec une prédilection pour les peintres de l’école flamande, comme Jan Van Eyck et Brueghel.

Tu as exercé le métier d’architecte, est-ce que tu penses que cette expertise modifie ton rapport aux arts ?

De ma formation d’architecte me sont restés, je pense, une certaine rigueur et un sens du détail dont j’aimerais bien parfois me libérer ! J’ai toujours cette volonté que mon dessin « tienne debout », d’où mes nombreuses esquisses et préparations en amont... Il me reste aussi un livre paru en 1994 : « L’eau dans la ville, le Thiou et ses canaux » dans lequel je retrace l’histoire de l’urbanisation d’Annecy.

Venons-en aux livres d’artistes, quel est ton rapport à la poésie ?

Je peux être très sensible à certains textes et ressentir une émotion aussi vive à la lecture d’un poème qu’au regard d’un tableau. Quelquefois, ces sensations se traduisent en images dans ma tête... ou pas ! J’aime beaucoup la poésie de Valérie Rouzeau et ses traductions des poèmes de Sylvia Plath. Je suis toujours curieuse de découvrir de nouveaux auteurs. J’ai récemment découvert la poésie de Raymond Carver dont je ne connaissais que les nouvelles. En ce moment, je relis les poèmes d’ Eluard...

Comment es-tu venue à travailler avec d’autres artistes ? Comment travaillez-vous ensemble ? Est-ce que tu penses que ton travail est différent lorsque vous êtes « deux » ?

Je connais l’auteur Hervé Bougel par le biais de sa belle maison d’édition Pré # carré dans laquelle Emmanuel Merle a édité plusieurs livrets. Le travail avec des auteurs m’apporte avant tout le plaisir de l’échange, du partage et m’incite, en bousculant mes habitudes de création solitaire, à explorer d’autres territoires. Je conçois la réalisation d’un livre d’artiste comme une rencontre entre deux personnes, deux sensibilités et deux univers. Il m’importe que les images, sans paraphraser le texte, l’enrichissent, élargissent son propos, et inversement.

Tu travailles également en collaboration avec Carole Penin, pour ce livre, ce n’est pas une collaboration avec un auteur, mais avec une artiste du papier. Peux-tu nous raconter ?

« Petites vadrouilles », le livre réalisé avec Carole Penin est aussi une histoire d’amitié. Il est important pour un livre à quatre mains de partager une confiance réciproque et un même enthousiasme pour le projet. Nos deux univers sont très complémentaires. Dans ce livre-ci, Carole a travaillé des papiers à la main et la mise en forme du livre pour intégrer mon petit bestiaire en papier découpé.

Je vois souvent sur Facebook, les petits animaux imaginaires que tu crées, d’où te viennent-ils ? A quel public les destines-tu ?

Oui, parallèlement à mon travail de peinture, j’ai développé sur papier un travail plus ludique et illustratif, mettant régulièrement en scène un petit bestiaire imaginaire tout droit sorti de l’enfance... C’est pour moi une manière plus légère de parler de l’humain, de souligner avec humour les côtés incongrus de l’existence.

Aller sur des salons de livres d’artistes, peux-tu nous raconter ?

Pour l’instant, je ne suis allée que sur un seul salon du livre d’artiste, celui de la Charité sur Loire en mai 2016. J’en garde un excellent souvenir. Il m’a permis de belles rencontres, aussi bien parmi les visiteurs que parmi les autres exposants. Le salon permet de créer des échanges, ce qui n’est pas toujours possible en galerie où les œuvres sont exposées sans notre présence.

Et pour finir cet entretien, quels sont tes projets ?

A court terme, j’ai trois expositions prévues avant fin 2016, deux à Grenoble et une en Bourgogne, un salon du livre d’artiste à Rives à l’automne, et certainement un salon du livre d’artiste à Bruxelles au printemps 2017 ! A plus long terme, j’ai le projet d’écrire et d’illustrer des albums pour enfants... et plein d’autres projets encore....!

Le site de Colette Reydet


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